(BFM Bourse) - Le CAC 40 termine la semaine sur une légère hausse vendredi (+0,18%) et efface ainsi une partie des pertes enregistrées la veille (-0,85%), grâce à des résultats trimestriels de bonne facture et aux chiffres de l'emploi aux États-Unis supérieurs aux attentes.

À la clôture, vendredi, le CAC affiche une légère hausse de 0,18% à 5.548 points, dans un volume d'échanges moyen de 3,1 milliards d'euros, qui lui permet de reprendre un peu de hauteur au lendemain d'un repli prononcé de 0,85%. Comme l'expliquaient les experts de Mirabaud Securities dans leur note matinale, les indices avaient fini en baisse hier dans le sillage de plusieurs éléments importants, à savoir "la publication d’une contraction de l’activité du secteur manufacturier pour le troisième mois consécutif en avril dans la zone euro, une menace du gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE) de durcissement des conditions monétaires en fonction de l'évolution des discussions sur le Brexit, une information selon laquelle les discussions commerciales entre Washington et Pékin seraient au point mort ou encore la forte baisse du baril de pétrole".

"Contrairement au DAX, soutenu hier par Bayer et Volkswagen, le CAC et l'Eurostoxx 50 ont perdu 0,8% environ, le premier écart un tant soit peu significatif depuis plusieurs jours", a souligné dans une note Tangi Le Liboux, stratégiste pour le courtier Aurel BGC. "Les investisseurs ont ajusté leurs attentes quant à la perspective d'une baisse des taux" après que la Réserve Fédérale américaine (Fed) a délivré un message un peu moins accommodant que prévu", a observé de son côté David Madden, un analyste de CMC Markets. "On ne peut s'empêcher de penser que les marchés ne sont pas vraiment raisonnables s'ils espèrent réellement des signaux d'un assouplissement de la politique monétaire à court terme" aux Etats-Unis, a poursuivi Tangui Le Liboux, qui estime que "la Fed a besoin de données économiques dégradées pour emprunter ce chemin, or, ce n'est pas le cas à ce stade".

Cette actualité a toutefois été éclipsé, ce vendredi en début d'après-midi, par la publication des chiffres des créations d'emplois aux États-Unis. Les investisseurs l'ont accueilli avec enthousiasme puisque l'économie américaine a créé pas moins de 263.000 emplois en avril, quand le consensus Bloomberg tablait sur 190.000 créations d'emplois. Le taux de chômage tombe ainsi à 3,6% outre-Atlantique, du jamais vu depuis... décembre 1969. "Nous avons quasiment créé 6 millions d'emplois depuis le jour de l'élection", s'est félicité Mike Pence. "Jobs, jobs, jobs !" a tweeté Donald Trump, visiblement heureux.

Les chiffres de l'emploi portent Wall Street

Parmi les autres indicateurs du jour, le taux annuel d'inflation a progressé en avril dans la zone euro à 1,7%, contre 1,4% en mars, en partie alimenté par le rebond observé en Allemagne, a-t-on appris vendredi. Ce chiffre, annoncé par Eurostat, l'office européen des statistiques, est supérieur aux attentes des analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset, qui misaient sur 1,6%, et se rapproche de l'objectif de la BCE de 2%. En revanche, la croissance de l'activité dans le secteur américain des services s'est révélée nettement inférieure aux attentes au mois d'avril revenant à son plus bas niveau depuis août 2017, à 55,5 contre 56,1 en mars et alors que les économistes sondés par Reuters anticipaient en moyenne 57, selon l'enquête mensuelle de l'Institute for Supply Management (ISM).

La Bourse de New York montait dès l'ouverture vendredi après la diffusion des chiffres sur l'emploi américain. Vers 18h, les trois principaux indices de Wall Street affichaient ainsi des hausses comprises entre 0,66% pour le Dow Jones et 1,16% pour le Nasdaq. À noter, et c'est un événement, que Warren Buffett a annoncé que son conglomérat Berkshire Hathaway avait pris une participation dans le géant du commerce en ligne Amazon, dont le titre monte (+2,9% vers 18h) en réaction à la déclaration de "l'oracle d'Omaha".

Société Générale recherché, Air France - KLM lâche du lest

Également à noter au sein du baromètre parisien, Axa signe la meilleure performance de la séance avec une progression de 1,7%, fort d'une solide publication trimestrielle avec une bonne progression du chiffre d'affaires, principalement portée par la bonne santé de sa nouvelle division Axa XL, axée notamment sur les grandes entreprises, ainsi que de ses activités en Europe.

Sur le SRD, l'action Air France - KLM recule nettement vendredi (-5,5%), en réaction aux résultats trimestriels publiés par la compagnie aérienne franco-néerlandaise et qui font état d'un creusement de la perte nette du groupe au premier trimestre 2019, sur fond de rebond d'envergure des cours de l'or noir. Bonduelle a effacé une grosse partie de ses pertes matinales dans l'après-midi pour boucler proche de l'équilibre (-0,2%), alors que le titre était initialement plombé par la révision à la baisse de l'objectif annuel de croissance, les ventes du groupe demeurant en recul sur les neuf premiers mois de son exercice décalé 2018-2019. Enfin, l'équipementier automobile Akwel avance de 3,9% après avoir annoncé qu'il avait nettement surperformé le marché mondial au premier trimestre avec un chiffre d'affaires en hausse de 4,6% dans un marché en recul. Gensight Biologics (+4,7%), Poxel (+4,4%) ou encore CGG (+3,6%) signent également de jolies progressions.

Du côté de l'or noir, l'heure est au rebond pour les cours des barils de brut, après avoir cédé près de 4% hier en réaction à la publication de stocks américains largement plus importants qu'anticipé. Vers 18h15, le baril de Brent européen gagne 1,6% à 71,47 dollars quand celui de WTI texan prend 1,43% à 62,43 dollars. Sur le front des devises, l'euro grappille un peu de terrain face au billet vert, à 1,1189 dollar (+0,15%).