(BFM Bourse) - L’entreprise de services numériques détient plus de 90% du capital et des droits de vote de CS Group. Le succès de l'opération ouvre la voie à la mise en œuvre d'un retrait obligatoire sur les actions non apportées à l'offre publique d'achat simplifiée.
Les annonces de retrait de cote s'accélèrent. En fin de semaine dernière, l'actionnaire majoritaire de Vilmorin avait fait part de son intention de sortir le semencier de la cote cet été. Cette fois-ci, c'est Sopra Steria qui a annoncé le succès de son offre publique simplifiée (OPAS) sur CS Group.
Le spécialiste des prestations de conseil et de services technologiques a informé l'Autorité des marchés financiers détenir 93,83% du capital et au moins 94,33% des droits de vote à l'issue de l'OPAS qui était ouverte du 6 au 28 avril inclus.
En juillet 2022, Sopra Steria détenait déjà 9,8% des actions de CS Group avant de finaliser sa prise de participation majoritaire en février dernier et de lancer ensuite une OPAS sur les 24,68% du capital et 23,56% des droits de vote qu'il ne détenait pas encore en mars.
L'ESN qui occupe le top 10 français a réalisé ces achats d'actions sur la base d'un prix unitaire de 11,50 euros, extériorisant ainsi une copieuse prime de 80% sur le dernier cours coté du 27 juillet 2022 à 6,40 euros. La suspension de la cotation des actions de CS Group est maintenue jusqu'à la mise en œuvre de retrait obligatoire, Sopra Steria détenant plus de 90% du capital et des droits de vote de sa cible.
Une faim insatiable d'acquisitions
Avec ce rachat, Sopra Steria compte se renforcer dans les secteurs de la défense et de la sécurité avec l’acquisition de CS Group et de ses solutions technologiques en vue d'assurer la sécurité des opérations et des missions critiques de ses clients.
CS Group n'est pas la seule société cotée à figurer au tableau de chasse de Sopra Steria. Le groupe qui propose des prestations de conseil et des services technologiques avait fait main basse sur Sodifrance en juillet 2020 à l'issue d'une opération similaire.
L'emplette de CS Group ne sera vraisemblablement pas la dernière. D'ailleurs, Sopra Steria accélère la cadence sur le front des acquisitions, depuis l'arrivée de Cyril Malargé, il y a un an, à la tête de la société. En mars dernier, la société a lancé l'offensive sur Ordina, son concurrent batave pour un montant total de 518 millions d'euros en vue de renforcer ses positions au Bénélux.
Plus de départs que d'arrivées
Plus globalement, CS Group ou Sodifrance ne sont pas des cas isolés. Les opérations de rachat se sont multipliées dans le secteur des logiciels et services numériques ces dernières années. Fortement éclaté en France, ce secteur regorge de nombreuses cibles potentielles, notamment des petites sociétés pouvant intéresser des acteurs de taille importante en quête d'une brique technologique, d'un savoir-faire particulier ou d'un levier de croissance supplémentaire.
"Alors que les rangs des ESN comptent de moins en moins de sociétés du fait des OPA (près de 10 sur le secteur depuis 2020), et que les IPO sur le secteur se font rares, la cote offre désormais un choix réduit qui devrait bénéficier à certains dossiers décotés comme Micropole (qui se paie actuellement 2,7x l’EBIT attendu pour 2023) ou encore ceux offrant une excellente visibilité comme Sword Group et Infotel", indiquait EuroLand Corporate à l'automne dernier.
CS Group va ainsi rejoindre les récents départs de la cote parisienne depuis le début de l'année 2023. Parmi les sorties de cote les plus emblématiques, on peut citer celles de Somfy, Groupe Flo ou Manutan cet hiver.
En face, les nouvelles entrées en Bourse ne compensent toujours pas les départs. Seuls le pionnier de l'apprentissage de la conduite en ligne Lepermislibre et plus récemment le spécialiste du terreau bas carbone Florentaise, ont fait leur entrée à la Bourse de Paris quand Mon courtier énergie ambitionne de rejoindre les deux seules introductions en Bourse de l'année 2023.
Un constat qui était déjà visible en 2022. L'an passé, la Bourse de Paris a enregistré 11 nouvelles introductions en Bourse (avec appel public à l'épargne et sans compter les SPAC), dont 2 sur le marché réglementé d'Euronext Paris et 9 sur Euronext Growth, le compartiment des petites et moyennes capitalisations, contre 27 sorties de cote dans le même temps, rappelle EY dans son édition 2022 de son observatoire des offres publiques.
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