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Lvmh : En 2024, les champions européens de la Bourse sont balayés par leurs homologues américains

jeudi 26 décembre 2024 à 06h00
Emmenés par Nvidia, les Sept magnifiques taillent des croupières à l'Europe

(BFM Bourse) - La chute de Novo Nordisk de plus de 20% vendredi dernier a marqué un peu plus le décrochage des poids lourds européens face aux grandes capitalisations américaines. Les sept plus grosses capitalisations européennes signent en moyenne une hausse de 6% sur l'ensemble de l'année. C'est dix fois moins que les Sept magnifiques de Wall Street.

Environ 90 milliards d'euros. C'est ce qu'a perdu sur une seule séance le laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk, la plus grande société cotée en Europe, en capitalisation boursière.

L'action du groupe a plongé de plus de 20% (-20,7%), vendredi dernier, à la suite de résultat cliniques décevants pour Cagrisema, un potentiel traitement contre l'obésité sur lequel le marché a fondé de gros espoirs. La banque Barclays a par exemple modélisé un pic de ventes annuels de 49 milliards de dollars en 2038.

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"Si l'on compare la perte de capitalisation boursière de Novo Nordisk (...) avec les ventes maximales de Cagrisema attendues à environ 20 milliards de dollars, nous considérons que la réaction du marché aujourd'hui (vendredi 20 novembre, NDLR) est largement exagérée", a écrit Alphavalue.

L'action Novo Nordisk a d'ailleurs repris 5,7% à la Bourse de Copenhague, lundi. Mais sur l'ensemble de 2024, le titre du groupe pharmaceutique danois perd désormais 10,8%.

La chute de la société danoise en Bourse accentue une tendance marquante: les grands groupes européens cotés en Bourse se font tailler des croupières, en 2024, par les méga-capitalisations de Wall Street.

Plus exactement par les "Sept magnifiques" de la Bourse de New York, qui regroupent Apple, Amazon, Meta, Microsoft, Tesla, Nvida et Alphabet.

Une hausse dix fois inférieure

Prenons les sept plus grosses capitalisations boursières en Europe, à savoir Novo Nordisk, LVMH, le groupe néerlandais spécialisé dans la photolithographie (une technologie clef pour réduire des semi-conducteurs) ASML, l'éditeur de logiciels professionnels SAP, Hermès, le groupe pharmaceutique Roche et le géant de l'agroalimentaire Nestlé.

Sur l'ensemble de 2024, la hausse moyenne (*) de ces sept poids lourds européens s'élève à…6,37%. En comparaison, les Sept magnifiques bondissent, eux, de 65,8% sur la même période, et de 71% en incluant le groupe de semi-conducteurs Broadcom, qui, selon certains observateurs, mériterait de devenir le "huitième magnifique". C'est donc dix fois plus...

Au sein des sept plus grosses capitalisations européennes, seule SAP affiche une hausse (+69,5% en 2024) comparable à celle des Sept magnifiques. Hermès tient son rang (+20,3%) mais LVMH (-14%), ASML (+1%) Nestlé (-24%) et Novo Nordisk déçoivent quand Roche ne fait fait grand-chose (+2,7%).

En comparaison, les progressions vont de 15,8% (Microsoft) à 182% (Nvidia) du côté des Sept magnifiques.

La tech, le secteur qui change beaucoup de choses

Les explications quant à un tel écart de performance sont assez nombreuses. La plus évidente demeure la composition sectorielle. Les Sept magnifiques ne rassemblent que des groupes de tech. Or, grâce notamment à l'essor de l'intelligence artificielle, ce secteur a continué d'avoir le vent en poupe en 2024, après avoir déjà été propulsé en 2023.

Si bien que la grande partie de la hausse des marchés américains a été générée par les Sept magnifiques.

"Environ 50% de la performance de l’indice S&P 500 est venue des 'Sept Magnifiques' au cours des trois dernières années. En 2025, nous souhaiterions rester investis sur l’intelligence artificielle qui constitue une tendance majeure mais il est nécessaire d’élargir son exposition aux 493 autres valeurs du S&P 500 qui affichent une décote attractive et des perspectives de croissance de leurs bénéfices intéressantes", soulignait la semaine dernière Stavya Epstein, d'Indosuez Wealth Management.

"Une partie de la décote de valorisation en Europe au niveau de l’indice de référence est due à la composition sectorielle. La région compte beaucoup moins d’actions technologiques que le marché américain, et n’a donc pas bénéficié de l’optimisme des investisseurs lié à l’IA", expliquent de leur côté les stratégistes de JP Morgan AM. "Au lieu de cela, les indices européens contiennent davantage de sociétés industrielles, financières et de matières premières, qui ont dû faire face à des difficultés liées à la faiblesse de la demande mondiale de biens, à la crainte de prêts non productifs et à la faiblesse de l’économie chinoise", poursuivent-ils.

Innovation et effet Trump

Les "bigtechs" américaines ont en plus bénéficié des anticipations des mesures favorables de la part du président américain élu Donald Trump, qui compte notamment réduire l'impôt sur les sociétés aux Etats-Unis à 15% contre 21%. Cela a particulièrement aidé Tesla, alors que, selon les médias américains, l'équipe de Donald Trump compte prendre des dispositions favorables au véhicule autonome, technologie sur laquelle Tesla a beaucoup misé.

Les groupes américains ont par ailleurs livré de bons résultats et ne relâchent pas leurs efforts en matière d'innovation.

Alphabet, par exemple, a récemment dévoilé une puce quantique capable de résoudre en quelques minutes un problème mathématique que les principaux supercalculateurs auraient mis des millions d'années à élucider. Son action, qui était un peu à la traîne des autres "magnifiques", a pris plus de 10% en deux séances. Cette puce quantique a mis en relifef "la longue histoire d'innovation d'Alphabet" avec en plus "un bilan réussi en matière de monétisation", a apprécié Bank of America. Cette capacité d'innovation "est sous-appréciée" dans la valorisation du marché", explique la banque américaine.

En comparaison, plusieurs grosses capitalisations européennes ont connu une année terne. LVMH a été pénalisé par le ralentissement de la demande de produits de luxe, notamment en Chine. ASML avait de son côté, plongé de 15,6% sur une seule séance en octobre, plombé par des prises de commandes décevantes. Ce, en raison de la faiblesse de ses marchés, hors ceux liés à l'intelligence artificielle. Nestlé a, pour sa part, souffert en 2024. La société suisse a notamment été contrainte d'abaisser ses perspectives pour 2024 en juillet et a livré plusieurs publications décevantes. Le groupe a invoqué la faiblesse de la consommation pour expliquer ces mauvaises tendances et a changé de directeur général en août.

A contrario, il n'est pas étonnant que SAP, le seul "vrai" groupe de tech présent parmi les sept plus grosses capitalisations européennes, signe la meilleure performance du lot. La société a pris à bras le corps le virage de l'intelligence artificielle générative. Début janvier, le groupe d'outre-Rhin a d'ailleurs annoncé une importante réorganisation centrée sur l'IA qui doit "affecter" entre 9.000 et 10.000 postes, soit en redéployant des effectifs ou en provoquant des départs volontaires. "SAP s'est imposé comme le seul proxy de l'exposition à l'IA" en Europe, jugeait récemment Alphavalue.

(*) Le calcul a été arrêté mardi 24 décembre en début d'après-midi et effectué par nos soins, après la clôture européenne.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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