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Encore une séance nerveuse, passée intégralement sous le seuil technique de résistance des 7 900 points lundi, dans un marché inquiet sur le regain de tension commerciale entre Washington et Pékin, et sur l'issue de la guerre entre Moscou et Kiev.

Vendredi, Donald Trump avait accusé son "partenaire" commercial [la Chine] de ne pas respecter "son accord". Le front Washington Bruxelles est également surveillé comme le lait sur le feu. "Il est probable que l'Europe soit de nouveau la cible de la Maison Blanche dans les jours à venir. Cela risque d'attiser la volatilité en Bourse et d'encourager les institutionnels à alléger leurs positions sur les actions – un phénomène qui est habituel avant l'été mais qui pourrait être exacerbé cette année à cause du protectionnisme", estime Christopher Dembik, de Pictet AM.

Les investisseurs gardent par ailleurs un œil sur la situation en Ukraine au lendemain d'une vaste attaque de drones par Kiev contre quatre aérodromes russes qui a touché des avions, notamment des bombardiers, selon l'AFP. Une seconde session de pourparlers avec la Russie a eu lieu ce lundi et s'est achevée achevé à peine une heure après son ouverture à Istanbul, rapporte Reuters. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau proposé lundi de réunir en sommet les présidents russe Vladimir Poutine, ukrainien Volodomyr Zelensky et américain Donald Trump, "à Istanbul ou Ankara", avance de son côté l'AFP.

Au chapitre statistique, hier matin étaient publiées les données finales des baromètres d'activité PMI dans l'industrie en Zone Euro pour le mois de mai. A 49,4 en données finales, le score pour l'ensemble de l'union monétaire de varie pas d'un iota par rapport aux premières estimations. Rappelons qu'un score inférieur à la barre des 50 signifie une contraction du secteur considéré.

Outre Atlantique, l'activité manufacturière américaine s'est encore dégradée au mois de mai, selon l'enquête mensuelle de l'Institute for Supply Management (ISM). Son indice a reculé, contre toute attente à 48,5 points en mai, là où le consensus compilé par Reuters attendait 49,5 points.

Vendredi, l'indice PCE, jauge préférée de la Réserve fédérale américaine (Fed) pour mesurer l'inflation, ressortait légèrement inférieur aux attentes en avril, à 2,1%, contre 2,2% attendu. "L'inflation PCE revient à son plus bas niveau depuis quatre ans et ne montre pour le moment pas d'impact significatif des hausses de droits de douane mises en place sur les derniers mois", observe Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques de CPR AM. L'économiste évoque une publication "très rassurante" pour la Fed. A noter également la bonne surprise de l'indice U-Mich de confiance des consommateurs, qui ressort en données révisées mensuelles près d'1,5 point au-dessus des premières estimations.

Côté valeurs, c'est l'automobile au sens large (constructeurs et équipementiers) qui était en souffrance, alors que Donald Trump entend faire passer de 25% à 50% les droits de douane additionnels appliqués à l'acier et à l'aluminium, des matériaux importants pour un véhicule.Renault a perdu 3,70%, Stellantis 4,78%, Valeo 3,41% et Forvia 1,21%. Le pneumaticien Michelin, qui par nature même de ses activités utilise du caoutchouc, a été beaucoup moins touché (-0,56%).

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé symboliquement en territoire vert, à l'image du Dow Jones (+0,08%) et du Nasdaq Composite (+0,67%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grignoté 0,41% à 5 935 points.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1430$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 62,20$. Les Treasuries 10 years, rendement des obligations souveraines fédérales à échéance 10 ans, se négociaient légèrement au-dessus des 4,42%. Quant au VIX, il valait 18,36 à la dernière clôture du S&P500.

A l'agenda macroéconomique ce mardi, à suivre en priorité les premières estimations des données d'inflation en mai en Zone Euro à 11h00, ainsi que les nouvelles offres d'emploi (JOLTS) aux Etats-Unis à 16h00. A noter que cette semaine sera le théâtre de nombreux chiffres sur l'emploi américain avec en point d'orgue vendredi le rapport NFP (Non Farm Payrolls).

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Le plafonnement progressif sous les 7 900 points s'est brutalement mué en volatilité intense. En une séance vendredi 23 mai, l'indice phare parisien a cassé la dynamique du rally printanier en rompant la moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé), dont l'écart par rapport à la moyenne mobile à 50 jours (en orange) s'est vivement contracté.

Les 7 900 points sont renforcés dans leur statut de résistance graphique, alors même que la dynamique de l'indice de force relative invite à la prudence. En effet le RSI (relative Strenght Index) adopte un biais baissier persistant depuis le 13 mai.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.

Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7900.00 points.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes