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Dans un marché tendu, les opérateurs peinent à prendre des initiatives, dans l'attente d'un accord au Congrès sur le relèvement du plafond de la dette. Si le Président américain, Joe Biden, et le Président de la Chambre des Représentant, Kevin Mc Carthy se disent optimistes sur l'issue des négociations, aucun accord n'a formellement été validé, laissant planer le spectre d'un défaut de paiement de la première puissance économique mondiale début juin.
César Perez Ruiz, Responsable des investissements et CIO chez Pictet Wealth Management s'inquiète: "Il s'agit d'une question urgente: le département du Trésor américain a indiqué vendredi disposer de seulement 88 milliards de dollars pour régler les factures du gouvernement au 10 mai – un chiffre à comparer aux 110 milliards disponibles une semaine plus tôt."
Le CAC 40 s'est dans ces conditions légèrement contracté mardi, de 0,16% à 7 406 points, avec en toile de fond, toujours, une demande de visibilité sur le risque d'entrée en récession des Etats-Unis et l'allure estimée de la courbe des Fed Funds.
"Le recul de l’inflation est une réalité aux Etats-Unis mais le coût du logement s’infléchit à peine. La pénurie de l’offre freine la correction des prix immobiliers. Quant au marché du travail, il reste tendu et entretient l’inflation salariale. D’un autre côté, le durcissement des conditions de crédit aux entreprises laisse augurer d’une probable récession au quatrième trimestre aux Etats-Unis. Par conséquent, nous escomptons un pivot-plateau du taux des fonds fédéraux", estime Jeanne Asseraf-Bitton, Directeur de la Recherche & Stratégie de BFT IM.
Au chapitre statistique mardi, forte déception à signaler sur le ZEW allemand, baromètre du moral des investisseurs qui plonge de 4.1 à -10.7. "Les experts des marchés financiers anticipent une aggravation de la situation économique déjà défavorable au cours des six prochains mois. En conséquence, l'économie allemande pourrait sombrer dans une récession, certes dans des proportions limitées. La baisse de l'indicateur de sentiment est en partie due aux anticipations de nouvelles hausses des taux d'intérêt par la BCE. De plus, le défaut potentiel des États-Unis dans les semaines à venir ajoute de l'incertitude aux perspectives économiques mondiales", commente le président du ZEW, le professeur Achim Wambach, à propos des résultats de l'enquête éponyme.
Outre Atlantique, la déception sur les ventes au détail mensuelles (+0,4%), qui manquent les attentes au mois d'avril, conjuguée à l'aune de la publication catastrophique, en fin de semaine dernière, de l'indice de confiance des ménages (U-Mich, données préliminaires), questionne sur l'état de santé de la consommation intérieure, principal moteur de la création de richesse américaine, structurellement.
Côté valeurs, Bouygues (-3,71% à 30,59 euros), après la publication de sa copie trimestrielle, a souffert. Le conglomérat a publié des résultats légèrement supérieurs aux attentes au premier trimestre, mais les marges d'Equans semblent gripper les investisseurs.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de mardi en territoire négatif, avec l'inquiétude sur la dette publique, à l'image du Dow Jones (-1,01% 33 012 points) ou du Nasdaq Composite (-0,18% à 12 343 points), dans une moindre mesure. Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 0,64% à 4 109 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0860$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 70,60$.
A suivre en priorité à l'agenda macroéconomique ce mercredi, l'indice des prix à la consommation en Zone Euro à 11h00, et les mises en chantier de logement et permis de construire à 14h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Attention à l'engagement probable de l'indice phare tricolore dans une figure en épaule, tête et épaule au-dessus d'une base graphique matérialisée par le gap haussier du 30 mars, sous les 7 235 points. Nous surveillerons comme le lait sur le feu, la poursuite le cas échéant de ce tracé pour en dégager des scénarios de travail. La rupture des 7 316 / 7 320 points accélérerait les dégagements en direction du niveau précité. Dans l'immédiat, une poursuite d'un équilibrage des forces acheteuses et vendeuses dans une ambiance nerveuse est attendue, notamment au regard de la formation des deux dojis amples tracés en fin de semaine passée, et du corps rouge de la bougie de lundi 15.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7585.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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