(BFM Bourse) - Nervosité sur des niveaux de cours fermes: telle aura été la qualification des oscillations sur le CAC la semaine passée, sur fond d'acceptation, par le marché, de la poursuite d'une politique monétaire ferme et offensive de part et d'autre de l'Atlantique. L'indice phare parisien, attendu stable ce lundi, a perdu 0,82% vendredi à 7 129 points.
"L’insistance des banquiers centraux sur la nécessité de poursuivre le resserrement pour juguler l’inflation entame l’optimisme des marchés", synthétise Jeanne Asseraf-Bitton, Responsable de la Recherche et Stratégie de BFT IM. La stratégiste étaye: "Jérôme Powell réaffirme que la désinflation a commencé mais que le processus prendra du temps. D’autres membres de la Fed soulignent que la lutte contre l’inflation sera longue." Par ailleurs, Mme Asseraf-Bitton relève "En zone euro, lente décrue des attentes d’inflation des acteurs économiques: selon l’enquête BCE, les consommateurs anticipent une inflation à 6.6% dans un an et 4.6% dans 3 ans."
Les "banquiers centraux, dans leur grande majorité, réaffirment que le resserrement monétaire de la Fed et de la BCE n’est pas terminé. Cela conduit à un rebond des taux d’intérêt qui annule la baisse qui avait suivi les réunions de banques centrales de la semaine dernière, lorsque Lagarde et Powell avaient semblé moins durs", souligne de son côté Xavier Chapard de La Banque Postale Asset Management.
Au chapitre statistique, les données préliminaires de l'indice U-Mich de confiance des consommateurs a battu les attentes en progressant à 66,4 points.
Côté valeurs, L'Oréal a limité son recul à 0,8% après avoir publié une marge opérationnelle légèrement inférieure aux attentes en 2022, mais son activité est restée soutenue au quatrième trimestre. L'opérateur boursier Euronext a terminé dans le vert (+1,4%). Ses résultats ont battu des records au titre de 2022 et la société a relevé son objectif de synergies tirées du rachat de la Bourse de Milan. Hors résultats, Orpea a poursuivi son parcours boursier en dents de scie. Le titre de l'exploitant de maisons de retraite a flambé de 50%, au lendemain d'une hausse de 20%. Il avait perdu près de 18% lundi. TotalEnergies a repris 2,6%, soit la plus forte hausse du CAC 40 alors que les prix de l'or noir remontent avec l'annonce que la Russie allait réduire en mars sa production de pétrole brut de 500.000 barils par jour.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de vendredi en ordre dispersé, à l'image du Dow Jones (-0,50% à 33 869 points) et du Nasdaq Composite (-0,61% à 11 718 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est maintenu dans le vert dans des marges étroites (+0,22% à 4 090 points).
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0690$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 78.80$.
A suivre en priorité à l'agenda macroéconomique ce lundi, la réunion de l'Eurogroupe.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
En dépit de l'alerte qui a retenti mercredi 08/02, dans l'immédiat, l'indice "tient", au-dessus des 7 000 points symboliques, qui sert de base d'appui technique intermédiaire. Au-dessus de ce seuil symbolique, une consolidation peut prendre place sans mettre en péril le biais haussier de court terme. En deçà, un autre garde-fou sérieux est celui de la moyenne mobile à 50 jours (en orange), haussière depuis le début du mois de novembre 2022.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 7422.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7000.00 points relancerait la pression vendeuse.
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