(BFM Bourse) - Le plancher technique vermoulu des 7 200 points aura été mis à mal tout au long de la semaine passée, alors que les tensions géopolitiques ont monté d'un cran avec la signature d'un décret présidentiel russe élargissant les conditions d'utilisation du feu nucléaire. La tension est encore montée d'un cran alors que la Russie a frappé l'Ukraine avec un missile hypersonique, sur la ville de Dnipro. Un missile qui ne portait pas de charge nucléaire. Au final, le seuil des 7 200 points aura tenu, et l'indice CAC 40 (0,58% vendredi), a réintégré le cœur de sa bande de travail entre 7 200 et 7 340 points.

Au chapitre statistique, les investisseurs ont pris connaissance des toutes premières estimations des baromètres d'activité PMI en Zone Euro pour novembre. Et forcé est de constater que le rouge domine, quel que soit le secteur (industrie ou services) ou le pays (France, Allemagne, Zone Euro dans son ensemble). Un coup d'oeil sur la seule composante allemande pour les services est éloquent. Le score, attendu stable à 51,6, repasse finalement sous la barre des 50 points (49,4), en zone de contraction. La composante industrielle allemande reste pour sa part profondément en territoire rouge, à 43,2, exactement le même score que pour la France.

Dr. Cyrus de la Rubia, Chef économiste à Hamburg Commercial Bank, commente ainsi les derniers chiffres de l'enquête PMI Flash : "Les dernières données de l'enquête mettent en évidence une stagflation dans la zone euro en novembre : l'activité a reculé dans l'ensemble du secteur privé alors que les hausses des prix payés et facturés se sont accélérées, sous l'effet notamment de l'augmentation des coûts dans le secteur des services, elle-même liée aux fortes tensions sur les salaires observées dans la région tout au long du troisième trimestre. L'inflation des tarifs dans le secteur des services est un véritable casse-tête pour la BCE et dans un tel contexte, certaines voix au sein de l'institution pourraient plaider en faveur d'un maintien des taux à leur niveau actuel en décembre. La plupart s'en tiendront toutefois probablement à une réduction de 25 points de base."

Mais l'option -50 points de base revient également sur la table. "La faiblesse des indices PMI publiés ce matin confirme les difficultés actuelles. Alors que la croissance européenne reste faible, la BCE devrait continuer à réduire ses taux", commente Olivier Dubs, gérant chez JP Morgan Private Bank. "Les chiffres publiés aujourd’hui donnent des raisons d’envisager une réduction de 50 points de base (0,5 point de pourcentage) des taux directeurs de la BCE en décembre", ajoute-t-il.

Outre Atlantique, l'indice de confiance du consommateur (U-Mich) est ressorti en léger repli (71,8) par rapport aux estimations.

Côté valeurs, Thales a perdu 2,9%, accusant la plus forte baisse du CAC 40 alors que le groupe fait l'objet d'une enquête pour corruption en France et au Royaume-Uni. La société a réagi en déclarant qu'il contestait les "allégations portées à sa connaissance". Les banques, valeurs cycliques ont fait grise mine, potentiellement pénalisées par les mauvais indicateurs économiques en zone euro. BNP Paribas a perdu 2,2%, Société Générale 2,6% et Crédit Agricole SA 1,7%.

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de vendredi dans le vert, dans des marges toutefois étroites, à l'image du Dow Jones (+0,97%) et du Nasdaq Composite (+0,16%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grignoté 0,35% à une trentaine de points du seuil symbolique des 6 000 points. A noter que la nomination de S Bessent à la tête du Trésor est à même de plaire à Wall Street.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0470$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 70,10$.

A l'agenda macroéconomique ce lundi, à suivre en priorité un discours du Président de la Banque d'Allemagne à 18h30.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Avec une bougie au long corps rouge mardi 12 novembre, l'indice a défini l'amplitude d'une nouvelle base de travail, entre les 7 200 points d'une part et les 7 340 points d'autre part, que nous basculons en zone de résistance graphique. Les volumes épais de cette séance clefs, conjugués au gap d'ouverture, donnent du sens à la rupture de seuil.

Les 7 200 points constituent un plancher harcelé de plus en plus fragile. ll a été préservé la semaine passée, permettant à l'indice d'entamer cette semaine au coeur de la bande de travail évoquée plus haut.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.

On prendra soin de noter qu'un franchissement des 7340.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7200.00 points relancerait la pression vendeuse.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes