(BFM Bourse) - Nerveux et volatil, le marché parisien reste particulièrement sensible aux variations des rendements des obligations d'Etat américaines à 10 ans (Treasuries à 10 ans). A l'aube d'une semaine par ailleurs très riche en publications macroéconomiques majeures, le CAC 40 a perdu lundi 0,49% à 5 968 points, poursuivant son incursion sous le seuil symbolique des 6 000 points. Le secteur technologique parvenait à tirer son épingle du jeu.
Pour rappel, la Fed n'a pas touché mercredi au loyer de l'argent - c'était acquis - et a révisé ses perspectives économiques. En particulier, sur l'inflation, elle voit les prix progresser de 2% environ sur 2021, 2022 et 2023. En faisant à la fois montre d'optimisme sur le front économique, et en assurant son soutien dans la durée, la Fed a réussi son périlleux numéro d'équilibriste.
Pour le moment, selon les analystes de Financière Arbevel, "la Reserve fédérale a fait le choix de marcher main dans la main avec le Trésor à un moment où il en a le plus besoin. Si Jerome Powell reste vague quant à sa zone de confort sur l'inflation, c'est sans doute pour se laisser de l'espace pour agir en cas de poussée de fièvre." Les experts de la société de gestion y voient une "Fed résolument à l'offensive et qui ne voit dans la hausse des taux actuels que le reflet d'une normalisation de la croissance américaine."
Par ailleurs vendredi, la Fed a annoncé la levée d'une exemption sur les réserves de capitaux bancaires qui aidait les banques à prêter au plus fort de la crise sanitaire. "Cette mesure montre une plus grande confiance de la banque centrale dans le redressement de l'activité économique", selon les analystes d'Aurel BCG.
Côté sanitaire, sur les plans épidémique et vaccinal, si la situation se détend outre Atlantique - le gouvernement vise désormais d'atteindre 200 millions de personnes vaccinées en trois mois, le double de l'objectif initial atteint vendredi -, il en est autrement de ce côté ci de l'Atlantique, avec plusieurs pôles économiques confinés, en Italie, en région parisienne, dans le Nord de la France, entre autres, et des inquiétudes ravivées en Allemagne, où Angela Merkel veut durcir les conditions de restriction pour le weekend de Pâques.
Aucun chiffre macroéconomique d'importance majeur ne figurait à l'agenda lundi, à l'aube d'une semaine pourtant dense sur ce point avec en particulier une batterie d'indicateurs d'activité et les données finales du PIB T4 2020 pour les États-Unis.
Côté valeurs, le secteur technologique était sinon plébiscité, du moins privilégié: Soitec a gagné 1,66% à 165,6 euros, Dassault Système +1,86% à 180,70 euros, et STMicroelectronics 3,89% à 32,03 euros. Les entreprises liées au transport aérien à l'image d'ADP (-2,7%) et dans une moindre mesure Air France-KLM (-1,4%) ont pâti des risques de délai de la réouverture des économies européennes. Enfin, Atari a flambé de 18%, les investisseurs s'enflammant pour les dernières initiatives de diversification - notamment dans les crypto-actifs mais également dans... l'hôtellerie, avec l'extension du partenariat avec la holding ICICB en vue de construire des "hôtels Atari" (sous licence donc) en Europe, en Afrique ou encore en Australie.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont pris de la hauteur, dans des proportions bien différentes, la part belle revenant aux technologiques. Le Dow Jones a grappillé mardi 0,32% à 32 731 points et le Nasdaq Composite a gagné 1,23% à 13 377 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a progressé de 0,70% à 3 940 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1930$. Le baril de WTI, l'un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 60,90$.
À l'agenda statistique ce mardi, à suivre en priorité les ventes de logements neufs et l'indice manufacturier de la Fed de Richmond à 15h00.
A noter, pour les détenteurs de positions au RD: la liquidation mensuelle interviendra à la clôture de la séance du vendredi 26 mars.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le CAC 40 a désormais comblé intégralement le "Gap Covid "du 24/02, fossé de cotation ample. Cet événement est majeur sur le plan technique, et montre, par son absence d'hésitation lors du comblement un surcroit de confiance. Désormais, nous arrivons dans une zone dite d'allégement, entre le seuil symbolique des 6 000 points (borne haute de l'ancien gap recouvert) et 6 200 points. A savoir une zone où le questionnement sur une diminution du degré d'exposition aux actions s'intensifie pour nombre d'investisseurs. Sans que le directionnel ne change pour autant. Ces questionnements pourront se traduire momentanément par une phase très technique et hachée entre ces deux bornes. Avis neutre à l'échelle de la seule séance à venir, dont l'enjeu majeur sera naturellement la préservation des 6 000 points. Une phase de consolidation élargie pour les prochains jours de la semaine est l'une des options les plus crédibles.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est positif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario haussier est valable tant que l'indice CAC 40 cote au dessus du support à 5872.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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