(BFM Bourse) - Si le marché parisien devrait tenter un rebond ce mardi à l'ouverture, le changement d'ambiance est bel et bien validé depuis hier, avec une chute de près de 4% du CAC 40 (-3,97% à 6 787 points) dans des volumes particulièrement nourris, sous le double feu du durcissement de ton de la Fed et des craintes géopolitiques liées au dossier ukrainien.
Alors que s'ouvre une nouvelle réunion du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) ce mardi pour deux jours, les tensions des derniers jours sur les rendements souverains suggèrent que les opérateurs tablent sur un resserrement plus vif qu'initialement escompté, avec possiblement un premier relèvement de taux dès le mois de mars. Verdict à l'issue de deux jours de réunion mercredi. La conférence de presse y sera décortiquée dans ses moindres inflexions d'éléments de langage. Les Treasuries 10 ans se raffermissaient, autour des 1,76.
La mise en état d'alerte des forces armées des pays de l'Otan, alors que les pays occidentaux s'inquiètent d'une possible intervention militaire russe en Ukraine dans les prochains jours ou semaines accentue l'inquiétude des investisseurs, qui ont préféré se défaire des actifs risqués tels que les actions, quel que soit les secteurs ou les facteurs au demeurant. La tech ou le luxe ont subi des dégagements importants, tout comme l'automobile ou la banque. Citons, parmi une multitude de dossiers ayant subi un puissant reflux, des dossiers emblématiques et à valeur de baromètre comme Société Générale (-5,60% à 31,115 euros), Cap Gemini (-6,15% à 190,70 euros), Wordline (-7,28% à 42,0 euros), Stellantis (-7,43% à 16,764 euros), Soitec (-7,88% à 155,40 euros), ou encore Saint Gobain (-8,46% à 57,96 euros).
Par ailleurs, le titre de l'opérateur de maisons de retraite Orpea s'effondrait de 16,1% lorsque le groupe a demandé sa suspension de cotation, à quelques jours de la publication, chez Fayard, d'un ouvrage intitulé "Les fossoyeurs" promettant des "révélations sur le système qui maltraite nos aînés". Dans son sillage, l'autre spécialiste du secteur Korian s'effondrait aussi (-14%), quand bien même il ne fasse pas l'objet d'accusations particulières.
Au chapitre statistique, les opérateurs ont pris connaissance de du PMI manufacturier en données flash pour janvier en Zone Euro, nettement au-delà des attentes, à 59,0, grâce au soutien de la composante allemande (60,5). Pour les services, le score manque - mais de très peu -, la cible.
Sur la première puissance industrielle de la Zone Euro, Phil Smith, directeur associé chez IHS Markit, apporte l'éclairage suivant: "l'industrie [allemande] devrait connaître une reprise en 2022 à mesure que les goulots d'étranglement de l'offre se résorbent, mais voir une croissance à cette vitesse est déjà une évolution bienvenue. Le frein à la production dû aux problèmes de chaîne d'approvisionnement semble s'être encore atténué, bien qu'il reste encore beaucoup de place pour amélioration sur ce front."
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé en territoire positif, de peu, après une séance essentiellement passée dans le rouge. Le Dow Jones est parvenu à grappiller 0,29% à 34 364 points et le Nasdaq Composite 0,63% à 13 855 points (point bas à 13 094 points tout de même !). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, est parvenu à grignoter 0,28% à 4 410 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1310$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 85,60$.
A suivre à l'agenda ce mardi, l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne et l'indice de confiance des consommateurs (Conference Board) aux États-Unis à 16h00.
A noter, pour les détenteurs de positions au RD: la liquidation mensuelle interviendra à la clôture de la séance du mercredi 26 janvier. Le calendrier des dates de liquidation sur l'année est disponible ici.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Une droite oblique de soutien a cédé hier sous les assauts fédérés sectoriellement du camp vendeur, dans un niveau de participation très nourri. Cette libération d'énergie vendeuse à ce stade, sur une seule séance, constitue un fait technique majeur qui caractérise l'hypersensibilité d'un marché qui s'interroge davantage et de façon continue sur les niveaux de valorisation des actions. L'entrée en bear market n'est pas formellement caractérisée, mais la situation appelle à la plus grande vigilance sous cette oblique.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 7000.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 6747.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
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