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Sans grande conviction jeudi, le CAC 40 a tenté un rebond de contestation jeudi, venant retracer intégralement les pertes de la seule séance de vendredi 14 juin. Un rebond mené par la technologie, le luxe et la banque. Cap Gemini a ainsi repris 3,03%, Kering 2,45% et BNP-Paribas 2,38%.
Le marché reste très contrarié par l'absence de visibilité, à ce stade, sur la couleur et la composition du prochain gouvernement, et le positionnement du centre gravité de l'hémicycle.
"Des craintes qui portent sur les programmes des blocs politiques qui tentent de se constituer…ou qui viennent de se constituer", éclaire Alexandre Baradez (IG France). "Des craintes portant sur la trajectoire de la dette mais aussi sur les questions de changement de règlementation et de fiscalité."
Le marché redoute que des formations populistes, comme le Rassemblement national, mettent en place des politiques qui affaibliraient des finances publiques françaises déjà chancelantes.
"A ce stade, les investisseurs baignent dans l'incertitude. Il faut dire qu'aucun des scénarios envisageables ne semble actuellement favorable aux marchés financiers. En effet, alors que la tendance des finances publiques françaises n'était déjà pas particulièrement brillante, la perspective de programmes particulièrement dépensiers aux deux extrêmes fait craindre le pire sur la dette française", décrypte Thomas Giudici, responsable de la gestion obligataire d'Auris Gestion.
"Il n'est donc plus étonnant de voir désormais la France emprunter plus cher que le Portugal et plus proche de la Grèce ou de l'Italie que de l'Allemagne", constate amèrement le gérant. "La France nouveau pays périphérique rejoindra-t-elle le club des pays faibles de la zone euro (PIIGS : Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne) ? Notre chauvinisme en prend un coup…"
L'actualité était dense côté politique monétaire jeudi, puisque pas moins de 3 banques centrales sur le vieux continent rendait un verdict.
La Banque nationale Suisse (BNS)a décidé de baisser ses taux une deuxième fois depuis le début de l'année, ramenant son principal taux directeur à 1,25%.
Cette mesure a "probablement été plus influencée par l'appréciation du franc au cours des deux derniers mois que par un relâchement perçu des pressions inflationnistes intérieures", souligne Capital Economics. "Selon nous, il est peu probable que la BNS réduise encore ses taux cette année, car la demande intérieure commence déjà à se redresser et l'inflation se maintiendra à son niveau actuel", ajoute le groupe de réflexion.
La Banque centrale de Norvège a opté de son côté pour le statu quo, en maintenant ses taux directeurs à 4,5% et envisage de les laisser inchangés jusqu'à la fin de l'année.
Idem pour la Banque d'Angleterre qui a, sans surprise, maintenu ses taux d'intérêt à 5,25%. "Nous restons donc fidèles à notre position de longue date, à savoir une première baisse de 25 points de base le 1er août, suivie d'une baisse trimestrielle jusqu'à ce que les taux tombent à 3,50% au début de l'année 2026", estiment pour leur part les économistes de Nomura.
Au chapitre statistique, les chiffres publiés jeudi, dans leur ensemble, étaient plutôt de nature à encourager un refroidissement des rendements des obligations d’État, que ce soit l'indice Philly Fed (1.3) ou les permis de construire (1,39M). Les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage en revanche, à 238 000 nouvelles unités, restent très proches de la cible. Le calendrier s'étoffera ce vendredi avec une batterie d'indicateurs d'activité PMI, de part et d'autre de l'Atlantique.
Au rayon valeurs, Danone limite son repli à 2,6% après avoir perdu jusqu'à 4,7% en séance. Le groupe agroalimentaire a été sanctionné après avoir dévoilé le nouveau volet, pour 2025-2028, de son plan stratégique Renew. Mais les objectifs annoncés ne semblent pas avoir particulièrement de saveur pour les investisseurs. Bic a plongé 12,3%. Le spécialiste des articles de papeterie, des rasoirs et des briquets a abaissé sa prévision de croissance pour 2024 en raison d'un marché américain des briquets plus difficile que prévu initialement.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance en ordre dispersé, à l'image du Dow Jones (+0,77%) et du Nasdaq Composite (-0,79%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 0,25% seulement, à 5 473 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0720$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 81,20$.
A l'agenda ce vendredi, à suivre en priorité les PMI (industrie et services), en données préliminaires pour le mois en cours, à 10h00 pour la Zone Euro et à 15h45 pour les Etats-Unis. 1/4 d'heure plus tard seront publiées les ventes de logements anciens outre Atlantique.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
La figure graphique en épaule, tête et épaule tracée depuis le 16 avril est en phase de rupture de sa ligne d'encolure, qui correspond peu ou prou au gap du 22 février, intégralement comblé le 11/06 en séance. La configuration graphique de court terme en est fortement dégradée.
Coup sur coup, l'indice phare tricolore a échoué à deux tests techniques majeurs: il est sorti par le bas d'un canal le 29 mai, et comme vu précédemment, il est sorti par le bas d'une figure chartiste le 10 juin. Sous les 7 900 points, la situation reste préoccupante.
Le gap "LVMH" a été comblé. Ample, il avait été formé le 26 janvier dans la foulée de la publication d'une trimestre d'excellente facture de la part du géant du luxe.
La bougie hebdomadaire de la semaine 24 témoigne d'une mobilisation forte et continue du camp vendeur tout au long de l'unité de temps.
La semaine 25 est le théâtre d'une réaction timide, sans consistance ni conviction.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7900.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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