(BFM Bourse) - Alors qu'un début de semaine dans le vert se profile, la question des points bas dans l'immense vague de purge amorcée le 24 février est essentielle. Son atteinte le 16 mars en cours de séance (3 632 points) n'est pas acquise, et le scénario à terme, d'un glissement progressif aboutissant à la création de nouveaux points bas est loin d'être exclu, dans un marché qui a encore le vertige à l'idée d'imaginer l'ampleur des conséquences macro et microéconomiques de la pandémie en cours.
Le bilan du coronavirus Covid19 est désormais, à l'échelle mondiale, de près de 1 275 000 cas confirmés, et de plus de 69 000 morts, selon les données compilées par l'Université Johns Hopkins. Si le nombre de nouveaux cas quotidiens en Chine chute et que le taux d'utilisation des capacités de production reprend pleinement le chemin de la hausse, la propagation incontrôlable du virus à l'échelle de la planète rend encore indéchiffrable les conséquences sur l'activité économique. Les quatre principales puissances économiques de la Zone Euro (Allemagne, France, Italie, Espagne) sont particulièrement touchées. En particulier, 15 887 décès sont à déplorer en Italie, et 12 641 en Espagne.
En France, la tension dans les hôpitaux tend à diminuer, avec toutes les précautions d'usage tant une confirmation est hautement nécessaire: la courbe du nombre de cas tend progressivement à adopter une pente moins raide, autrement dit le rythme de croissance de nouveaux cas Covid-19 tend à diminuer, et avec lui le nombre de nouvelles admissions en service de réanimation. Et ce en particulier grâce à la combinaison des gestes barrières et du confinement. A ce stade, 8 093 personnes sont décédés des suites de complications respiratoires liées au COVID-19.
L'épicentre se positionne désormais sur les Etats-Unis, où près de 340 000 cas sont confirmés. Plus de 9 500 décès ont été recensés sur le sol américain, un chiffre en pleine accélération. L'inquiétude est d'autant plus forte que le système de santé, observé à l'aune de la puissance économique des Etats-Unis, est finalement fragile.
Au chapitre macroéconomique vendredi, et alors que plus de 10 Millions d'Américains se sont inscrits au chômage en deux semaines, la séance a été marquée par le rapport NFP (Non Farm Payroll), rapport mensuel sur l'emploi salarié concernant mars, encore plus mauvais qu'anticipé en moyenne par les économistes et analystes interrogés. Avec les mesures de confinement imposées par de nombreux Etats des USA à leur population, pour tenter d'aplatir la courbe de contamination par le SARS Cov-2, le chômage explose aux Etats-Unis, alors que le plein emploi qui prévalait jusqu'alors faisait la fierté de Donald Trump.
Dans le détail, ce taux de chômage commence donc sa triste ascension outre Atlantique, à un rythme déjà plus fort qu'anticipé, à 4.4% de la population active, contre 3.5% en février. Les chiffres des destructions de postes dans le secteur privé (hors agriculture) sont désormais officiels, à plus de 700 000.
"Il faut toutefois nuancer ce chiffre qui intègre beaucoup de chômage technique qui sera annulé en cas de reprise prochaine. Toutefois, la stratégie américaine face à la pandémie est aujourd’hui la principale interrogation", précise Emmanuel AUBOYNEAU (Amplegest).
Toujours sur le terrain des indicateurs, l'activité économique de la zone euro s'est effondrée en mars face aux mesures prises pour contenir la pandémie de coronavirus qui ont conduit les gouvernements de toute la région à fermer de vastes pans de leurs économies. L'indice composite PMI auprès des directeurs d'achat calculé par IHS Markit a chuté à un niveau record de 29,7 en mars selon sa version définitive, contre 51,6 en février et 31,4 annoncé en estimation flash. En France, l'indice du secteur des services compilé par IHS Markit auprès des directeurs d'achat (PMI) est tombé à 27,4 en mars contre une première estimation à 29,0 et après 52,5 en février. Il s'agit de son plus bas niveau depuis qu'il a commencé à être mesuré, en 1998. En Italie, le même secteur a également connu une contraction d'une ampleur inédite en chutant de 52,1 en février à 17,4 en mars.
Côté valeurs, le secteur banque / assurance continuait d'essuyer des pertes sévères en Bourse, à l'image vendredi de BNP-Paribas (-5,03% à 24,735 euros), Société Générale (-8,15% à 12,80 euros), CNP (-9,53% à 8,07 euros), ou Natixis (-18,72% à 1,845 euro).
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont poursuivi leur glissement vendredi, à l'image du Dow Jones (-1,69% à 21 052 points) ou du Nasdaq Composite (-1,53% à 7 373 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 1,51% à 2 488 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1.0820$. Le baril de WTI, un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 27,90$.
À l'agenda statistique ce lundi, à suivre en priorité l'indice de confiance des investisseurs (Sentix) en Zone Euro à 10h30 ainsi que l'indice PMI de la construction au Royaume-Uni à 10h30 également. Il faudra attendre demain pour le retour de repères outre Atlantique avec les nouvelles offres d'emplois (JOLTS) et les crédits à la consommation.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Alors que nous nous acheminons vers une réaction positive ce lundi, avec tout du moins une ouverture en nette hausse, la question des points bas, et de leur atteinte éventuelle dès le 16 mars au plus bas de la séance (3 632 points) continue de faire débat. A ce stade, aucun signe (ou combinaison de signes) clairement identifiable ne militent pour un rebond durable. Nous avons assisté à une très nette divergence cours / volumes sur la réaction contestataire du 19 au 26 mars, puis à un glissement sous la moyenne mobile à 20 jours (en bleu foncé) dans des volumes faibles. Une phase de latéralisation étendue, avant une reprise du glissement vers les points bas du 16 mars, puis en-deçà, est l'option privilégiée. Avis positif à l'échelle de la seule séance à venir.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est positif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario haussier est valable tant que l'indice CAC 40 cote au dessus du support à 4117.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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