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L'indice CAC 40 a fait une incursion, en données de clôture vendredi, au-dessus de la borne haute d'un range à 7 700 points, dans des volumes toutefois encore trop timides pour conclure à un redémarrage précoce. Quoiqu'il en soit, les opérateurs, de part et d'autre de l'Atlantique, apprécient à sa juste valeur le scénario désormais quasi acté d'une première baisse des taux fédéraux à la rentrée.

94,4% !... C'est désormais la probabilité d'une première baisse des taux fédéraux à l'issue du Comité de politique monétaire de la Fed en septembre (le 18), selon l'outil FedWatch du CME Group. Pour rappel, le précieux outil permet d'analyser les probabilités d’évolution des taux fédéraux et de la politique monétaire américaine en fonction du prix des contrats à terme sur fonds fédéraux à 30 jours.

Cette probabilité avait déjà nettement progressé il y a 2 semaines avec le passage de l'ISM Services en deçà de la barre des 50 points, et le contenu sans vagues du rapport NFP sur l'emploi. Mais là, les données d'inflation publiées jeudi ont transformé l'essai.

Les prix à la consommation ont montré des signes d'apaisement en juin, selon les dernières données du Département du commerce. L'inflation a en effet ralenti plus que prévu en juin, à 3% sur un an contre 3,1% attendu par le consensus et après 3,3% en mai. Surtout, l'indice des prix sur les logements n'a progressé que de 0,2%, ce qui marque sa plus faible hausse depuis trois ans.

"Les composantes spécifiques de l'inflation qui montrent des signes de recul sont précisément celles sur lesquelles la Fed et les marchés se sont concentrés. Notamment, l'inflation des services poursuit sa modération, l'inflation des logements n'augmentant que de 17 points de base d'un mois sur l'autre, contre 40 points de base le mois précédent: il s'agit de l'inflation la plus redoutée par la Fed et elle montre enfin des signes de modération", avait alors réagi Florian Ielpo, responsable de recherche macroéconomique chez Lombard Odier Investment Managers.

Les prix à la production, indicateurs avancés d'inflation, publiés vendredi pour le mois de juin, ont en revanche dépassé les attentes. Toujours au chapitre statistique, le moral des ménages américains s'est dégradé à 66 points, en juillet contre 68,5 points attendu par le consensus et après 68,2 en juin, selon les données préliminaires de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan (U-Mich).

"La séquence du rapport sur l’emploi et sur l’inflation d’une semaine sur l’autre change la donne sur les marchés globalement", note Florian Ielpo, responsable de recherche macroéconomique chez Lombard Odier Investment Managers.

"La Fed semble désormais en mesure de baisser ses taux deux fois cette année, en septembre et en décembre. Bonne nouvelle pour les marchés, dans leur globalité", poursuit l'expert.

Le rebond du CAC 40 a aussi été alimenté par une hausse du secteur du luxe. En tête de l'indice parisien ce vendredi soir, on retrouve Hermes International 2,5%, Kering (+2,4%) et LVMH (+2,1%), après les résultats dévoilés par l'italien Brunello Cucinelli. Hors indice vedette, Kaufman & Broad clôture en hausse de 3,3%, après avoir annoncé des résultats semestriels qualifiés de "solides" par TP ICAP Midcap.

De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de vendredi dans le vert, à l'image du Dow Jones (+0,62%) et du Nasdaq Composite (+0,63%). Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné 0,55% à 5 615 points. La séance du jour sera observée avec attention après la tentative d'assassinat de Donald Trump, candidat à la Maison Blanche pour le parti républicain.

Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0890$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 81,20$.

A l'agenda ce lundi, deux rendez-vous importants à suivre en priorité: l'indice manufacturier "Empire State" à 14h30 et une intervention du Président de la Fed, J. Powell, au forum du Club Économique de Washington. Une séance de questions / réponses est également au programme.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

La situation technique reste bigrement fragile à court terme, les oscillations volatiles s'exprimant dans un range entre 7 465 et 7 700 points. En cas de rupture de ce premier seuil, qui correspond à la borne basse d'un ancien gap remarquable, un mouvement supplémentaire de "purge", le second, prendrait corps. Nous redoublons de prudence à son approche.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.

Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7700.00 points.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes