(BFM Bourse) - La Fed, qui avait pourtant réussi l'examen théorique en début de symposium de Jackson Hole, aura eu finalement davantage de difficulté à convaincre, et surtout à rassurer, à l'occasion de son examen pratique, à savoir la réunion de politique monétaire achevée hier. Pour rappel, l'Institution monétaire dirigée par J. Powell a décidé d'un statu quo monétaire, en promettant de maintenir ses taux directeurs au plancher jusqu'à ce que l'inflation franchisse "modérément", et pendant un "certain temps", la barre des 2%.
"Ces nouvelles prévisions suggèrent que les taux d'intérêt resteront à leur niveau actuel jusqu'en 2023 au moins, l'inflation ne semblant pas pouvoir dépasser 2% d'ici là.", commente John Plassard (MIRABAUD), qui synthétise: "Des prévisions trop dovish associées une nette amélioration des perspectives économiques de la Fed ont semblé perturber les investisseurs. Le chemin sera très long jusqu'aux élections présidentielles...."
Keith Wade, Chief Economist & Strategist chez Schroders, a commenté: "Cette déclaration n'est pas vraiment une surprise, mais elle pourrait décevoir ceux qui recherchaient des indications plus explicites sur la manière dont la politique réagirait à l'évolution des conditions économiques. Néanmoins, cela correspond aux réunions précédentes juste avant une élection présidentielle où l'approche a été d'éviter de dire ou de faire quoi que ce soit de controversé."
Dans une ambiance prudente, et sous l'influence d'un appétit pour le risque coupé à Wall Street, le marché parisien marche à pas de loups sur le seuil symbolique des 5 000 points. Hier jeudi, l'indice phare tricolore perdait 0,69% à 5 039 points.
Les investisseurs ont également été confortés dans leur attitude prudente par le (nouveau) regain de tensions diplomatiques entre la Chine et les États-Unis sur le dossier TikTok, Donald Trump ayant exclu que le groupe chinois ByteDance conserve la majorité du capital des activités américaines du réseau social.
Seul le baril apportait un peu d'appui, avec de bonnes dispositions apparentes de l'OPEP+ sur un resserrement du robinet. Pour le cartel et ses 10 alliés parmi lesquels la Russie, l'ordre du jour consiste déjà à s'assurer que chacun respecte son quota de manière à atteindre l'objectif convenu en juillet (d'une diminution globale de 7,7 millions de barils par jour d'ici décembre, puis à 5,8 mbj de janvier 2021 à avril 2022), l'Irak et le Nigéria étant notamment pointés du doigt par le (très puissant) ministre saoudien de l'Energie Abdel Aziz ben Salmane.
Au chapitre statistique, si le "Philly Fed", l'indicateur manufacturier de la Fed de Philadelphie, est ressorti pleinement dans la cible, en léger recul à 15.0 points, les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage pour la semaine 37 ont manqué les attentes, avec 860 000 nouvelles inscriptions, et côté immobilier, les mises en chantier de logements et permis de construire ont manqué, de peu il est vrai, les attentes en août.
Côté valeurs, Unibal Rodamco Westfield a plongé de plus de 10% à 35,99 euros, avec le dévoilement de son plan "Reset" de 9 milliards d'euros visant à "renforcer son bilan et sa flexibilité financière". Dans son sillage Klepierre a perdu 7,98% à 12,62 euros, Carmila 3,92% à 9,08 euros et Mercialys 2,61% à 5,415 euros.
Sur le secteur de l'équipement automobile, un certain nombre de dossiers restaient sous pression, à l'image de Valeo (-2,32% à 27,83 euros), ou Faurecia (-3,29% à 37,63 euros).
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont perdu du terrain jeudi, dans des proportions différentes, le Dow Jones se contractant de 0,47% à 27 901 points, et le Nasdaq Composite perdant 1,27% à 10 910 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 0,84% à 3 357 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1.1860$. Le baril de WTI, l'un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 41,20$.
À l'agenda statistique ce vendredi, à suivre en priorité, outre Atlantique à 16h00, l'indice des indicateurs avancés (Conference Board), et les données préliminaire UMich de l'indice de confiance des consommateurs des prévisions actualisées d'inflation.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
L'indice phare parisien reste englué dans une figure de congestion des cours autour du seuil autant psychologique que technique des 5 000 points. On notera les signes d'essoufflement lors de la petite hausse observée lundi, tant sur écart négatif entre ouverture et clôture, que sur le plan des volumes, ou celui de la fédération sectorielle (ou de la non fédération en l'occurrence). Dans l'immédiat, le bilan technique est finalement assez clair: tant que l'indice clôture au-dessus des 5 000, l'apport d'oxygène est assuré. En deçà, l'affaire se complique. Dans tous les cas, un regain de volatilité est attendu à court terme. Un nouveau test d'importance se profile justement ce vendredi. Nous en saurons alors davantage sur la structure de la bougie hebdomadaire.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 5132.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 5000.00 points relancerait la pression vendeuse.

Le conseil BFM Bourse
Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes
