(BFM Bourse) - Rassuré par les propos de J Powell lors du deuxième jour de la traditionnelle audition semestrielle devant les parlementaires américains, Wall Street a repris de la hauteur, entraînant dans son sillage les principales places européennes. L'indice CAC 40 a terminé la séance de mardi, passée pour l'essentiel au coeur d'un mince range, en hausse de 0,31% à 5 797 points, en partie haute de ce mince couloir latéral.
Particulièrement attendu au tournant, J. Powell a débuté la série d'audition semestrielle devant le Sénat. Le Président de la Fed a apporté un peu d'apaisement, de soulagement, en écartant le scénario d'un durcissement plus rapide que prévu des conditions de crédit. Le pilotage de la courbe des taux par les outils monétaires devra être fin. "Une chose est sûre", selon la recherche de la BRED, "le Président de la FED ne veut pas incarner celui qui freinera la reprise américaine en parlant de hausse de taux, même si certains pensent que l'on entre dans une « petite » période de surchauffe."
"Après Christine Lagarde lundi, Jerome Powell a également distillé un message de prudence hier (mardi, NDLR) lors de son audition au Sénat, ce qui a permis de limiter le mouvement de remontée des taux souverains aux Etats-Unis ainsi qu'en Europe", constate Philippe Cohen, directeur adjoint de Kiplink Finance. Une détente de courte durée toutefois puisque les rendements d'emprunts d'Etats sont repartis à la hausse dans la matinée outre-Atlantique, avant que Jerome Powell ne revienne au chevet d'investisseurs inquiets en début d'après-midi. Lors d'une audition devant la Chambre des représentants cette fois, le patron de la Fed a déclaré que l'institution monétaire n'augmenterait pas ses taux tant que l'inflation n'aurait pas dépassé son objectif (fixé à 2%). "Nous pensons que nous pouvons le faire, nous pensons que nous le ferons. Cela pourrait prendre plus de trois ans", a-t-il ajouté.
Pour Exane Solutions, "la hausse des taux constitue un des principaux risques pour le scénario macro-financier de 2021 car cela peut raviver les inquiétudes quant à la valorisation de certains segments de marché (en particulier les actions technologiques américaines). Il faudra donc que la Fed pilote la courbe des taux, en amenant le marché obligataire à marquer des paliers de décompression et en prévenant un durcissement des taux réels."
C'est donc bien la finesse dans le "pilotage" de la courbe des taux, de part et d'autre de l'Atlantique, qui constituera un puissant driver de marché pour les mois à venir.
Sur le plan macroéconomique, pas grand chose à se mettre sous la dent mercredi, dans un marché de toute façon accaparé par l'analyse des éléments de langage employés par Powell devant les parlementaires américains. Notons tout de même un augmentation surprise hebdomadaire des stocks de brut outre Atlantique (+1,3Million de barils), contre une contraction de 7.3 Millions la semaines précédente.
Côté valeurs Fnac Darty est sorti du lot à Paris avec un bond de 9,6% à 51,70 euros, les investisseurs saluant le versement du premier dividende depuis le retour du groupe en Bourse en 2013.
L'inversion de vapeur en cours de séance mardi s'est confirmée mercredi sur les principaux indices sur actions de la cote américaine, qui ont terminé significativement en territoire vert: +1,35% à 31 961 points pour le Dow Jones et +0,99% à 13 597 points pour le Nasdaq Composite, à forte "coloration" technologique. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné 1,14% à 3 925 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,2160$. Le baril de WTI, l'un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 61,20$.
À l'agenda statistique ce jeudi, à suivre en priorité la masse monétaire M3 en Zone Euro à 10h00 et outre Atlantique, les données préliminaires du PIB T4, les commandes de biens durables et les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage à 14h30 ainsi que les ventes de logements en cours à 16h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Les 5 720 points ont cédé lundi 15/02 dans des conditions de volumes, de volatilité satisfaisantes. L'effet d'attraction du gap baissier ample du 24 février 2020 (gap "Covid") va s'intensifier lors des prochaines semaines. Sa borne haute vaut pour rappel, le seuil de cours psychologique des 6 000 points.
Néanmoins, le chemin pour le comblement ne sera probablement pas rectiligne et à forte pente. La bougie en pendu tracée mardi 16/02, confirmée dans sa traduction par l'ombre haute d'essoufflement de mercredi 17/02, le laisse augurer. La bande de travail est désormais définie entre 5 720 et 5 800 points, niveau de cours sur lequel l'indice a clôturé mercredi 24/02.
Une rupture des 5 720 points dans des volumes suffisants entraînerait l'indice en direction d'une zone proche des 5 650 points, avant reprise de points d'appui solides. A l'inverse, un franchissement validé des 5 800 points viendrait renforcer l'effet d'aspiration du gap "Covid" du 24/02/20, gap datant d'un an, mais possédant toujours un sens fort sur le plan technique.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 5800.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 5720.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
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