(BFM Bourse) - Nouvelle inconnue dans l'équation pourtant déjà bien compliquée du marché actuel, le pétrole a refroidit l'ambiance lundi, après une flambée des cours provoquée par des attaques de drones menées par les rebelles yéménites contre des installations pétrolières en Arabie saoudite samedi. Des attaques qui ont mécaniquement réduit de moitié la production de brut du royaume. Résultat immédiat: une flambée de l'ordre de 10% des cours du brut; du jamais vu depuis la guerre du Golfe, au début des années 1990.
Naturellement, au-delà du simple renchérissement des cours du brut, aussi fort soit-il, c'est bien le risque d'embrasement dans la région qui est à mettre en avant. Car une fois les installations remises en service, le robinet de la deuxième puissance exportatrice mondiale de pétrole coulera de nouveau peu ou prou au même débit, et mécaniquement, un reflux progressif des cours du brut sera alors la norme, toutes choses égales par ailleurs.
C'est donc toute la question de la réaction de Donald Trump, avec le scénario sur la table désormais d'une intervention militaire en Iran, qui est posée. Les rebelles yéménites Houthis sont soutenus par l’Iran.
L'indice CAC 40 a perdu 0,94% à 5 602 points, dans des volumes qui n'ont rien eu d'extraordinaire, mais avec une clôture à signaler exactement sur les points bas de séance.
Les titres des parapétrolières ont tiré naturellement leur épingle du jeu, à l'image de Maurel et Prom (+7,50% à 3,155 euros), Bourbon (+16,61% à 3,44 euros), CGG (+1,81% à 2,248 euros), Vallourec (+3,28% à 2,834 euros), ou TechnipFMC (+4,57% à 23,79 euros).
Autre sujet d'inquiétude qui renaît pour les investisseurs, celui d'un regain de tensions commerciales entre les États-Unis et l'Union européenne. L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a donné raison aux USA dans le feuilleton des aides publiques au secteur aéronautique, entamé en 2004. L'OMC a en effet approuvé une demande américaine visant à imposer de nouveaux droits de douane à des produits européens. Des informations de presse américaine évoquent des tarifs de 100% sur les importations de matériel aéronautique européens.
Airbus (-3,39% à 121,24 euros), Safran (-2,50% à 140,20 euros) ou Dassault Aviation (-1,54% à 1 340 euros) ont souffert.
Autre victime du dossier commercial, le secteur du luxe, à l'image de Christian Dior (-4,52% à 443,2 euros), LVMH (-3,90% à 367,10 euros), Kering (-1,14% à 463,25 euros) ou Hermes (-2,80% à 625,0 euros).
Au chapitre macroéconomique, l'ambiance était particulièrement fraîche également lundi, avec de mauvais indicateurs chinois publiés (ventes au détail, production industrielle) et un indice manufacturier de la Fed de New York (Empire State) en très nette contraction, bien en deçà des attentes.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont fait finalement preuve d'une résilience importance face au risque pétrolier, en clôturant à bonne distance lundi de leurs points bas de séance, avec des pertes limitées, à l'image du Dow Jones (-0,52% à 27 076 points) ou du Nasdaq Composite (-0,28% à 8 153 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 0,31% à 2 997 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1,1000$. Le baril de WTI, un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 62,20$.
A l'agenda statistique ce mardi, à suivre en priorité l'indice ZEW en Allemagne à 11h00, et le rapport mensuel sur l'industrie américaine à 15h45.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le combinaison des trois dernières bougies milite pour le renforcement de la résistance à 5 665 points. La timidité du gap baissier observé lundi, conjugué à la quantité des volumes de transactions plutôt classiques ne permet pas en revanche de parler dans l'immédiat de retournement baissier durable. Dans l'immédiat, des oscillations en range sous le gap précité et au-dessus du gap du 05 septembre sont envisagées. Sa borne haute vaut 5 555 points.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 5665.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 5500.00 points relancerait la pression vendeuse.

Le conseil
Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes
