(BFM Bourse) - Alors que le retour au premier plan du thème de l'inflation est source de questionnement intense dans les salles des marchés, la question d'un réajustement de la valorisation des actifs les plus risqués se pose différemment. La fermeté du brut, qui dépasse 62$ pour un baril de WTI, et l'accès de faiblesse des valeurs technologiques outre Atlantique lundi, en sont deux manifestations concrètes supplémentaires.
"Les investisseurs restent tiraillés par les espoirs de fort rebond de la croissance, aidée par les dépenses budgétaires et un retour de l’inflation, une violente remontée des taux longs impactant directement la valorisation du marché", selon les stratèges d'Aurel BCG.
C'est la question de la finesse du pilotage de cette courbe des taux par les grandes banques centrales qui se pose donc désormais.
Le moral est pris en étau entre des progrès certains sur le front sanitaire, et la crainte d'une remontée trop rapide des prix, obligeant à terme la Fed de siffler la fin des conditions ultra accommodantes. La très grande fermeté des ventes au détail, publiées au coeur de la semaine dernière, nourrie par la distribution de chèques aux ménages les plus en difficulté, a milité en particulier pour cette psychologie de marché, dont l'inflexion doit cependant encore être confirmée. Les marchés de taux deviendront en tout cas le principal driver de marché cette semaine.
Pour Exane Solutions, "la hausse des taux constitue un des principaux risques pour le scénario macro-financier de 2021 car cela peut raviver les inquiétudes quant à la valorisation de certains segments de marché (en particulier les actions technologiques américaines). Il faudra donc que la Fed pilote la courbe des taux, en amenant le marché obligataire à marquer des paliers de décompression et en prévenant un durcissement des taux réels."
De ce côté-ci de l'Atlantique, selon la Recherche CIC Market Solutions, "la BCE acte un environnement un cran moins porteur à court terme, notamment avec les nouveaux variants, mais mieux orienté à moyen terme entre amélioration sanitaire, relance et contexte international plus favorable. Depuis cette réunion, la réduction sensible des contaminations conforte l'idée d'un rebond majeur qui prendra toutefois encore plusieurs mois avant de se matérialiser."
Côté statistiques lundi, les opérateurs ont pris connaissance de la publication de l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne, ressorti en hausse à 92.4 ce mois-ci, au-delà du consensus.
Côté valeurs, l'annonce d'Icade a été bien accueillie (+4,50% à 58,0 euros), le groupe d'immobilier ayant maintenu son dividende et dévoilé des performances opérationnelles meilleures qu'escompté assorties de perspectives encourageantes. Au contraire, l'équipementier automobile Faurecia, qui avait il est vrai bondi de manière un peu anticipée vendredi de 4,5%, a subi des prises de bénéfices en reperdant 4,65% à 44,48 euros à la suite de ses résultats 2020 et l'annonce de ses ambitions d'ici à 2025.
De l'autre côté de l'Atlantique, le coup de mou notable des valeurs technologiques aura pénalisé au premier plan le Nasdaq Composite (-2,46% à 13 533 points) et au second le S&P 500 (-0,77% à 3 876 points). Le Dow Jones est parvenu lundi pour sa part à grappiller 0,09% à 31 521 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,2170$. Le baril de WTI, l'un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 62,50$.
À l'agenda statistique ce mardi, à suivre en priorité l'indice des prix à la consommation en Zone Euro à 11h00, et outre Atlantique, l'indice S&P Case Schiller des prix immobiliers (20 agglomérations représentatives) à 15h00, l'indice manufacturier de la Fed de Richmond à 16h00, ainsi que l'indice de confiance des consommateurs (Conference Board) à 16h00. A 16h00 (Heure de Paris) débutera la traditionnelle audition semestriel du Président de la Fed devant les Sénateurs.
A noter, pour les détenteurs de positions au RD: La liquidation mensuelle interviendra à la clôture de la séance du jour. Ce mardi 23 février marque donc le dernier jour de négociation des ordres SRD pour le mois en cours.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Les 5 720 points ont cédé lundi 15/02 dans des conditions de volumes, de volatilité satisfaisantes. L'effet d'attraction du gap baissier ample du 24 février 2020 (gap "Covid") va s'intensifier lors des prochaines semaines. Sa borne haute vaut pour rappel, le seuil de cours psychologique des 6 000 points.
Néanmoins, le chemin pour le comblement ne sera probablement pas rectiligne et à forte pente. La bougie en pendu tracée mardi 16/02, confirmée dans sa traduction par l'ombre haute d'essoufflement de mercredi, le laisse augurer. Avis neutre à légèrement baissier à l'échelle de la séance de ce lundi. La bande de travail est désormais définie entre 5 720 et 5 800 points. Une rupture des 5 720 points dans des volumes suffisants entraînerait l'indice en direction d'une zone proche des 5 650 points, avant reprise de points d'appui solides.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 5800.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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