(BFM Bourse) - Décidément, cette entame de 2023 est particulièrement fructueuse pour le marché action parisien, dont l'indice phare a dépassé les 6 900 points (+0,68% à 6 907 points) lundi. "Si l’avalanche de chiffres macroéconomiques au cours de la première semaine de l’année a plutôt eu tendance à confirmer le recul des tensions inflationnistes de part et d’autre de l’Atlantique, ce qui est un signal positif, le chemin vers une inflation normalisée reste encore long et à confirmer", tient toutefois à avertir Thomas Giudici, responsable de la gestion obligataire chez Auris Gestion. "Par ailleurs, il ne faut pas négliger dans cette belle performance, l’effet psychologique FOMO (« fear of missing out » ou « peur de rater quelque chose »)."
Les marchés poursuivent la digestion le contenu du dernier rapport mensuel sur l'emploi américain. Le message envoyé par ce NFP (rapport mensuel fédéral sur l'emploi) est double, et ambivalent. Car d'un côté le marché assiste avec soulagement à une décélération de la hausse des salaires horaires moyens (+0,3% en rythme mensuel), mais le taux de chômage, attendu stable à 3,7% de la population active, est ressorti en forte baisse à 3,5%, laissant entendre que la Fed n'a pas encore été assez loin dans la fermeté de sa politique monétaire pour refroidir la machine économique. 223 000 emplois ont été créés sur le dernier mois de l'année 2022, dans le secteur privé (hors agriculture), un chiffre supérieure aux attentes.
Concernant les salaires, qui ont en l'espèce focalisé l'attention des opérateurs vendredi, "la tendance est au ralentissement et pourrait donc rassurer les membres de la Fed qui craignent qu'un marché de l'emploi tendu n'alimente le cycle de hausses des salaires et des prix" qui dope l'inflation, expliquent les analystes de BNP Paribas cités par l'AFP.
"Les investisseurs ont [...] choisi de voir le verre à moitié plein sur les chiffres de l’emploi américain. Si le marché de l’emploi reste toujours aussi solide avec des créations soutenues et même une baisse du taux de chômage, le marché a préféré se concentrer sur la baisse des pressions salariales.", complète M Giudici.
Au chapitre statistique, pas de signaux négatif à signaler hier, avec une dynamique de production industrielle allemande et un taux de chômage en Zone Euro conformes aux attentes. L'indice Sentix de confiance des investisseurs, bien qu'encore largement en territoire négatif, parvient même à battre le consensus, en ressortant en hausse de 3,5 points, à -17,5. "Les espoirs d'éviter une récession sévère en Allemagne prennent davantage corps", peut-on lire dans les commentaires accompagnant le publication de l'Institut spécialisé en finance comportementale.
Côté valeurs, Ipsen a repris 0,5% après avoir annoncé le rachat de la société de biotechnologies américaine Albireo pour un montant initial de plus de 950 milliards de dollars. Euroapi a gagné 3%. L’ex-filiale de Sanofi a annoncé ce lundi un investissement de 40 millions d’euros pour mettre en place une nouvelle technologie de production de vitamine B12 sur son site de Saint-Aubin-lès-Elbeuf, en Seine-Maritime. En revanche, Renault a reperdu 1,5%. Le titre a pâti d'un abaissement de recommandation de la part de Citi à "neutre". Le groupe au losange a également communiqué ce lundi le résultat de son plan d’actionnariat salarié "Renaulution Shareplan" qui a vu plus de 40.000 employés souscrire des actions supplémentaires. Ubisoft a plié de 3,3%, pénalisé par le plongeon de Frontier Developements, un autre éditeur coté à Londres qui a abandonné ses objectifs financiers 2023.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont clôturé en ordre dispersé, loin de leurs points hauts respectifs de séance lundi, à l'image du Dow Jones (-0,34% à 33 517 points) ou du Nasdaq Composite (+0,63% à 10 635 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a fini sur une note neutre (-0,08% à 3 892 points).
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0720$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 74.70$.
A suivre en priorité à l'agenda macroéconomique ce mardi, l'indice NFIB des petites entreprises américaines à 12h00 et un discours de J Powell, Président de la Fed, à 15h00, à l'occasion d'un colloque à Stockholm.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Cette capacité à clôturer exactement sur les points hauts hebdomadaires est à ce stade intéressante (S1), et doit être confirmée par les volumes et la fédération sectorielle pour envisager une prise en main plus durable du camp acheteur. En l'absence de telles confirmations, l'entrée dans une figure de consolidation très volatile, et au sens de sortie incertain, est l'option privilégiée.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 6900.00 points.
Le conseil BFM Bourse
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