(BFM Bourse) - Après un épisode de congestion autour des 5 000 points (24 août - 18 septembre), la volatilité a fait un retour bruyant hier à la Bourse de Paris, avec un directionnel baissier de court terme. L'indice phare parisien, le CAC 40, a perdu 3,74% à 4 792 points, le camp vendeur se mobilisant tout au long de la séance, dans des volumes solides.
L'ensemble des titres les plus attaqués au coeur de la crise boursière de mars ont souffert hier, à l'image des bancaires, parapétrolières, des représentants du secteur automobile au sens large, de l'immobilier, de l'aérien, de l'aéronautique et des cycliques au sens large, ainsi que les acteurs de la publicité (ceux qui en font, ceux qui en vivent). Citons BNP-Paribas (-6,37% à 32,39 euros), Rexel (-6,47% à 10,265 euros), Airbus (-6,57% à 64,09 euros), Faurecia (-6,84% à 33,77 euros), Safran (-6,81% à 88,72 euros), Klepierre (-7,14% à 10,60 euros), Air France (-7,63% à 3,38 euros), Société Générale (-7,66% à 11,662 euros), Carmila (-7,67% à 7,70 euros), Schlumberger (-7,48% à 14,85 euros), Natixis (-7,52% à 1,9930 euro), Elior (-8,31% à 3,928 euros), Renault (-7,75% à 20,88 euros), CGG (-10,51% à 0,6150 euro), TechnipFMC (-11,25% à 5,63 euros) et Vallourec (-11,25% à 5,63 euros), Publicis (-6,02% à 26,24 euros) et TF1 (-8,96% à 5,23 euros)...
La résurgence des craintes liées à la pandémie de coronavirus, avec la multiplication de mesures ponctuelles et localisées de restriction en Europe, a lourdement pesé. La situation semble de fait préoccupante dans plusieurs pays européens dont l'Espagne, la France et la Belgique. Le Royaume-Uni était également particulièrement surveillé avec le risque grandissant de voir un second confinement décidé à court terme. Il devrait l'être "encore davantage cette semaine avec la poursuite des discussions pour trouver un accord commercial avec l'Union Européenne, avant la fin de période de transitions, fin décembre prochain", estime Vincent Boy.
La situation sanitaire se dégrade par ailleurs aux Etats-Unis. Voilà par exemple trois jours que le nombre d'hospitalisations dues au Covid-19 bat un record au Texas - l'un des premiers Etats à s'être déconfiné, faisant craindre une possible deuxième vague de contaminations. La moyenne des cas recensés sur quinze jours est en augmentation dans une vingtaine d'Etats. Le nombre de personnes atteintes de la maladie dépasse maintenant 2 millions à l'échelle du pays.
Le CAC 40 n'avait plus connu pareille chute depuis la séance du 11 juin. Ce jour-là, l'indice avait perdu 4,71% sur fond de craintes (encore et déjà) d'une deuxième vague d'infections aux États-Unis.
Au chapitre statistique, rien de consistant à se mettre sous la dent hier. De l'autre côté des Etats-Unis, seuls les technos ont profité d'un peu d'air avec le dossier TikTok, l'application d'origine chinoise qui fait grand bruit sur les marchés: le locataire de la Maison Blanche donne son "Go" à un accord technologique et financier de principe concernant l'entrée d'Oracle et Walmart au capital de TikTok. Un accord qui, s'il était finalisé, constituerait une source de détente dans l'interminable guerre technologique entre Washington et Pékin. Aussi, le Dow Jones a perdu 1,84% à 27 147 points, et le Nasdaq Composite est parvenu à limiter ses pertes (-0,13% à 10 778 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a perdu 1,16% lundi, à 3 281 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1.1750$. Le baril de WTI, l'un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 39.50$.
À l'agenda statistique ce mardi, à suivre en priorité outre Atlantique, les ventes de logements anciens et l'indice manufacturier de la Fed de Richmond à 16h00.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Le baromètre parisien a pris un directionnel de très court terme tranché, qui correspond à l'orientation du trend de fond. Après de nombreuses séances de congestion autour du seuil symbolique des 5 000 points, le CAC 40 a "lâché", et ce dans des conditions techniques très nettes:
- un gap baissier, même relativement mince, tout d'abord (4 978 - 4 949 points)
- des volumes épais
- une fédération sectorielle importante de façon générale, et une prédominance des secteurs les plus attaqués en mars
- une bougie d'école en marubozu noir, qui caractérise une mobilisation du camp vendeur tout au long de la séance.
Dans l'immédiat, le prochain garde-fou est à proximité immédiate des 4 700 points. Une fois visité, un rebond de contestation est attendu.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 5000.00 points.

Le conseil BFM Bourse
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