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CAC 40

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Cac 40 : La crainte d'une deuxième vague aux Etats-Unis fait plonger le CAC 40 de 4,71%

jeudi 11 juin 2020 à 18h00

(BFM Bourse) - Le marché parisien a violemment accéléré ses pertes jeudi, accusant désormais 7,35% de baisse depuis le début de la semaine. Une séquence qui suit directement une semaine faste, l'indice ayant tout juste signé une des meilleures performances hebdomadaires de son histoire.

Le directeur de l'institut américain des allergies et maladies infectieuses (NIAID), Anthony Fauci, placé par le gouvernement Trump à la tête de la cellule de crise coronavirus, n'avait de cesse de le répéter : attention, l'épidémie du Covid-19 est loin d'être vaincue. De fait, les dernières nouvelles de la situation sanitaire aux Etats-Unis se font plus préoccupantes, jusqu'à faire craindre aux investisseurs une "deuxième vague" qui obligerait à stopper à nouveau des pans de l'activité, avec les conséquences économiques qu'on imagine.

Le retour sur terre est d'autant plus douloureux que les indices avaient profité la semaine dernière, notamment, de statistiques étonnamment positives concernant le marché de l'emploi américain, pour accentuer le rebond entamé depuis la mi-mars. Couplé à l'appréciation déjà guère optimiste délivrée mercredi soir par la Fed, qui a souligné les dégâts à long terme engendrés par la crise, le regain d'aversion au risque s'est soldé par une baisse de 4,71% du CAC 40 à 4815,60 points, soit la plus forte correction depuis pratiquement trois mois. Depuis le début de la semaine, l'indice parisien abandonne 7,35% - alors qu'il avait décollé de 10,7% au cours de la précédente (4e meilleure semaine en trente ans selon nos calculs).

Indéniablement, la situation sanitaire se dégrade aux Etats-Unis. Voilà par exemple trois jours que le nombre d'hospitalisations dues au Covid-19 bat un record au Texas - l'un des premiers Etats à s'être déconfiné, faisant craindre une possible deuxième vague de contaminations. La moyenne des cas recensés sur quinze jours est en augmentation dans une vingtaine d'Etats. Le nombre de personnes atteintes de la maladie dépasse maintenant 2 millions à l'échelle du pays.

Même si les investisseurs ne redoutent pas forcément un "lockdown" généralisé des USA, ils sont conscients que des mesures locales, touchant certains grands centres démographiques du pays, ne feraient que rendre encore plus compliqué le redressement qu'on imaginait peut-être proche la semaine dernière, au vu du redressement du marché de l'emploi.

Contraction de 6,5% du PIB américain en 2020

La Réserve fédérale a par ailleurs dressé un tableau peu réjouissant des perspectives économiques américaines mercredi. L'institution estime que le PIB devrait se contracter de 6,5% en 2020, avant un rebond de 5% en 2021 et une croissance plus modeste (3,5%) l'année suivante. Pour rappel, en décembre dernier, elle tablait sur une croissance de 2% cette année et de 1,9% l'an prochain. "La crise sanitaire actuelle pèsera lourdement sur l'activité économique, l'emploi et l'inflation", a relevé la Fed dans son communiqué, ajoutant qu'elle attendait le taux de chômage à 9,3% en fin d'année, avant qu'il ne recule à 6,5% en 2021 et à 5,5% en 2022. Il évoluait avant la pandémie à un plancher de plus de 50 ans (3,5%) mais avait bondi à 14,7% en avril.

Outre-Atlantique, au moment de la clôture européenne, le Dow Jones abandonnait près de 1000 points, ou -3,8%, le S&P 500 3,2% et le Nasdaq Composite lâchait 2,4%, au lendemain d'un nouveau record de l'indice technologique à plus de 10.000 points.

Pour le stratégiste du courtier Aurel BGC Tangi Le Liboux, les investisseurs vont maintenant "devoir s'habituer à l'idée que l'économie mondiale n'est même pas encore rentrée dans une phase de convalescence, sachant que l'épidémie est toujours bien présente à l'échelle mondiale et que les prévisions économiques sont encore très volatiles".

L'Oréal, seule valeur du CAC dans le vert à la mi-journée

Au sein de la cote parisienne, le rebond des valeurs cycliques a donc été fauché en plein élan, en témoigne le classement des plus fortes baisses jonché des actions Renault (-14%), TechnipFMC (-12,1%), Airbus (-10,6%), Société Générale (-9,37%), sans exhaustivité.

Le décompte des valeurs en hausse est vite fait: zéro parmi les titres composant le CAC 40, une seule -Sartorius Stedim Biotech avec un maigre 0,85%- sur le SBF 120.

En forte baisse en matinée, Soitec a curieusement réduit ses pertes à 1,5% en clôture, dans le sillage d'une révision à la baisse de ses perspectives de croissance.

Les perspectives de reprise économique pénalisent aussi le pétrole

Les craintes que la reprise de la demande reste trop lente, après les prévisions moroses de la Fed, voire que celle-ci ne replonge en cas de re-confinement, ajoutées à une nouvelle hausse inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis (au niveau record de 538,1 millions de barils, d'après l'Agence américaine d'information sur l'énergie), entraînaient une vive rechute des cours. Le baril de WTI flanchait de 6,93% à 38,84 dollars et le Brent de 2,56% à 40,66 dollars en fin de séance européenne.

La situation sur le marché des changes est par contraste beaucoup plus calme, la parité eurodollar étant quasi-stable en fin de journée (+0,04% à 1,1383 dollar).

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