(BFM Bourse) - L'indice CAC (+0,65% à 5 706 points vendredi) a clos une semaine dans le vert (+2,80% pour le bilan hebdomadaire), en faisant fi de la toute fin, chaotique si ce n'est indigne, du mandat de 4 ans de présidence Trump, en préférant se raccrocher aux espoirs suscités par la poursuite de la campagne vaccinale contre le Covid-19 dans les principaux pôles économiques de part et d'autre de l'Atlantique.
En dépit des profondes fêlures au sein de la population américaine révélées ou attisées par la présidence Trump, les marchés apparaissent conclure que la situation politique en 2021 est la meilleure qui soit. L'administration Biden devrait s'attacher à se démarquer en privilégiant la stabilité et la coopération internationale, par opposition à l'imprévisibilité totale et à l'isolationnisme du 45e président des Etats-Unis. La majorité finalement obtenue par le parti du président élu au Sénat devrait permettre de faire plus facilement passer des mesures de soutien cruciales pour un grand nombre de ménages modestes et de petites entreprises. Mais la majorité démocrate est extrêmement mince (elle ne tient littéralement qu'à une voix), ce qui limitera sérieusement la possibilité de voter des réformes ambitieuses au plan de la fiscalité des entreprises notamment.
"Le tandem Biden/Harris ne pourra pas mettre en application son programme en totalité pour plusieurs raisons", avance en effet Bastien Drut, stratégie senior chez CPR AM. "D'abord, il faut rappeler que les divisions au sein du parti démocrate sont fortes entre l'aile gauche et l'aile centriste, et que celles-ci n'ont été que mises en sommeil pendant la campagne électorale. Il faudra composer avec les différentes susceptibilités au sein du parti démocrate. Joe Manchin, sénateur démocrate modéré, est, par exemple, opposé à certaines mesures progressistes qu'il juge « radicales » et sera l'une des personnes les plus à suivre sur les deux ans qui arrivent. La sénatrice de l'Arizona Kyrsten Sinema, une autre modérée, pense, elle, que toute législation majeure doit être négociée avec les républicains."
Sur le front sanitaire, Vincent Guenzi, chez CHOLET DUPONT, voit cette "course de vitesse entre le virus et les vaccinations se finir au détriment du COVID-19, probablement dans le courant du deuxième trimestre, en tout cas dans les pays développés car les campagnes de vaccinations vont rapidement monter en puissance".
Au chapitre statistique, les opérateurs n'auront pas réagi vendredi aux chiffres pourtant inquiétant sur l'emploi américain. Selon les d(ernières données du Département du Travail, l'économie américaine a détruit 140 000 postes dans le secteur privé (hors agriculture), contre une cible à +60 000. La déception est lourde, et c'est l'occasion de souligner encore une fois la fiabilité de l'enquête du cabinet en RH ADP, qui, deux jours avant chaque publication du rapport fédéral mensuel NFP, publie une étude. Les estimations d'ADP étaient bonnes. A noter que le taux de chômage baisse légèrement, à 6.7% de la population active américaine, toujours selon le Département du Travail.
Côté valeurs, Sodexo (+10,49% à 77,12 euros), après relèvement d'objectif de marge pour les six premiers mois de l'exercice 2020 / 2021.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont poursuivi au zénith leur inoxydable prise de hauteur, secteur technologique en tête. Le Dow Jones a grappillé 0,18% à 31 097 points et le Nasdaq Composite a gagné 1,03% à 13 201 points. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a progressé de 0,55% à 3 824 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1.2190$. Le baril de WTI, l'un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 51,70$.
À l'agenda statistique ce lundi, à suivre en priorité l'indice de confiance des investisseurs (Sentix) en Zone Euro à 10h30. Déjà publiés, dans la nuit, les indices des prix à la consommation (+0,2%) et à la production (-0,4%) en Chine ont tous deux, en rythme annuel, battu les attentes.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
L'indice CAC 40, indice phare de la cote parisienne, a tenté mercredi, jeudi et vendredi une nouvelle fois de s'affranchir d'une zone de résistance à proximité des 5 620 points. Franchissement qui si il venait à être validé dans les règles de l'art, relancerait durablement le mouvement acheteur après une longue phase de latéralisation. Or les volumes et la volatilité, s'ils ont été au rendez-vous, n'ont pas été suffisants pour valider pleinement sous la forme d'une cassure (breakout) ce franchissement.
Tout reste donc à valider. Les volumes sur les séances de jeudi et de vendredi , sans être ridicules, se sont contractés. Une fédération sectorielle plus massive viendrait en particulier étayer ce scénario. Dans l'immédiat, une phase de latéralisation est attendue, avant que l'effet d'aspiration du gap baissier majeur du 24 février (gap "Covid") n'ait un effet d'attraction irrémédiable. Nous n'y sommes pas encore.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 5725.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 5470.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
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