(BFM Bourse) - Cet article, en accès libre, est produit par l'équipe de recherche en analyse et stratégie boursière de BFM Bourse. Pour ne manquer aucune opportunité, consultez l'intégralité des analyses et découvrez nos portefeuilles en accédant à notre espace Privilèges.
L'échauffement des Treasuries 10 ans, rendement des obligations d’État américaines à 10 ans, continuait de brider l'appétit pour le risque. "Les actions continuent à réagir aux commentaires (du président de la banque centrale américaine Jerome) Powell, qui s'est montré plutôt accommodant, hier", a avancé Karl Haeling, de LBBW, cité par l'Agence France Presse. Le CAC 40 a terminé hier la séance sur une note d'équilibre quasi parfait, et devrait aborder ce vendredi en territoire rouge avant de très attendus chiffres sur l'emploi américain.
Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) a déclaré que les récentes données ne changeaient pas fondamentalement la donne. Le banquier central a également répété que si "l'économie évolue globalement comme nous le prévoyons, la plupart des participants au comité de politique monétaire considèrent qu'il sera probablement approprié de commencer à abaisser le taux directeur à un moment donné cette année".
Deux membres de la Fed, Neel Kashkari, président de la Fed de Minneapolis, et Thomas Barkin, patron de la Fed de Richmond, se sont également exprimé cette semaine en adoptant une approche très prudente, en insistant sur le fait que la Federal Reserve disposait de temps. Et le président de la Fed d'Atlanta, Raphael Bostic, a estimé ce mercredi que la persistance de l'inflation risquait de contraindre la banque centrale américaine à ne baisser ses taux qu'en fin d'année.
D'où une cristallisation d'une certaine nervosité sur le marché, sans aucune conséquence pour l'instant. Mais les données de préouverture laissent entrevoir un début de séance dans le rouge, les attentes des investisseurs en matière de baisse des taux se faisant pressantes. Et LE grand rendez-vous macroéconomique de ce vendredi aura une résonance particulièrement dans ce contexte: il s'agit du rapport NFP (Non Farm Payrolls), rapport fédéral sur l'emploi privé aux Etats-Unis. La mesure de la persistance, le cas échéant, des tensions, aura un impact sur les anticipations d'inflation, notamment par les salaires.
Si le taux de chômage est attendu stable à 3,9% de la population active, le nombre de créations de postes est attendu en nette baisse à 205 000. La hausse des salaires horaires en rythme mensuel est attendu à 0,3% en mars, contre 0,1% en février. Ce dernier chiffre sera étudié à la loupe...
Sur le volet macroéconomique hier, à noter que l'ISM Services, en données finales pour mars en Zone Euro publié hier matin, a légèrement dépassé les premières estimations en ressortant à 51,5 points. Par ailleurs, les nouvelles inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage aux Etats-Unis se sont chiffrées à 221 000, très légèrement au-dessus du consensus.
Du coté des valeurs, Renault a avancé de 3,2%, porté par HSBC qui a confirmé son opinion à l'achat tout en relevant sensiblement son objectif de cours à 57 euros contre 47 euros précédemment. La banque sino-britannique estime que le marché pourrait se montrer davantage confiant dans les perspectives de génération de cash et de retour à l'actionnaire du groupe, ce qui devrait encore porter son titre. Solutions 30 de son côté a perdu 13% alors que le groupe a fait montre de perspectives prudentes pour l'année en cours, citant notamment la tenue d'élections en Belgique. Au niveau de plus petites valeurs, Gaussin s'est effondré de 42,4%, après avoir annoncé l'ouverture d'une procédure de sauvegarde judiciaire à la suite de ses difficultés financières. Enfin, le secteur bancaire réalisait un joli tir groupé, à l'image de ses principaux représentants sur la cote parisienne, BNP-Paribas, Société Générale et Crédit Agricole.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0840$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 85,20$.
A l'agenda ce vendredi, à suivre en priorité le rapport NFP sur l'emploi privé américain à 14h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Grâce aux volumes sur franchissement, à l'extension haussière depuis mardi et à la fédération sectorielle, nous pouvons basculer les 8 000 points psychologiques en support, contre lequel à terme, un pullback (rejet graphique de confirmation) n'est pas exclu.
L'heure est dans l'immédiat à la respiration des cours. L'indice CAC a tracé, au contact de la bande de Bollinger supérieure, deux bougies où les points bas, le niveau d'ouverture et celui de clôture se confondent. Et ce avant d'entamer une lente décrue vers la partie basse d'un canal ascendant (en noir) sur le graphique journalier.
La séance de mardi 02 avril, par les volumes, la longueur du corps rouge de la bougie correspondante, a renforcé les 8 220 points comme niveau difficile à franchir.
A noter que sous les 8 000 se trouve un gap (22 février), dont le pouvoir d'attraction pourrait être amené à être testé.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 8220.00 points.
Le conseil BFM Bourse
Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes
