(BFM Bourse) - Alors que le CAC, baromètre de référence des grosses capitalisations à la Bourse de Paris, reste aimanté dans une zone de congestion autour des symboliques 5 000 points (+0,32% hier à 5 067 points), les investisseurs vont se pencher vers la Fed ce mercredi, Fed qui achève une réunion de son Comité de politique monétaire. FOMC qui prend une tonalité particulière, puisque c'est la première réunion de ce type après les nouvelles orientations stratégiques présentées par Mr Powell lors du symposium de Jackson Hole.
Pour rappel J. Powell avait officialisé une inflexion majeure de la politique de l'institution en affirmant qu'elle se laisserait guider avant tout par le niveau de l'emploi, quitte à laisser "modérément" filer l'inflation au-delà de son objectif de 2% de hausse annuelle des prix. Schématiquement, ce seuil ne devient plus une limite haute mais un objectif à atteindre en moyenne dans la durée, ce qui signifie que la Réserve fédérale tolérera un niveau supérieur s'il le faut pendant un certain temps, après une phase d'inflation trop faible. Le message envoyé est celui de l'assurance d'un soutien monétaire dans la durée.
"La Fed a écrit la page théorique, mais il faut maintenant passer à la pratique", note Thomas Rosberg, économiste senior chez Pictet WM. "Il ne devrait y avoir ni nouvelle guidance sur les taux liée à l'inflation, ni QE supplémentaire – cette semaine du moins. Néanmoins, nous pensons toujours que la Fed augmentera le QE (aujourd'hui de 120 milliards par mois) avant la fin de l'année", poursuit l'économiste.
Au chapitre statistique, la tendance a été soutenue par la dynamique croissante de l'indice ZEW de confiance des consommateurs en Allemagne, première économie de la Zone Euro. L'indicateur a progressé ce mois-ci à 77.4, largement au-delà de la cible.
Le président du ZEW, le professeur Achim Wambach, a commenté: "L'indicateur ZEW du sentiment économique a de nouveau augmenté, signalant que les experts continuent de s'attendre à une reprise notable de l'économie allemande. Les pourparlers sur le Brexit gelés et la hausse des cas de COVID-19 n'ont pas pu atténuer l'humeur positive. Cependant, les perspectives toujours négatives pour le secteur bancaire révèlent des craintes d'une augmentation du nombre de défauts de paiement dans les six mois à venir".
Outre Atlantique, deux indicateurs avancés ont clairement battu les attentes: l'indice manufacturier de la Fed de NY (Empire State), qui bondit à 17.0 ce mois-ci, contre 3.7 en août. Et les prix à l'import, qui prennent 0.9% en rythme mensuel sur le mois d'août. En revanche - et c'est ce qui explique la sous-performance criante du DJI (voir plus bas) -, le rapport mensuel fédéral (août) sur l'industrie américaine a déçu, sous les attentes que ce soit pour la dynamique de production proprement dite (+0.4%) ou le taux d'utilisation des capacités productives (71.4%). En Chine au contraire, la production industrielle a rebondi le mois dernier de 5,6%, davantage que prévu, à son meilleur niveau en huit mois. Et les ventes au détail dans l'empire du Milieu ont également surpris en bien.
Côté valeurs, un reflux s'engage déjà sur le secteur automobile au sens large (équipementiers y compris): Plastic Omnium a perdu 1,74% à 22,64 euros, Renault 2,55% à 24,05 euros, Valeo 2,88% à 29,01 euros, Faurecia 6,59% à 39,70 euros en lanterne rouge du Compartiment A de la cote. Peugeot (+2,16% à 16,54 euros) faisait figure d'exception, avec l'amendement des termes du mariage à venir avec Fiat Chrysler, afin de prendre en compte l'impact de la pandémie sur leurs résultats et capitalisations respectifs.
Côté smallcaps, Erytech Pharma a flambé de 17,09% à 6,03 euros, en amont de la publication de données déterminantes dans le cancer du pancréas.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont terminé la séance de mardi dans le vert, en réalité sur un niveau de quasi stabilité sur le Dow Jones (+0,01% à 27 995 points), mais en nette hausse pour le Nasdaq Composite, à forte "coloration" technologique (+1,21% à 11 190 points). Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a grignoté 0,52% à 3 401 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traite à un niveau proche des 1.1840$. Le baril de WTI, l'un baromètre de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 38.90$.
À l'agenda statistique ce mercredi, à suivre en priorité la balance commerciale en Zone Euro à 11h00, ainsi qu'un programme chargé outre Atlantique, avec entre autres réjouissances, les ventes au détail à 14h30, les stocks des entreprises à 16h00, les stocks de pétrole à 16h30, la décision de politique monétaire de la Fed à 20h00 suivie d'une conférence de presse à 20h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
L'indice phare parisien reste englué dans une figure de congestion des cours autour du seuil autant psychologique que technique des 5 000 points. On notera les signes d'essoufflement lors de la petite hausse observée lundi, tant sur écart négatif entre ouverture et clôture, que sur le plan des volumes, ou celui de la fédération sectorielle (ou de la non fédération en l'occurrence). Dans l'immédiat, le bilan technique est finalement assez clair: tant que l'indice clôture au-dessus des 5 000, l'apport d'oxygène est assuré. En deçà, l'affaire se complique. Dans tous les cas, un regain de volatilité est attendu à court terme.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 5132.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 5000.00 points relancerait la pression vendeuse.

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