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Bad news n'est plus Good news... Alors que jusqu'ici, toute statistique macroéconomique pouvant évoquer un refroidissement de la machine économique américaine était interprétée comme favorable au marché, car invitant la Fed à assouplir sa politique monétaire, une récente série de chiffres décevants n'a pas été du goût des opérateurs qui lisent, au premier degré, un affaiblissement de la première économie du monde. Déjà jeudi, la publication de l'ISM manufacturier, largement sous les 50 points et manquant de 2 points la cible, avait provoqué de la crispation. Le clou a été enfoncé vendredi avec la publication du rapport NFP (Non Farm Payrolls) sur l'emploi privé américain.
Concernant ce rapport, très suivi: le taux de chômage est ressorti en hausse significative, à 4,3% de la population active, et les créations de postes se sont effondrées en juillet, à 114 000. "Ce job report (rapport sur l'emploi), très médiocre, correspond assez largement à ‘l’affaiblissement inattendu du marché du travail’ qu’évoque le président de la Fed, Jerome Powell, depuis quelques mois et qui serait une justification pour précipiter les baisses de taux directeurs. Le taux de chômage est désormais significativement au-dessus de ce que les membres de la Fed ont prévu pour la fin de l’année et une baisse des taux de 50 points de base (0,50 point de pourcentage, NDLR) en septembre ne peut plus être exclue", explique Bastien Drut, responsable de la stratégie et des études économiques chez CPRAM.
Les marchés étaient déjà sous pression avant ce rapport sur l'emploi, déçus par les résultats globalement moins bons que prévu des géants américains de la technologie.
Côté valeurs, derniers pensionnaires à dévoiler leurs états financiers semestriels, Engie et Axa ont passé l’épreuve haut la main. L’énergéticien a gagné 2,8%, après avoir relevé ses perspectives 2024 et annoncé un retour aux bénéfices au premier semestre à 1,9 milliard d'euros. L'assureur a gagné +1,4%, porté par des résultats jugés solides par le marché, avec une hausse de 5% de son bénéfice net à 4 milliards d'euros.
STMicroelectronics a rendu 5,6%, plombé par les annonces décevantes de l'américain Intel qui a dévoilé des comptes trimestriels dans le rouge. En première ligne des craintes sur l’économie, les banques ont accusé le coup au lendemain de leurs résultats trimestriels. Crédit Agricole a lâché 5,6% et Société Générale plie de 5,9%.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont dévissé vendredi, le Dow Jones perdant 1,51% et le Nasdaq Composite fondant de 2,33%. Le S&P500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, s'est contracté de 1,84%.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,0920$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 72,60$.
A l'agenda ce lundi, les données finales des PMI services en Zone Euro ce matin, puis l'indice des prix à la production en Zone Euro à 11h00. L'ISM services sera publié, pour les Etats-Unis, à 16h00, et sera surveillé de près après le trou d'air subi par son homologue manufacturier jeudi dernier.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
L'indice phare de la place parisienne a rompu le niveau graphique des 7 465 / 7 500 points, plancher fragilisé depuis le 14 juin. L'énergie vendeuse libérée est importante, à l'aune de l'incapacité à combler le gap d'ouverture, et à la mesure des volumes de transactions en hausse. Le message délivré est négatif. Dans l'immédiat, l'indice reste aimanté par les 7 465 points, niveau qui correspond à la borne basse d'un ancien gap (26/01). A l'époque, LVMH enthousiasmait le marché avec une copie trimestrielle d'excellente facture. Marché qui est dans une toute autre disposition psychologique cet été.
Mercredi 31 juillet, l'indice est venu combler intégralement le gap baissier du 24 juillet, apportant une lourdeur supplémentaire à la configuration de court terme.
Jeudi 1er août, il a rompu les 7 465 points, avec clôture sur les points bas de séance, déclenchant la formation d'une nouvelle jambe baissière.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est négatif sur l'indice CAC 40 à court terme.
Ce scénario baissier est valable tant que l'indice CAC 40 cote en dessous de la résistance à 7465.00 points.
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