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Précisons d'emblée qu'en dépit du caractère férié de ce lundi (08 mai, Victoire 1945), le marché parisien sera ouvert, et ce dans des conditions habituelles d'horaires et de cotation.
Vendredi, l'indice CAC 40 a gagné 1,26% à 7 432 points, dans le sillage de Wall Street, réagissant favorablement au contenu enthousiasmant du rapport fédéral mensuel sur l'emploi. Un rapport qui en d'autres circonstances aurait pu stresser les opérateurs pour son impact potentiel sur la fermeté de la politique monétaire...
Toutes les cibles ont été significativement dépassées. Tout d'abord sur le nombre de postes créés dans le secteur privé (hors agriculture), à 253 000 en avril. Sur la très surveillée dynamique des salaires, en hausse mensuel de 0,5%, ce qui traduit une accélération par rapport à mars (+0,3%). Et enfin sur le taux de chômage, qui recule à 3,4% de la population active, soit le quasi plein emploi. Le consensus tablait sur une stabilisation à 3.6%.
D’un côté, la teneur des chiffres publiés ce jour écarte l’hypothèse d’une récession à venir pour la première économie mondiale. De l’autre, ce rapport de l’emploi plus solide que prévu ne va forcément pas inciter la Fed à pivoter vers une baisse de ses taux. Mercredi, la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, ont toutes deux relevé leurs taux directeurs de 25 points de base, soit 0,25 point.
Au final, sur l'ensemble de la semaine, le bilan du CAC est légèrement négatif (-0,78%), sur fond de volatilité. La semaine aura été riche en émotion après des rendez-vous monétaires cruciaux.
"Si la BCE a confirmé son approche réunion par réunion, en fonction des statistiques, elle s'attend également à ce qu'il reste du chemin à faire pour que les taux directeurs atteignent des niveaux suffisamment restrictifs", a commenté Konstantin VEIT, gérant de portefeuille chez PIMCO. "La BCE ne fait pas de pause et continuera à relever les taux d'intérêt, car les pressions sous-jacentes sur les prix restent trop fortes." A ce stade, l'inflation dans l'union monétaire atteint 5.6% en rythme annualisé, en données corrigées des éléments volatils (alimentation, énergie, alcool et tabac).
Emmanuel Auboyneau, Gérant Associé d'AMPLEGEST, met en garde contre "une inflation de second tour, avec une boucle prix salaires, [qui] menace de s'implanter. Elle serait beaucoup plus difficile à juguler."
"Cette inflation plus structurelle est en partie due à l'effet d'opportunités de beaucoup d'entreprises, aux Etats-Unis et en Europe, qui n'ont pas hésité à augmenter fortement leurs prix pour restaurer puis accroitre leurs marges. Elles se sont engouffrées dans une fenêtre de tir qui leur permettait de corriger des années de vaches maigres. C'est particulièrement vrai dans le domaine alimentaire où on a vu des accords entre producteurs et distributeurs sur le dos du consommateur."
Ce spectre de la boucle prix / salaires, pour l'heure évitée, explique l'attention portée sur les chiffres de l'emploi, tout particulièrement outre Atlantique où les tensions dans certains secteurs sont vives.
Côté valeurs, Air France-KLM a rendu 2,6%, après avoir publié une perte d'exploitation plus forte qu'anticipé par les analystes et abaissé sa prévision de capacités pour 2023. Nexans a progressé de 5,1% porté par le gain du plus important contrat de son histoire, de 1,7 milliard d'euros, auprès de l'opérateur de réseaux de transport d'électricité TenneT. Le regain d'appétit pour le marché se traduit aussi par des rachats à bon compte sur des valeurs qui ont souffert au cours des dernières séances. Renault (+4,5%) a été soutenu par Morgan Stanley qui a repris sa couverture du titre à "surpondérer" (l'équivalent d'achat chez la banque) jugeant que le constructeur dispose de nombreuses "opportunités" pour protéger ses volumes et les marges de ses véhicules à motorisation thermique. Maisons du Monde (+4,4%) ou Atos (+4%) ont également profité de l’humeur acheteuse des investisseurs.
De l'autre côté de l'Atlantique, les principaux indices sur actions ont vivement progressé vendredi, à l’image du Dow Jones (+1,65% à 33 674 points) et surtout du Nasdaq Composite (+2,25% à 12 235 points) avec l'appui d'Apple. Le S&P 500, baromètre de référence de l'appétit pour le risque aux yeux des gérants de fonds, a gagné 1,85% à 4 136 points.
Un point sur les autres classes d'actifs à risque: vers 08h00 ce matin sur le marché des changes, la monnaie unique se traitait à un niveau proche des 1,1030$. Le baril de WTI, l'un des baromètres de l'appétit pour le risque sur les marchés financiers, s'échangeait autour de 69,30$.
A suivre en priorité à l'agenda macroéconomique ce lundi, l'indice Sentix des investisseurs en Zone Euro à 10h30.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Attention à l'engagement probable de l'indice phare tricolore dans une figure en épaule, tête et épaule au-dessus d'une base graphique matérialisée par le gap haussier du 30 mars, sous les 7 235 points. Nous surveillerons comme le lait sur le feu, la poursuite le cas échéant de ce tracé pour en dégager des scénarios de travail. Dans l'immédiat, aucun directionnel clair ne s'affirme.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice CAC 40 à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 7585.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 7234.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
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