(BFM Bourse) - Cet article, en accès libre, est produit par l'équipe de recherche en analyse et stratégie boursière de BFM Bourse. Pour ne manquer aucune opportunité, consultez l'intégralité des analyses et découvrez nos portefeuilles en accédant à notre espace Privilèges.

Les marchés ont terminé la séance d’hier sur une tonalité hésitante, marqués par un contraste croissant entre les deux rives de l’Atlantique. Aux États-Unis, les indices ont cédé du terrain, entraînés par la poursuite des dégagements sur les grandes valeurs technologiques, tandis qu’en Europe, l’ambiance a été plus nuancée, entre consolidation générale et quelques poches de résistance sectorielle. La correction du Nasdaq, nourrie par les doutes entourant l’intelligence artificielle et des valorisations devenues exigeantes, a pesé sur le moral des investisseurs, tandis que les places européennes, bien qu’en retrait, sont restées mieux orientées, portées notamment par les secteurs défensifs et la consommation de base.

L’actualité macroéconomique est restée dense. En Europe, l’inflation a confirmé son ancrage à 2 %, avec une inflation core stable à 2,3 %, attestant de la persistance de tensions sous-jacentes qui maintiennent la BCE sur une ligne de prudence. En Allemagne, les prix à la production se sont encore repliés, signe d’un affaissement de la demande industrielle. Aux États-Unis, les minutes de la Réserve fédérale ont mis en lumière des divergences inédites depuis longtemps entre ses membres. Une majorité considère que le risque inflationniste reste prépondérant, alimenté par les droits de douane décidés par l’administration Trump, tandis que d’autres plaident pour une baisse rapide des taux afin de contrer le ralentissement de l’emploi et une remontée du chômage à 4,2 %. Jerome Powell, qui doit s’exprimer à Jackson Hole, s’efforce de ménager ces lignes de fracture. La tension politique ajoute à la nervosité : le président Trump a directement réclamé la démission de Lisa Cook, gouverneure de la Fed, sur fond d’accusations, illustrant une fois de plus l’âpreté de la relation entre la Maison-Blanche et la banque centrale. En toile de fond, les spéculations persistent autour d’éventuels pourparlers de paix en Ukraine, sans progrès concrets à ce stade, chaque camp campant sur ses positions.

Sur le plan microéconomique, plusieurs publications ont animé la séance. Estée Lauder a prévenu que les tarifs douaniers amputeraient ses résultats à hauteur de 100 millions de dollars, tout en dévoilant une perte nette en nette aggravation, conséquence de dépréciations sur certaines de ses marques. Le groupe ajuste sa stratégie, avec des baisses de prix ciblées et un recentrage de sa production hors des États-Unis.

Coty a également sonné l’alarme avec des perspectives dégradées, anticipant une baisse significative de ses ventes comparables, ce qui a entraîné une nouvelle chute de son titre, déjà lourdement sanctionné depuis le début de l’année.

En Europe, Danone s’est distingué positivement, bénéficiant d’un regain d’intérêt lié à la bonne dynamique observée chez son concurrent Emmi et aux effets indirects des traitements amaigrissants aux États-Unis, qui modifient les comportements alimentaires en faveur des yaourts.

Schneider Electric a en revanche subi des prises de bénéfices, pénalisé par le recul du secteur technologique outre-Atlantique.

Airbus a bénéficié de l’annonce d’une commande de la Nouvelle-Zélande pour moderniser sa flotte, confirmant le rôle central de l’avionneur dans les programmes de défense et de transport aérien à l’échelle internationale.

Tesla, enfin, a repoussé la production de son Model Y long en Amérique, tout en accélérant son déploiement en Chine, soulignant les arbitrages stratégiques du groupe dans un contexte où la conduite autonome capte l’essentiel des ressources.

Aujourd’hui, les investisseurs auront les yeux rivés sur une série d’indicateurs cruciaux. Côté macro, la journée sera rythmée par les indices PMI en Europe et aux États-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage et l’indice manufacturier de la Fed de Philadelphie, sans oublier les ventes de logements existants. Ces données viendront préciser l’état de la conjoncture avant le discours très attendu de Jerome Powell demain à Jackson Hole.

Du côté des entreprises, la séance sera animée par les publications de Walmart, Intuit, Workday et Zoom aux États-Unis. L’attention portera également sur l’évolution des valeurs technologiques, sous pression après les restrictions imposées par Pékin sur les commandes de puces Nvidia, un développement qui illustre le durcissement du bras de fer technologique sino-américain.

ELEMENTS GRAPHIQUES CLES

Le scénario présenté hier matin s’est déroulé comme anticipé, avec un test de la résistance devenue support, validant ainsi le principe de changement de polarité. Désormais, tout repli autour de 7 950 points constitue une opportunité d’achat en vue d’une poursuite du mouvement haussier au-delà des 8 000 points. En revanche, une clôture sous 7 850 points viendrait fragiliser ce scénario.

PREVISION

Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons mentionnées, notre avis est positif sur l'indice CAC 40 à court terme.

Ce scénario haussier est valable tant que l’indice CAC 40 cote au dessus du support à 7941.00 points.

Graphique en données horaires

Graphique en données quotidiennes