(BFM Bourse) - Commençant à essayer de se projeter dans l'après-élections américaines, alors que les sondages semblent de plus en plus favoriser Joe Biden face à un Donald Trump de retour à la Maison-Blanche mais potentiellement diminué, les marchés sont en passe d'effacer la chute du 21 septembre dernier.
Quand Donald Trump tousse, la Bourse s'enrhume. Et lorsqu'il sort de l'hôpital et explique se sentir "mieux qu'il y a 20 ans", malgré les difficultés respiratoires visibles que le président américain a tenté de réprimer en se présentant au balcon de la Maison Blanche, le marché se porte (un peu) mieux. Au lendemain d'une progression de 0,97%, le principal baromètre du marché parisien a ainsi opté pour une hausse prudente mardi, gagnant encore 0,48% à 4.895,46 points, dans un volume cependant peu étoffé de 2,8 milliards d'euros.
Petit à petit, le CAC 40 remonte ainsi la pente, revenant sur le recul enregistré à la suite de sa chute du 21 septembre dernier provoquée par l'envolée des contamination au coronavirus.
Après quelques jours d'hospitalisation ayant soulevé de nombreuses spéculations, le président américain a donc quitté l'hôpital militaire de Walter Reed lundi soir, et n'a pas manqué de multiplier ce mardi les déclarations volontaristes. Néanmoins "son état de santé précis reste un objet de préoccupation", signale Hervé Goulletquer, stratégiste à la Banque Postale Asset Management. Qu'importe les préoccupations exprimées par plusieurs médecins sur sa capacité respiratoire, Donald Trump, qui s'est dit possiblement "immunisé", a annoncé qu'il reprendrait "bientôt" sa campagne présidentielle, se disant impatient de participer au prochain débat le 15 octobre.
Après une phase de volatilité accentuée, Wall Street montrait des signes d'accalmie, avec une progression de 0,05% du Dow Jones, une recul limité à 0,15% pour le S&P 500, mais un peu plus prononcé pour le Nasdaq (-0,5%). Le scénario qui commence à se dessiner est celui où l'actuel président se rétablirait suffisamment pour reprendre les activités liées à son premier mandat pendant les dernières semaines de celui-ci, mais où son opposant Joe Biden emporterait le scrutin avec une avance suffisante pour couper court à toute réclamation, un enchaînement qui éclaircirait la situation politique à court comme à moyen terme.
Avec l'éventuelle victoire du candidat démocrate à la présidentielle, on parle d'une "augmentation d'impôt, selon le plan de Joe Biden, (...) sur la première année (de) moins de 0,3% du PIB. Donc pratiquement rien", analyse ce mardi dans l'émission BFM Bourse Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Service. "Et si on met en face un plan de stimulus très important (...), la croissance continuera à être là. Donc le marché fait ce pari", estime-t-il.
Le marché espèrent toujours un accord au Congrès
Egalement sous l'œil des investisseurs, la responsable des démocrates au Congrès américain Nancy Pelosi et le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin ont repris leurs discussions lundi sur le nouveau plan d'aide à l'économie. Les désaccords restent nombreux mais les dirigeants politiques redoublent leurs efforts à l'approche de l'élection présidentielle du 3 novembre. En fin de semaine dernière, Steven Mnuchin, qui négocie pour l'administration Trump, avait ainsi déjà fait un pas en direction du camp démocrate en acceptant de revoir à la hausse l'enveloppe globale de ce plan de soutien, de 1.000 milliards de dollars -limite initialement fixée par le camp républicain- à 1.700 milliards, selon plusieurs médias américains.Engie tranche en faveur de la cession à Veolia de l'essentiel de ses parts dans Suez
Parmi les valeurs en vue mardi, à Paris, Suez (+4,6%) a dénoncé la tentative de "prise de contrôle rampante" de Veolia (+1,95%), alors qu'Engie (+2,8%) a consenti à céder à ce dernier un bloc de 29,9% du capital de Suez - contre l'avis de l'Etat français, qui appelle de nouveau au dialogue.
Toujours au sein de l'indice vedette, Danone (-0,2%) a annoncé la cession du solde de sa participation de 6,61% dans le spécialiste japonais des probiotiques Yakult Honsha, valorisée 492 millions d'euros selon le cours du titre à la Bourse de Tokyo. Le groupe français de luxe Kering (-0,33%) a pour sa part vendu 5,9% du capital de Puma pour environ 655,6 millions d'euros, pour ne plus conserver qu'environ 9,8% du tour de table de l'équipementier sportif allemand.
Hors du CAC, le Groupe Arnault a renforcé sa participation au sein du groupe Lagardère (+4,5%, au plus haut depuis septembre 2017) et détient désormais 6,96% de son capital, à travers l'un de ses instruments financiers (Financière Agache).
Contraint de renforcer ses fonds propres face à l'envolée de son endettement, le groupe d'ingénierie et de conseil en technologie numériques Akka Technologies a épaté le marché avec une augmentation de capital de 200 millions d'euros, réservée à la famille fondatrice et au groupe belge Frère, sur la base d'une valorisation 43% supérieure au dernier cours. L'action a grimpé de 39,14% à 21,90 euros.
Le pétrole grimpe, aidé par une production perturbée
Sur leur lancée de la veille, les cours pétroliers évoluaient en hausse, stimulés par des perturbations de la production en cours en Norvège et peut-être à venir dans le Golfe du Mexique, ainsi que par la sortie de l'hôpital de Donald Trump. Le baril de Brent prenait 3,15% à 42,59 dollars, et le WTI 3,6% à 40,63 dollars.Enfin, sur le Forex, la parité euro/dollar demeurait inchangée à 1,1786 dollar pour 1 euro.