(BFM Bourse) - Rassuré lundi par la sortie du président américain de l'hôpital militaire dans lequel il était depuis vendredi, le marché parisien hésite sur la direction à suivre mardi, alors que l'évolution de l'état de santé du président américain soulève de nombreuses interrogations.
Quand Donald Trump tousse, c'est tout le marché qui se grippe. Et lorsqu'il sort de l'hôpital et explique se sentir "mieux qu'il y a 20 ans", malgré les difficultés respiratoires apparentes que le président américain a tenté de dissimuler au balcon de la Maison Blanche, le marché se porte mieux. Au lendemain d'une progression de 0,97%, l'échantillon principal évolue à +0,25% mardi vers 12h55, les opérateurs peinant toujours à se faire une idée précise de la température à Washington.
"Le retour de Trump à la Maison Blanche aide les marchés à avancer", observe David Madden, analyste marchés pour CMC Markets UK. Après quelques jours d'hospitalisation ayant soulevé de nombreuses spéculations, le président américain a donc pu quitter l'hôpital militaire de Walter Reed lundi soir, mais "son état de santé précis reste un objet de préoccupation", signale toutefois Hervé Goulletquer, stratégiste à la Banque Postale Asset Management. Qu'importe les préoccupations exprimées par plusieurs médecins sur sa capacité respiratoire, Donald Trump, qui s'est dit possiblement "immunisé", a annonce qu'il reprendrait "bientôt" sa campagne présidentielle, alors que nous sommes désormais à 28 jours du scrutin.
Très sensible à l'état de santé de Donald Trump, qui a fait de la progression de la Bourse l'un des principaux axes de sa présidence et l'un des principaux arguments pour sa réélection, Wall Street est nettement reparti de l'avant lundi, avec des gains compris entre 1,7% pour le Dow et 2,3% pour le Nasdaq.
Le marché espèrent toujours un accord au Congrès
Egalement sous l'œil des investisseurs, la responsable des démocrates au Congrès américain Nancy Pelosi et le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin ont repris leurs discussions lundi sur le nouveau plan d'aide à l'économie. Les désaccords restent nombreux mais les dirigeants politiques redoublent leurs efforts à l'approche de l'élection présidentielle du 3 novembre. "Les sondages n'ont pas été très favorables à Donald Trump ces derniers temps, cela pourrait encourager les républicains à trouver un compromis avec les démocrates", pense David Madden. En fin de semaine dernière, Steven Mnuchin, qui négocie pour l'administration Trump, avait ainsi déjà fait un pas en direction du camp démocrate en acceptant de revoir à la hausse l'enveloppe globale de ce plan de soutien, de 1.000 milliards de dollars -limite initialement fixée par le camp républicain- à 1.700 milliards, selon plusieurs médias américains.
Engie cède ses parts Suez à Veolia
Parmi les valeurs en vue mardi, à Paris, Suez (+3,8% à 12h) dénonce la tentative de "prise de contrôle rampante" de Veolia (+0,2%) au lendemain du feu vert donné par Engie (+1%) à la cession de ses 29,9% dans le groupe de service aux collectivités contre l'avis de l'Etat français, qui appelle de nouveau au dialogue.Toujours au sein de l'indice vedette, Danone (-0,2%) a annoncé mardi qu'il cédait via une procédure accélérée le solde de sa participation de 6,61% dans le spécialiste japonais des probiotiques Yakult Honsha, valorisée 492 millions d'euros selon le cours du titre à la Bourse de Tokyo. Le groupe français de luxe Kering (-0,6%) a pour sa part annoncé lundi avoir cédé 5,9% du capital de Puma pour environ 655,6 millions d'euros.
Hors du CAC, le Groupe Arnault a renforcé sa participation au sein du groupe Lagardère (+8,9%, au plus haut depuis septembre 2017) et détient désormais 6,96% de son capital, à travers l'un de ses instruments financiers (Financière Agache), a indiqué lundi dans un avis l'Autorité des marchés financiers (AMF).
Contraint de renforcer ses fonds propres face à l'envolée de son endettement, le groupe d'ingénierie et de conseil en technologie numériques Akka Technologies (+37%) épate le marché avec une augmentation de capital de 200 millions d'euros, réservée à la famille fondatrice et au groupe belge Frère, sur la base d'une valorisation 43% supérieure au dernier cours.
Le pétrole grimpe, aidé par une production perturbée
Sur leur lancée de la veille, les cours pétroliers évoluent en hausse mardi à la mi-journée (+0,97% à 41,69 dollars pour le Brent, +0,99% à 39,61 dollars pour le WTI), stimulés par des perturbations de la production en cours en Norvège et peut-être à venir dans le Golfe du Mexique, ainsi que par la sortie de l'hôpital de Donald Trump.Enfin, sur le Forex, la parité eurodollar n'évolue pas, à 1,1781 dollar.