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CAC 40

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Cac 40 : Si le CAC 40 flirte avec ses sommets, cette autre version de l'indice avec dividendes, plus juste pour mesurer la performance, a déjà battu tous les records

Aujourd'hui à 12:00
Le CAC 40 est loin de ses records

(BFM Bourse) - Le CAC 40 GR, qui suppose que les dividendes versés sont réinvestis sur les titres, a dépassé plusieurs fois ses records cette année, au contraire de l'indice principal. Cette mesure du CAC 40 est plus appropriée pour jauger la performance d'un investissement en Bourse, surtout dans une optique de moyen terme.

Nous l'avons écrit à maintes reprises, le CAC 40 demeure à la traîne des grands indices européens et mondiaux cette année, plombé par l'incertitude politique et un secteur du luxe qui n'a pas été au mieux de sa forme, tout du moins jusqu'au milieu de l'été.

L'indice parisien prend, certes, 10,8% depuis le début de l'année, mais cette progression s'avère inférieure à celle du S&P 500 (+13% à la clôture européenne de vendredi), l'indice de référence de Wall Street. L'écart est même conséquent avec l'IBEX 35 (+34,5%), celui de Madrid, ou le FTSE Mib (+22,15%), celui de Milan.

Surtout, le baromètre de la place tricolore s'est, certes, grandement approché de ses records cette semaine. Mais il ne les a pas encore dépassés, que ce soit en séance (8.259,19 points) ou en clôture (8.239,99 points). Ces sommets avaient été touchés en mai 2024. A contrario, les autres grands indices européens et américains n'ont cessé de repousser leurs plus hauts historiques cette année.

S'il faudra encore patienter pour voir le CAC 40 battre de nouveaux records, une autre "version" de l'indice avec pourtant exactement la même composition a déjà dépassé ses plus hauts historiques: le CAC 40 dit "GR" (pour "Gross Return" ou "rendement brut").

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Un thermomètre qui a d'importantes qualités

Derrière cette appellation un peu sibylline, le CAC 40 GR traduit une réalité assez simple: comment se comporterait le CAC 40 si on supposait que les dividendes sont réinvestis dans l'action?

Rappelons en effet que le CAC 40 se base sur des cours qui "corrigent" le dividende, recalculés une fois le dividende détaché. Par exemple: si une action du CAC 40 cote 100 euros mais détache un dividende de 1 euro par action un jour plus tard, le CAC 40 continuera de prendre comme base de calcul un cours – toutes choses égales par ailleurs – de 99 euros.

Si le CAC 40 n'intègre donc pas les coupons versés dans son calcul, ce n'est pas le cas du DAX 40 allemand qui en tient compte.

Créé en 1994 par Euronext, l'opérateur (notamment) de la Bourse de Paris, le CAC 40 GR adopte le même mode de calcul que le DAX 40, supposant donc que les dividendes versés par les sociétés du CAC 40 sont réinvestis par les porteurs, ce qui donne une mesure plus complète de la rentabilité.

"Plutôt que le CAC 40, dans la durée mieux vaut suivre le CAC 40 GR, avec réinvestissement des dividendes" écrivait d'ailleurs la lettre financière Vernimmen dans un post Linkedin de 2007. "Il donne une toute autre dimension à la performance des actions, particulièrement sur longue période. Pour connaître la performance à long terme d’un investissement dans les 40 sociétés composant ces indices, mieux vaut prendre en considération le CAC 40 GR, plutôt que le CAC 40 'classique'", abonde BforBank.

"En effet le CAC 40 GR s’approche plus de la définition de la rentabilité d’un placement en actions qui dépend de l’évolution de sa valeur sur le marché et du montant des dividendes versés pendant la durée de l’investissement", ajoute la banque en ligne.

Au plus haut en février puis en octobre

Contrairement au CAC 40, le CAC 40 GR a donc déjà battu ses records de mai 2024, et ce à maintes reprises. Dès février en réalité, l'indice à dépassé ces sommets, tant en séance qu'à la clôture. Il a ensuite continué à progresser en mars. En revanche, comme le CAC 40 "traditionnel", l'indice GR a subi un coup d'arrêt violent en avril avec les droits de douane réciproques, qui l'ont sérieusement plombé.

Il a recommencé à retrouver des couleurs au cours de l'été, mais il lui a fallu attendre ce mois d'octobre pour dépasser à nouveau les records établis sur le début d'année. Ses derniers plus hauts ont été enregistrés le 17 octobre en séance (26.502,33 points) et le 16 octobre à la clôture (26.386,44 points).

Sur l'ensemble de 2025, le CAC 40 GR gagne 14,35%, une performance qui le rapproche un peu du DAX 40 (+19,7%).

Quand on regarde l'évolution du CAC 40 "GR" sur un graphe, ses courbes sur une période suffisamment longue sont similaires, au point qu'elles se cofondent presque, avec celles du CAC 40.

Ce qui montre que, si le CAC 40 GR donne au marché un autre thermomètre, jugé plus fiable, du rendement, ses moteurs de hausse sont les mêmes que ceux du CAC 40 "ordinaire". "Les dividendes n'influent pas sur la trajectoire du CAC 40", expliquait à BFM Bourse Alexandre Baradez, chef de l'analyse de marché de IG Markets, dans un précédent article.

Autrement dit, comme son homologue qui détache les dividendes, le CAC 40 GR reste pénalisé par l'incertitude politique en France et les interrogations budgétaires.

Incertitude politique

Or, la trajectoire des finances publiques tricolores demeure une source de préoccupation. Mercredi, Goldman Sachs indiquait tabler sur un déficit à 5,3% du PIB pour 2026, alors que le Premier ministre Sébastien Lecornu a déclaré cette semaine que le taux ne devait pas dépasser 5% dans le projet de loi de finances 2026, une fois le débat parlementaire achevé.

"Nous anticipons encore peu de progrès dans la réduction du déficit public (…) Quoi qu'il en soit, de profonds désaccords politiques, un ralentissement de la croissance et des coûts d'emprunt plus élevés risquent d'empêcher toute avancée significative", a avancé la banque.

"L’incertitude politique ambiante obscurcit la visibilité fiscale, un élément pourtant essentiel pour les investisseurs", juge de son côté Apicil AM.

La planche de salut du CAC 40 pourrait venir de son internationalisation. Selon la dernière étude en date du cabinet EY, 77,1% des revenus des pensionnaires sont générés hors de la France (ce taux exclut toutefois, les banques Axa et Unibail-Rodamco-Westfield). Le luxe, secteur surreprésenté dans sa capitalisation boursière (LVMH et Hermès sont les deux plus grands groupes de l'indice sur ce critère), y est très peu exposé.

"La clientèle française reste très limitée pour les groupes de luxe français. Facialement, elle représente moins de 10% du chiffre d'affaires global de ces groupes. Mais au moins la moitié de ce chiffre d'affaires est généré par les touristes qui achètent des produits de luxe en France. En conséquence, la "vraie" exposition au consommateur français est probablement plus proche d'un chiffre inférieur à 5%", expliquait fin août un intermédiaire financier à BFM Bourse.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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