(BFM Bourse) - Après une quasi-stabilité sur le mois de mars et un recul somme toute limité au premier trimestre, la Bourse de Paris débute le deuxième trimestre 2022 en modeste gain de 0,37%, dans l'espoir d'une issue négociée au conflit ukrainien et alors que le taux de chômage aux USA redescend à proximité de son plancher d'avant la pandémie.
Après deux séances dans le rouge, la Bourse de Paris a gagné 0,37% vendredi à 6.684,31 points, encouragé par de fragiles signaux d'apaisement un Ukraine et alors que le marché de l'emploi américain s'est révélé encore vigoureux en mars.
Les opérateurs ont pris note de déclarations encourageantes de la part du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, évoquant des progrès dans les négociations avec l'Ukraine. La balle est dans le camp russe, qui prépare une réponse aux propositions formulées par Kyiv. Le ministre des Affaires étrangères de la Rusie considère que les Ukrainiens commencent à se montrer beaucoup plus "compréhensifs" sur la question de la Crimée, annexée par la Russie en 2014, et du Donbass, que Moscou considère indépendant de l'Ukraine via les républiques autoproclamées de Donetsk et Louhansk.
Est-ce que les dirigeants ukrainiens sont prêts à accepter une nouvelle perte territoriale pour faire cesser une offensive qui a fait de nombreuses victimes civiles et provoqué un exode massif? La réponse n'est toutefois pas évidente. Toujours est-il que sur le terrain, les gouverneurs des régions de Kyiv et de Tchernihiv (attaquée dès le premier jour de l'invasion) signalent un début de retrait significatif des troupes russes des environs, ce qui marquerait pour la première fois un repli effectif.
Aux Etats-Unis, comme chaque premier vendredi du mois, a été publié le bilan du marché de l'emploi du mois écoulé. Selon le rapport officiel du Bureau of Labor Statistics, la première économie mondiale a créé 431.000 postes en mars : si les économistes attendaient un chiffre un peu plus proche de 500.000, il s'agit tout de même du onzième mois d'affilée où les créations d'emplois dépassent la barre de 400.000, du jamais vu depuis que sont compilées ces statistiques, soit depuis l'année 1939 ! En outre le taux de chômage a baissé plus fortement que prévu à 3,6%, proche du plancher depuis cinquante ans de 3,5% atteint en février 2020 juste avant le début des confinements.
Nouvelle dégradation des comptes pour Navya
Le léger regain d'optimisme sur une possible issue négociée au conflit entre la Russie et l'Ukraine a comme à chaque fois entraîné un rééquilibrage en faveur des valeurs cycliques et notamment les plus exposée à la Russie. Renault (propriétaire de Lada) a longtemps occupé la première place de l'indice phare, gagnant jusqu'à près de 3%, mais a vu sa hausse s'atténuer à +0,9% en clôture. C'est finalement Sanofi qui a signé la meilleure performance du jour, un gain de 1,76% alors que le groupe a dévoilé les modalités de l'introduction en Bourse de sa filiale Euroapi, un des leaders mondiaux de la fabrication de principes actifs (les molécules thérapeutiques des médicaments). Sanofi distribuera début mai à ses actionnaires l'essentiel du capital d'Euroapi, à raison d'une action pour 27 titres Sanofi détenus. L'Oréal (qui détient près de 10% de Sanofi) a gagné 1% de son côté.
Parmi les plus petites valeurs, Atari a repris 3,9% alors que le groupe accroît ses ressources financières de 12,5 millions d'euros, selon les résultats de son augmentation de capital.
En revanche, Navya a cédé 3,1% après la présentation de ses résultats de l'exercice écoulés, marqués par une nouvelle dégradation des comptes. La déception a été encore plus forte pour Sodexo (-10%) alors que le groupe de restauration collective a prévenu que la croissance du chiffre d'affaires pour l'exercice 2021-2022 se situerait vers le bas de la fourchette de +15% à +18% communiquée en octobre.
Sur le marché des changes, ou forex, l'euro redescendait encore à 1,1044 dollar (-0,21%) en fin de journée. Les cours pétroliers se repliaient quelque peu également à 99,44 dollars le baril WTI (-0,84%) et 104,48 dollars pour le Brent, en baisse de 0,22%.