(BFM Bourse) - Le CAC 40 lâche 2,08% en clôture, mercredi, l'inversion de la courbe des taux d'intérêts des bons u Trésor américains étant venue s'ajouter aux indicateurs macroéconomiques décevants publiés dans la matinée. L'optimisme généré la veille par l'apaisement du conflit commercial sino-américain aura été de courte durée.
Nouveau brusque coup d'arrêt pour la Bourse de Paris. Au lendemain du rebond observé sur le marché parisien (+0,99%) en réaction au report des droits de douane américains de 10% sur certains produits chinois -notamment dans l'électronique grand public (téléphones portables, ordinateurs, etc.)- importés, le CAC 40 a complètement effacé ses gains de la veille mercredi. Découragé par la macroéconomie dans la matinée, l'indice parisien a poursuivi sa chute dans l'après-midi après l'ouverture en nette baisse à Wall Street, préoccupée par l'inversion de la courbe des taux du Trésor américain. À la clôture, le CAC 40 cède 2,08% à 5.251,30 points, dans un volume d'échanges une nouvelle fois nourri en cette période estivale, de près de 3,9 milliards d'euros.
Le regain d'optimisme impulsé par cette accalmie sur le front commercial n'aura donc pas tenu. Avant l'ouverture des échanges sur le marché parisien, les opérateurs avaient pu prendre connaissance de mauvaises nouvelles macroéconomiques, notamment en provenance de Chine. De fait, la production industrielle de la deuxième économie mondiale a fortement ralenti en juillet, son taux de croissance étant tombé à 4,8% sur un an, soit sa plus faible progression depuis 17 ans, selon des chiffres publiés mercredi par le Bureau national des statistiques (BNS). Alors que la Chine est confrontée à une guerre commerciale déclenchée par Donald Trump, le BNS a évoqué "un environnement extérieur grave et compliqué" en commentant ces chiffres. En juin, la production industrielle chinoise avait atteint 6,3%.
D'autres statistiques macroéconomiques, cette fois en provenance du Vieux continent, ont également contribué, mercredi matin, à annihiler le rebond entamé mardi sur les Bourses européennes. En Allemagne, le Produit intérieur brut est ressorti en recul de 0,1% par rapport aux trois mois précédents. "Si ce chiffre est confirmé et que le troisième trimestre se révèle baissier également, l'Allemagne sera alors en récession technique", prévient Tangi Le Liboux.
Et après l'Allemagne, la zone euro a aussi fait part d'un ralentissement de sa croissance économique au deuxième trimestre avec la dégradation de la conjoncture dans plusieurs pays de la région à commencer par l'Allemagne, où l'activité s'est contractée sur fond de tensions commerciales et d'incertitude liée au Brexit. Le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a augmenté de seulement 0,2% entre avril et juin, soit deux fois moins que sur les trois premiers mois de l'année, selon la première estimation publiée mercredi par Eurostat, l'institut de la statistique de l'Union européenne. Ce chiffre est néanmoins conforme au consensus des estimations d'économistes recueillies par Reuters.
Dans le reste de l'actualité internationale, les manifestations se sont terminées tôt mercredi matin à l'aéroport de Hong Kong après deux jours de rassemblements de masse qui ont pris un tour violent et plongé le hub financier international un peu plus profondément dans la tourmente, faisant craindre une violente répression du mouvement pro-démocratie par Pékin.
Wall Street s'enfonce en territoire négatif
Dans un marché préoccupé par la multiplication des signes de ralentissement de l'économie mondiale, les principaux indices new-yorkais chutent lourdement en début de séance à Wall Street. Principale préoccupation des opérateurs, la rarissime inversion de la courbe des taux d'intérêts des bons du Trésor américains, le taux à dix ans étant temporairement passé sous celui des bons à deux ans. À 18h20, le Dow Jones perdait 2,5%, comme le S&P 500, tandis que le Nasdaq cédait de son côté près de 3%.
Les valeurs liées aux matières premières dévissent
Après avoir profité mardi des annonces américaines sur le commerce, les secteurs de l'automobile et les valeurs pétrolières rechutent lourdement mercredi matin. Alors que les deux titres dominaient le palmarès du CAC 40 à la clôture mardi, ArcelorMittal (-7,8%) et TechnipFMC (-6,4%) signent les deux plus gros replis de l'indice phare. Si le "supermajor" Total n'est pas épargné (-1,3%), les parapétrolières subissent de plein fouet le nouveau recul des cours de l'or noir en réaction à la dégradation de la conjoncture économique. Sur le SRD, Vallourec lâche 6,7% tandis que Schlumberger abandonne 7,3% et que CGG cède 6,8%. La minière Eramet (-5,4%) signe également l'un des plus forts replis de la séance avec un recul de 5,4%.Le secteur automobile est aussi en souffrance mercredi, comme en témoignent les chutes des titres des constructeurs (-3,6% pour Renault, -2,9% pour Peugeot) et des équipementiers (-5,5% pour Valeo et Plastic Omnium, -6,7% pour Faurecia).
Seules valeurs à boucler la séance dans le vert, Danone (+1,2%) et Sanofi (+0,1%) profitent de relèvement de recommandations, respectivement de la part d'Exane BNP Paribas et UBS.
Sur le marché pétrolier, après avoir terminé en nette progression mardi (+4,7% pour le Brent et +4% pour le WTI), les cours des deux références mondiales de pétrole brut reculent de nouveau mercredi sur fond d'inquiétudes concernant la croissance économique mondiale. À 18h30, le baril de Brent de mer du Nord s'échangeait à 58,64 dollars (-4,34%) quand celui de WTI texan valait 54,39 dollars (-4,75%).
Enfin, sur le marché des changes, la monnaie unique recule encore face au billet vert, à 1,1139 dollar (-0,3%).