(BFM Bourse) - Légèrement dans le vert à la mi-journée, le baromètre du marché parisien a lâché du lest dans l'après-midi, affecté par l'ouverture contrariée de Wall Street dans un contexte de prudence à la veille du début de la réunion de la Fed.
Pour la deuxième fois en moins d'un mois, le CAC 40 signe une séance de 4 baisses consécutives. Il n'y a pas pour autant péril en la demeure, loin de là, l'indice vedette de la cote tricolore ayant signé sa meilleure performance hebdomadaire depuis mars (+3,34%) la semaine dernière malgré trois dernières séances légèrement dans le rouge. Après avoir tenté un rebond matinal ce lundi, dans le sillage du 67e record historique inscrit par le S&P 500 en 2021 ce vendredi, l'indice vedette du marché parisien a ensuite subi l'ouverture dans le rouge de Wall Street. Peu avant 18h, le Dow Jones cède 0,9%, le S&P 0,8% et le Nasdaq lâche pour sa part 1,3%, les investisseurs limitant drastiquement les prises d'initiatives à la veille du début de la réunion de la Fed, qui pourrait annoncer un resserrement monétaire plus prononcé et plus rapide que prévu, pour contrer l'inflation galopante. Ces craintes provoquent un reflux de 0,70% du CAC 40, dans un volume de transactions resserré de 3,2 milliards d'euros.
Les chiffres de l'inflation publiés vendre aux Etats-Unis "peuvent laisser entendre que le pic de l’inflation se situe dorénavant derrière nous, ce qui serait ainsi en ligne avec le scénario de la Fed qui se réunira demain et mercredi" selon John Plassard. L'indice des prix à la consommation auquel fait référence le directeur adjoint des investissements chez Mirabaud est de fait ressorti en hausse de 6,8% sur un an en novembre aux Etats-Unis, un niveau inédit depuis 40 ans.
Sil est ressorti conforme aux attentes des marchés et n'a pas bousculé ces derniers vendredi, les banques centrales ne peuvent néanmoins pas rester inactives face à cette inflation galopante qui pourrait compromettre la reprise économique. La Fed a déjà annoncé qu'elle ne décrirait plus cette hausse des prix comme étant "transitoire", et les observateurs s'attendent désormais à ce que l'institution "annonce une réduction plus rapide" des rachats d'actifs sur les marchés, et "peut-être à une allusion au fait que la première hausse des taux directeurs aux États-Unis pourrait intervenir plus tôt que prévu" avance Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote La BCE prendra le relais jeudi en dévoilant ses propres prévisions économiques à l'issue du conseil des gouverneurs.
Apple frôle les 3.000 milliards de dollars de capitalisation
Après avoir pris ses aises au sommet du palmarès des plus grosses capitalisations mondiales, avec une valorisation supérieure à celle des 40 valeurs du CAC combinées, le fabricant d'iPhone a frôlé ce lundi la barre symbolique des 3.000 milliards de dollars (2.660 milliards d'euros) de capitalisation dans les premiers échanges, un niveau jamais atteint par une entreprise cotée. Peu après 18h10 néanmoins, le titre subit le reflux général et cède 0,6%.
Plusieurs smallcaps à l'honneur
Dans un marché ne faisant pas apparaître de grandes tendances sectorielles, le compartiment aéronautique paye la prudence des opérateurs (-3% pour Safran, -2,4% pour Airbus), de même que les valeurs cycliques (-3,8% pour URW, -2,1% pour Saint Gobain, -1,8% pour Thales, etc.). Carrefour domine le palmarès avec un gain de 2,5%, devant Veolia dont l'avance est bien plus modeste (+0,9%).Faute d'actualité propre aux entreprises, ce sont les changements de recommandations (à retrouver ici) qui provoquent certains des mouvements les plus prononcés. Carmila gagne ainsi 3,2% grâce au relèvement d'objectif d'Oddo BHF, alors que le spécialiste des systèmes de batteries intelligentes Forsee Power décolle de 12,7% après le démarrage du suivi de Berenberg à l'achat avec une cible fixée à 12 euros, soit près du double du cours de clôture de vendredi (6,2 euros).
Malgré la présentation d'objectifs ambitieux, à savoir un quintuplement de son chiffre d'affaires pour atteindre 100 millions d'euros à horizon 2025, le pro des systèmes de cybersécurité Wallix cède 0,8%. GeNeuro bondit en revanche de 39% après avoir obtenu de la part du gouvernement suisse un financement de 6,7 millions de francs suisses (6,4 millions d'euros) pour le développement de son anticorps temelimab contre les formes longues du Covid.
À l'instar des marchés actions, les cours pétroliers évoluaient en petite hausse lundi, les investisseurs tablant sur un impact moindre que redouté du variant Omicron sur la demande tandis que les négociations sur le nucléaire iranien se poursuivent à Vienne, avant de se retourner à la mi-journée. Peu avant 18h20, le baril de Brent cède 0,2% à 75 dollars et le WTI recule de 0,3% à 71,5 dollars. La monnaie unique reflue aussi face au spectre d'un resserrement monétaire anticipé outre-Atlantique (-0,19% à 1,1297 dollar). Le bitcoin ne parvient toujours pas à revenir durablement au-dessus des 50.000 dollars et rétrocède plus de 5% à environ 47.700 dollars l'unité - à noter que le seuil de 90% de l'ensemble des bitcoins qui ne seront jamais minés (à savoir 21 millions) a été franchi ce lundi.