(BFM Bourse) - Au lendemain d'un bond de 3,7%, le CAC 40 se montre quasi-inchangé à la mi-séance jeudi, échouant à franchir durablement les 6.600 points.
Hésitant depuis l'ouverture, le marché parisien a du mal à poursuivre son rebond jeudi, l'indice phare redonnant 0,05% à 6.585,65 points vers 12h50 après une nouvelle tentative de remonter à plus de 6.600 points.
L'espoir que les négociateurs russes et ukrainiens puissent dégager une voie en direction d'une possible résolution du conflit se heurte à la réalité dramatique des bombardements en Ukraine. "La logique russe (...) repose sur le triptyque habituel: des bombardements indiscriminés, des soi-disant 'corridors' humanitaires conçus pour accuser ensuite l’adversaire de ne pas les respecter et des pourparlers sans autre objectif que de faire semblant de négocier", avertit pourtant le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian dans les colonnes du Parisien. C'est clairement de l'ordre du possible, sinon du probable, mais il est également vrai que la pression pour une issue négociée risque de s'intensifier pour la Russie alors que la neige et le froid vont très vite laisser place aux routes embourbées (la raspoutitsa) ce qui va accroître les difficultés logistiques déjà flagrantes de l'armée russe et engluer ses blindés, alors que fond également la trésorerie du pays en raison des sanctions - le soutien ou non de la Chine envers le régime russe aura sans doute une influence déterminante.
Des conséquences déjà présentes
Toutefois après l'envolée récente des indices, le potentiel d'un retournement sur une nouvelle incartade de Vladimir Poutine est maintenant très élevé, avertit Jeffrey Halley, analyste chez Oanda. De plus, même si une solution est (primo) négociée et (secundo) mise en œuvre, un point de bascule a déjà été atteint sur beaucoup de questions dans le monde: "Les céréales ukrainiennes ne seront pas plantées cette année dans une grande partie du pays, et la Russie sera un paria économique et politique. La vague de stagflation ne s'apaisera pas, car la Russie et une grande partie de ses exportations resteront bloquées sur les marchés internationaux". Ce qui n'exclut pas, à court terme, une exubérance similaire au rallye des actions chinoises ces derniers jours alors que les autorités du pays ont clairement tendu un filet sous la valorisation des actions.
Du côté de la Réserve fédérale américaine, l'institution a procédé comme attendu à un premier tour de vis (de 0,25 point de pourcentage) et confirmé qu'elle poursuivrait dans cette direction. Jerome Powell l'a dit, la probabilité d'une récession dans l'année qui vient n'est pas très élevée, et l'économie peut donc supporter un resserrement du crédit.
Dans ce contexte la Bourse de Paris affiche un palmarès très partagé, une moitié des valeurs du CAC 40 dans le rouge et l'autre en hausse, sans très grosse variation ni tendance sectorielle marquée, en dehors d'un repli des bancaires et de l'automobile qui étaient particulièrement recherchées hier.
Bond historique pour 2CRSi
L'actualité de certaines entreprises vient tout de même apporter un peu d'animation. 2CRSi se signale par exemple par un bond de presque 25% alors que le groupe strasbourgeois vient de remporter le plus gros contrat de son histoire, qui plus auprès d'un tout nouveau client. Bastide Le Confort Médical prend 7,2% à l'annonce du rachat de Medpro Respiratory Care, qui lui apporte un chiffre d'affaires complémentaire équivalent à près de 10 millions d'euros mais surtout qui lui ouvre les portes du marché nord-américain, la cible étant l'un des principaux acteurs de l'assistance respiratoire au Canada.
Atos remonte de 4,3% sur la rumeur d'un intérêt d'Airbus pour sa division cybersécurité.
Plusieurs retardataires sont encore au rendez-vous des publications annuelles, et la livraison du jour se révèle porteuse pour Prodways (+9%), Mr Bricolage (+4,75%) ou encore ID Logistics (+2,75%).
Après une correction éclair de près de 30% en huit jours, les cours pétroliers rebondissent assez nettement, le Brent atteignant 104,19 dollars (+6,27%). L'EIA, l'agence internationale de l'énergie, a relevé à 105,22 dollars son estimation du prix moyen de ce pétrole de la Mer du Nord cette année, citant le poids des sanctions contre la Russie dans un marché déjà tendu.
Sur le marché des changes, le rebond de l'euro se poursuit à 1,1055 dollar (+0,18%).