(BFM Bourse) - Proche de l'équilibre depuis l'ouverture, le marché parisien a brusquement accéléré en fin de matinée alors que le gouvernement britannique et l'Union européenne ont conclu un nouvel accord en vue d'un Brexit ordonné. Reste que l'opposition réaffirmée du parti unioniste nord-irlandais et des travaillistes est loin de garantir sa ratification par le Parlement britannique.
Les investisseurs européens ont saluél'accord conclu entre les autorités britanniques et européennes en vue d'une sortie en bon ordre du Royaume-Uni de l'Union européenne que le pays avait rejoint en 1973. Le CAC 40 a bondi dans la foulée jusqu'à 5.737,15 points, améliorant d'une quinzaine de points son dernier record annuel. Mais la hausse s'est rapidement effritée, l'indice revenant même en territoire négatif à partir de 13h00 (-0,11% à 5.690,91 points vers 13h15).
Michel Barnier, le négociateur en chef des Vingt-Sept, s'est félicité au cours d'une conférence de presse de l'obtention d'un accord, "garantissant dans la durée les droits des citoyens". Le Premier ministre Boris Johnson a salué "a great new deal", appelant la chambre des Communes à le ratifier dès ce samedi "de façon à ce que nous puissions passer à d'autres priorités, comme le coût de la vie, la NHS, la criminalité et notre environnement".
Le parti conservateur au pouvoir dispose de 288 sièges sur 650, ce qui ne lui assure pas la majorité. Le parti unioniste nord-irlandais, avec 10 sièges, qui soutenait Johnson sans prendre part au gouvernement, a déjà annoncé ne pas accepter les conditions du deal conclu avec l'Europe, tout comme le patron travailliste (245 sièges) Jeremy Corbyn, lequel appelle à un nouvelle consultation populaire.
L'issue du vote risque dépendra donc du choix des plus petits partis actuellement ni dans l'opposition officielle ni au gouvernement, notamment les nationalistes écossais, les libéraux, le Sinn Fein ou les écologistes.
Sur le front macro-économique par ailleurs, les opérateurs seront attentifs dans l'après-midi à une nouvelle salve d'indicateurs en provenance des Etats-Unis, en particulier la production industrielle.
Le démarrage de la saison des trimestriels se traduit comme souvent par des mouvements marqués à la hausse ou à la baisse. À ce jeu, Vétoquinol et Rexel figurent parmi les principales satisfactions de la matinée parmi les valeurs françaises, alors que Faurecia et Pernod déçoivent.
Le laboratoire vétérinaire (Vétoquinol) progresse de 2,5% après avoir fait état d'une croissance de 11% de ses ventes à plus de 100 millions d'euros entre juillet et septembre. Le distributeur de matériel électrique (Rexel) avance de 2,2% au vu d'une croissance de 3,3% sur la même période (à 3,4 milliards d'euros).
Mais Pernod Ricard cède quant à lui plus de 4%, après une croissance modérée de 1,3%, un taux plus de deux fois moindre qu'attendu par les analystes, pour ce trimestre (le premier de l'exercice fiscal décalé du producteur de spiritueux). La chute est encore plus sévère pour Faurecia (-5,4%), alors que l'équipementier pense toujours faire mieux que la production automobile mondiale en 2019, mais s'attend à une baisse du marché encore plus forte que redouté jusqu'ici.
Dans le sillage du relèvement à surpondérer de la recommandation de JPMorgan, Iliad prend 4,4%. JCDecaux profite (+2,5%) de l'annonce de l'attribution d'un important contrat avec la métropole de Lille.
Par ailleurs, Eurofins poursuit sa chute après la publication d'un rapport de ShadowFall, dénonçant la complexité de la structure du groupe et de ses filiales et des opérations controversées menées par certains dirigeants, notamment via l'immobilier. Au lendemain d'une baisse de 8,33%, l'action perd encore 7,8% jeudi.
Sur le marché des changes, l'euro salue également la nouvelle d'un accord, gagnant 0,34% à 1,1110 dollar. La monnaie unique n'avait pas évolué à plus de 1,11 dollar depuis fin août.
Du côté de l'or noir en revanche, le pétrole léger américain WTI recule de 0,52% à 53,08 dollars et le Brent européen cède 0,3% à 59,24 dollars.