(BFM Bourse) - Plus volatil que lors des ternes séances précédentes, le marché parisien recule encore légèrement ce jeudi à la mi-journée, affecté par le nouveau repli des géants du luxe, à la veille du très attendu discours de Jerome Powell à Jackson Hole.
Précautionneux mais quelque peu nerveux, le marché parisien a ouvert en net recul jeudi matin, faisant fi des nouveaux sommets historiques atteints par le Nasdaq Composite (pour la 3e séance consécutive) et le S&P (2e). Peu après 12h, l'indice phare de la Bourse de Paris efface une petit partie de ses pertes initiales mais s'inscrit toujours dans le rouge (-0,42% à 6.642 points), tiré vers le bas par le secteur du luxe.
"Tous les yeux et les oreilles sont rivés vers le symposium de Jackson Hole, où le patron de la Réserve fédérale américaine Jerome Powell va parler des plans de la Fed" vendredi, explique Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote. Alors que les investisseurs attendent des éclaircissements sur l'évolution de la politique monétaire de l'institution, l'homme fort de la Fed "pourrait doucher l'ambiance s'il devait être moins complaisant que prévu" prévient John Plassard, directeur des investissements chez Mirabaud.
Si les indices boursiers ont semblé intégrer, après les "minutes" publiées par la Fed la semaine dernière, le scénario d'un ralentissement du soutien monétaire de l'autorité d'ici la fin de l'année, les récents développements sur les fronts sanitaire et économique laissent de nouveau planer le doute. Pour Aurel BGC, il apparaît désormais "assez peu probable que Jerome Powell s'engage sur un "timing" précis en ce qui concerne le "tapering"", c'est-à-dire la réduction des achats massifs d'obligations de la Fed. "L'augmentation des cas de Covid menace la reprise dans les prochains mois et Jerome Powell va certainement dire que la Fed devrait surveiller de près les données économiques afin d'ajuster sa politique", avance pour sa part Ipek Ozkardeskaya
À la veille du discours très attendu du président de la Fed et alors que s'ouvre Jackson Hole ce jeudi, les investisseurs prendront également connaissance des "minutes" (compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire) de la BCE ce jeudi, qui devrait confirmer le biais accommodant de l'institution dirigée par Christine Lagarde.
Le luxe entraîne le CAC dans sa (re)chute
Aux valeurs à Paris, le palmarès de l'indice vedette est dominé par Vivendi, qui s'adjuge près de 4% vers 12h40 après avoir dévoilé de solides résultats et des perspectives ambitieuses pour sa filiale UMG, qui sera cotée le mois prochain à Amsterdam. Bouygues a également progressé de 1,3% dans le sillage du relèvement de ses prévisions annuelles, le conglomérat tablant désormais sur une marge opérationnelle courante en 2021 à son niveau d'avant la crise sanitaire.De l'autre côté en revanche, le compartiment du luxe est une nouvelle fois délaissé et affiche les plus fortes baisses du CAC à la mi-séance (-1,9% pour Hermès, -1,2% pour Kering, -0,8% pour LVMH) après leur rebond laborieux des dernières séances.
Sur le reste de la cote, ID Logistics a fait part d'un premier semestre solide avec un chiffre d'affaires en hausse de 15% et un bénéfice opérationnel courant en progression de 38%, mais le titre évolue peu. Elis (-1,6%) subit pour sa part une dégradation de recommandation de la part de Goldman Sachs.