(BFM Bourse) - Une marge d'Ebitda "autour de 25%" et la moitié du résultat net distribué en dividendes: tels sont les solides objectifs à moyen terme pour la maison de disques de Vivendi, qui table par ailleurs sur une progression à deux chiffres de ses revenus en 2021. Le marché apprécie et porte le titre à un pic de près de 20 ans.

Si le CAC 40 a de nouveau connu un accès de faiblesse matinal, lâchant 0,8% dans les premières minutes, il n'en fut rien pour le conglomérat des médias et du divertissement, qui a démarré la séance avec entrain après une conférence, mercredi soir, dédiée à l'introduction en Bourse de sa pépite musicale Universal.

Vers 9h50, le titre Vivendi domine ainsi le palmarès du baromètre parisien -et même de l'ensemble du SRD- avec un gain de 3,4% à 32,47 euros, soit un nouveau plus haut depuis avril 2002 valorisant le groupe près de 36 milliards d'euros.

Le marché réagit très positivement aux objectifs dévoilés par Vivendi pour UMG pour l'année en cours ainsi qu'à moyen terme. Après avoir enregistré une croissance organique de ses revenus de 4,7% à 7,43 milliards d'euros en 2020, la maison de disques aux près de 200.000 artistes sous contrat table sur une hausse "supérieure à 10%" de son chiffre d'affaires sur l'exercice 2021, tiré notamment par l'essor des plateformes de streaming comme Deezer ou Spotify. Cette progression des revenus doit par ailleurs s'accompagner d'une hausse "de plus de 20%" de son Ebitda , qui s'était établi à 1,49 milliard d'euros sur l'exercice précédent, soit une marge d'Ebitda de 20%. Chiffre qu'UMG ambitionne de faire grimper "autour de 25%" à moyen terme.

L'entreprise compte également redistribuer à ses actionnaires l'équivalent de 50% de son résultat net sous forme de dividendes.

Nombreux mouvements de capitaux

"Je pense que nous nous trouvons au début d'un nouveau cycle, d'une nouvelle vague de croissance", a par ailleurs avancé le PDG d'UMG, Lucian Grainge, qui vise ainsi un taux de croissance moyen annuel "élevé à un chiffre" de ses revenus à moyen terme.

UMG a récemment fait l'objet de nombreuses opérations à son capital. L'assemblée générale de Vivendi a d'abord approuvé, le 22 juin dernier, la scission de sa pépite musicale (qui doit faire ses premiers pas en Bourse à Amsterdam le 21 septembre prochain) via la distribution de 60% du capital, sous forme d'un dividende en nature d'une valeur de 19,8 milliards d'euros, aux actionnaires de Vivendi, avant de céder 7,1% à la SPAC du financier Bill Ackman pour 2,8 milliards de dollars au début du mois. Plus tôt dans l'année, Vivendi avait également procédé à la vente de deux blocs de 10% au géant chinois Tencent. Le conglomérat dirigé par Vincent Bolloré ne conserve ainsi (directement) que 10% du capital d'UMG.

Le titre Vivendi profite par ailleurs d'un relèvement de recommandation de Barclays, passé de "pondération à ligne" à "surpondérer" sur la valeur ce jeudi.