(BFM Bourse) - Dans un contexte particulièrement tendu entre les États-Unis et l'Iran, faisant craindre un embrasement au Moyen-Orient, le CAC 40 se tient sur la défensive et enregistre un net recul à la mi-journée. Les secteurs les plus exposés à la conjoncture -automobile, transports, matières premières- accusent le coup.

Si le marché parisien n'avait pas cédé à la panique vendredi malgré la brutale escalade des tensions entre les Etats-Unis et l'Iran après l'attaque américaine contre des forces iraniennes en Irak, la nouvelle surenchère observée au cours du week-end pèse sur la Bourse de Paris lundi. À 12h20, le CAC 40 lâche 1,16% à 5.974,38 points et retombe ainsi sous le seuil de 6000 points qu'il avait conquis à la première séance de l'année, jeudi. Le tout dans un volume d'échanges modéré de 930 millions d'euros à ce stade.

En réponse aux menaces iraniennes de venger la mort du général Soleimani, le président des Etats-Unis a affirmé que Washington avait sélectionné 52 sites en Iran susceptibles d'être frappés "très rapidement et très durement" si la République islamique attaquait du personnel ou des sites américains. "Donald Trump veut sans doute éviter une guerre, mais qui sait dans quelle mécanique les Etats-Unis ont mis le doigt en décidant d'assassiner le général iranien le plus populaire, et qui était également un proche de l'ayatollah", s'interroge pour sa part Tangi Le Liboux, analyste pour Aurel BGC.

Alors que Téhéran a annoncé s'affranchir de toute limite sur l'enrichissement d'uranium, la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont appelé dimanche l'Iran à abandonner les mesures qui sont contraires à l'accord nucléaire de 2005.

Les opérateurs peinent par ailleurs à trouver des motifs d'espoir dans l'actualité économique puisqu'au chapitre des statistiques, l'activité dans les services, en Chine, a connu en décembre son rythme de progression le plus faible depuis mai 2019, selon un indice indépendant publié lundi. L'indice des directeurs d'achat (PMI) calculé par le cabinet IHS Markit et publié par le groupe de médias Caixin s'est en effet établi à 52,5 le mois dernier, contre 53,5 en novembre. Il s'agit de son niveau le plus faible depuis mai 2019. Pour rappel, un chiffre au-dessus de 50 témoigne d'une expansion de l'activité, et en-deçà d'une contraction.

Plusieurs secteurs en souffrance

Dans le même temps, Peugeot affiche un repli de 2,7%, quand STMicro abandonne 3,7% et signe la plus mauvaise performance de l'indice phare à la mi-journée. Les valeurs du secteur du luxe sont également mal orientées (-2,5% pur Kering, -2,1% pour LVMH, -1,7% pour Hermès).

De l'autre côté du palmarès, la hausse des cours de l'or noir profitent aux valeurs pétrolières et parapétrolières, Total et TechnipFMC faisant partie des rares valeurs à surnager au sein du baromètre parisien (respectivement en hausse de 1,9% et 0,7%). Autre valeur défensive dans le vert à 12h45, Sanofi affiche un maigre gain de 0,3%.

Casino cède 2,9% après avoir renoncé, dimanche, à ouvrir son hypermarché Géant de Vals-près-le-Puy (Haute-Loire) avec uniquement des caisses automatiques, après une première expérience tendue mi-décembre en présence notamment de manifestants.

Au rayon des biotechs, GenSight Biologics poursuit sur sa lancée (+9,6%) et atteint les 100 millions d'euros de capitalisation tandis qu'Abivax (-9%), Cerenis (-6,2%) et Genkyotex (-6%) affichent de nets reculs.

Sur le front pétrolier, donc, les cours des barils de pétrole brut grimpent encore lundi matin dans la lancée de vendredi, au regard de l'escalade des tensions au Proche-Orient. Peu avant 13h, le Brent européen s'échange à 69,59 dollars (+1,44%) après avoir franchi les 70 dollars pour la première fois depuis mai 2019 en début de matinée. Le WTI texan prend de son côté 1,28% à 63,86 dollars.

Enfin, la monnaie unique s'apprécie fortement face au billet vert (+0,47%) à 1,1207 dollar.