(BFM Bourse) - Alors que se multiplient les nouvelles mesures de restrictions en Europe pour tenter d'endiguer la deuxième vague et après l'interruption de deux essais cliniques sur de potentiels vaccins, les investisseurs restent peu enclins à la prise de risque.
La tentative de rebond aura tourné court. Après une ouverture en hausse prudente, la Bourse de Paris s'est retournée en fin de matinée et son indice vedette cède 0,21% à 4.937 points à 13h35, au lendemain d'un repli de 0,64%, les inquiétudes liées aux incertitudes qui s'amoncellent semblant reprendre le pas sur les espoirs d'un nouveau plan de relance outre-Atlantique. "Les indices européens devraient ouvrir sans réelle tendance ce matin avec une incertitude grandissante quant à la découverte d’un vaccin contre le coronavirus après qu’un essai clinique parrainé par le gouvernement et testant un traitement à base d'anticorps fabriqué par la société pharmaceutique Eli Lilly a été interrompu en raison d'un "problème de sécurité potentiel"" relevait John Plassard dans sa note matinale.
Le directeur adjoint des investissements chez Mirabaud souligne en outre que "cette information intervient un jour après que Johnson & Johnson a annoncé la pause de son essai de vaccin contre le coronavirus à cause d'un volontaire malade, et un mois après que l'essai de vaccin d'AstraZeneca a été interrompu en raison d'inquiétudes concernant deux participants tombés malades après avoir reçu un vaccin".
Ces nouvelles peu réjouissantes viennent s'ajouter à un contexte sanitaire déjà troublé, les chef(fe)s d'État européens annonçant tour à tour de nouvelles mesures de restrictions. Mardi, l'Italie et les Pays-Bas, entre autres, ont ainsi durci leurs protocoles sanitaires, Rome interdisant les fêtes dans les restaurants ou en plein air tandis que La Haye (siège du gouvernement néerlandais) renouait avec un confinement partiel. Le président français, Emmanuel Macron, devrait à son tour annoncer, en fin de journée, de nouvelles mesures visant à freiner la propagation du coronavirus. Celles-ci pourraient, selon les rumeurs, inclure des couvre-feux partiels.
Plan de relance à l'arrêt aux Etats-Unis
Parallèlement aux préoccupations liées à la résurgence pandémique, les investisseurs sont confrontés à l'absence persistante d'avancées sur des mesures de relance aux Etats-Unis, un thème qui a contribué à la hausse de la semaine dernière (+2,46% pour le CAC). À Wall Street, la séance sera animée, comme celle de la veille, par des publications de résultats dans le secteur bancaire américain avec celles de Bank of America, Goldman Sachs et Wells Fargo. JPMorgan (-1,6%) et Citigroup (-4,8%) ont lancé la saison mardi en faisant part de résultats supérieurs aux attentes grâce à la bonne santé de leurs activités de courtage et à des provisions moins importantes que prévu, mais les patrons des deux banques américaines ont également plaidé pour de nouvelles aides afin d'affronter les conséquences de la pandémie de coronavirus.
Le Brexit revient également sur le devant de la scène ce jour alors que la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen doit s'entretenir avec Boris Johnson, au moment ou les deux parties s'accusent mutuellement de bloquer les négociations commerciales. Cet échange intervient à la veille de la date théorique fixée par le Premier ministre Britannique pour la conclusion d'un accord et avant un sommet européen. Côté français, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a estimé mardi qu'une absence d'accord entre l'UE et le Royaume-Uni était une perspective "très crédible" et "vraisemblable aujourd'hui".
Le luxe et Airbus pénalisent le CAC
Poids lourds de la cote parisienne, les valeurs du secteur du luxe sont toutes mal orientées mercredi à la mi-journée, alors que le point d'activité du n°1 mondial du secteur LVMH est attendu jeudi après la clôture. À 13h15, le titre de ce dernier lâche 1,5%, Kering recule de 1,2% et Hermès de 0,8%. C'est toutefois Airbus qui signe le recul le plus prononcé de la matinée avec une perte de 2,5%, alors que l'avionneur européen vient d'annoncer avoir été sélectionné par l'Agence spatiale européenne (ESA) pour le premier retour sur Terre d'échantillons prélevés sur la planète Mars. Le contrat porte sur un montant de 491 millions d'euros.Peu d'actualités à signaler, si ce n'est une augmentation de capital de 180 millions d'euros chez le spécialiste tricolore des stations à hydrogène McPhy. En Bourse, l'action accuse un repli de 4,3% vers 13h20, proportionnellement moins important que l'effet mécaniquement dilutif de l'opération (avec une décote de 8,56% par rapport à son cours de clôture de mardi).
Les cours pétroliers évoluent proche de l'équilibre mercredi peu avant 13h30 (-0,09% à 42,41 dollars pour le Brent, -0,25% à 40,10 dollars pour le WTI), en réaction aux perspectives inchangées publiées par l'AIE pour la fin de l'année et la suivante.
Sur le Forex, la parité eurodollar est également quasiment inchangée, à 1,1741 dollar (-0,05%).