(BFM Bourse) - Le marché parisien pourrait signer une troisième semaine consécutive de repli face aux inquiétudes nées des difficultés à lutter contre la pandémie, en dépit de l'arrivée des vaccins, tandis que la saison des résultats monte encore en puissance.
Effet yo-yo, porte de saloon, coup de ciseaux, montagnes russes... Les images ne manquent pas pour illustrer la nervosité qui alterne depuis le début de la semaine à Paris les séances rouge écarlate et vert pomme. Etant parvenu jeudi à gagner 0,93% à l'issue d'une séance très volatile, l'indice phare tricolore subit un nouveau repli généralisé, cédant 0,73% à 5.470,12 points vers 12h30.
Sauf à remonter sensiblement dans l'après-midi en fonction de l'ouverture de Wall Street, la Bourse de Paris semble ainsi vouée à enchaîner un troisième repli hebdomadaire d'affilée cette semaine, témoignant de la fragilisation de la psychologie du marché à mesure que de nouvelles mesures de restriction se précisent, pour faire face à la progression d'une pandémie de Covid-19 (dont les opérateurs réalisent que le vaccin ne viendra pas la stopper d'un claquement de doigts).
Une "surchauffe du consensus"
En outre, certains voient dans une certaine exubérance manifestée par les investisseurs particuliers (comme on le constate dans la valorisation stratosphérique atteinte par GameStop, société qui il y a un an de cela était totalement marginalisée en Bourse) comme le signe d'une bulle.
"Nous en venons, pour la troisième fois en quatre ans, à réduire le niveau de risque dans nos portefeuilles dès les premières semaines de l'année, en réponse à l'accumulation de signes de surchauffe du consensus [sur les prévisions économiques] et du positionnement [des investisseurs]. Les indicateurs témoignant d'une pondération faible en liquidités et élevée en actions parmi les gérants "long" et d'une exposition nette aux actions à un niveau record parmi les gérants "long-short" brossent un tableau général d'exubérance des investisseurs", averti Paul O'Connor, responsable de la gestion multi-actifs chez Janus Henderson Investors. "Nous constatons ici les types de signaux qui émergent généralement à mesure que les rallyes boursiers s'épuisent et cèdent la place à des consolidations ou à retournement de tendance".
M6 flambe, Novacyt à la peine
Parallèlement, la saison des publications continue à battre son plein, avec des répercussions notables ce vendredi sur la cote parisienne. Tour d'horizon:
M6 (+10%) : l'hypothèse d'une cession de la participation de l'actionnaire de contrôle, Bertelsmann, fait flamber le titre. Reuters affirme que le géant allemand des médias aurait approché Vivendi, Altice Europe (propriétaire de BFM Bourse) ou encore TF1 et le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. L'agence évoque un objectif de prix de l'ordre de 3 milliards d'euros, quand le groupe n'en vaut pas 2 actuellement.
Kaufman & Broad (+6,2%) : Le nouvel entrant au SBF 120 a publié des résultats en net repli, mais supérieurs aux attentes pour 2020, et versera 1,85 euro de dividende par action.
Manitou (+3,9%) : Le fournisseur de matériel de manutention a subi 24% de repli l'an dernier, mais fait part aussi de prises de commandes machines de 727 millions d'euros au quatrième trimestre 2020, portant le carnet de commandes en fin de période à 918 millions, contre 595 millions fin 2019.
JCDecaux (+3,5%) : Le chiffre d'affaires a décliné de 40% en 2020, témoignant cependant d'une performance un peu meilleure qu'attendu au dernier trimestre avec un déclin de -34% "seulement" sur cette période.
Mersen (+2,9%) a limité le déclin organique de son chiffre d'affaires à -11,4% (une baisse de 12 à 14% étant jusqu'ici anticipée).
Elis (+2,2%): Le géant de laverie a confirmé ses prévisions d'Ebitda et de cash-flow libre pour 2020, malgré le repli de 14,5% de ses revenus. Détail des résultats prévu au 9 mars.
Wavestone (+1,2%) : L'activité du troisième trimestre au-delà des attentes et la bonne orientation du début d'année 2021, conduisent le groupe de conseil à relever son objectif de chiffre d'affaires annuel, désormais attendu aux alentours de 410 millions d'euros.
Samse (+1,3%) : Au 4e trimestre, le chiffre d'affaires a bénéficié d'une dynamique "très positive" avec une progression de 11,7% par rapport à la même période en 2019 (+10,7% à périmètre comparable), à 412,6 millions d'euros.
Maisons du Monde (inchangé) a dévoilé une progression de 4,8% de ses ventes au second semestre et réussi à dépasser les attentes sur l'année en totalisant 1,182 milliard d'euros de chiffre d'affaires. Le distributeur spécialisé pense contenir la baisse de l'Ebitda de l'année écoulée à un peu moins de 10%.
Novacyt (-12,1%): Le chiffre d'affaires a gonflé jusqu'à 311,6 millions d'euros l'an dernier, contre 13,1 millions en 2019, avec un Ebitda supérieur à 210 millions d'euros et une trésorerie qui grimpe à 101 millions (1,8 million un an plus tôt !). Mais le titre, qui avait encore gagné plus de 20% depuis le début de l'année après les 5.665% de 2020 (il n'y a pas de chiffre en trop), subit des prises de bénéfices appuyées.
Fleury Michon (-4,2%): Pénalisé par l'important ralentissement du catering aérien et de la livraison de plateaux repas, le chiffre d'affaires l'an dernier a globalement décliné de 1,6% (-3,5% à périmètre constant) et le groupe d'agroalimentaire prévient que les difficultés prolongées de l'aérien dégraderont fortement son résultat net.