(BFM Bourse) - L'indice parisien clôture en baisse de plus de 1% ce vendredi 13 juin, miné par un mouvement d'aversion au risque à la suite de l'attaque israélienne contre l'Iran. Sur la semaine, le CAC 40 rétrocède 1,54%.
C'était une fin de semaine agitée à la Bourse de Paris, secouée par une des menaces que redoutait le marché, à savoir un embrasement de la situation au Moyen-Orient. Israël a attaqué dans la nuit de jeudi à vendredi l'Iran, touchant des sites militaires et des installations nucléaires. L'Iran a riposté, Israël annonçant que Téhéran avait lancé environ 100 drones en direction du pays.
Après ces annonces, le CAC 40 clôture en baisse de 1,04%, faisant ainsi son retour sous les 7.700 points, à 7.684,68 points. Le marché parisien a été pénalisé par un mouvement général d'aversion au risque, les investisseurs redoutant que les tensions entre Téhéran et Tel-Aviv pénalisent la croissance économique mondiale.
"Les jours qui viennent nous diront à quels risques nous allons être confrontés, mais ils sont clairement négatifs pour l’économie mondiale", explique Sébastien Paris Horvitz, de LBPAM.
La "poudrière" saute
"On ne peut que craindre une escalade. De fait, les bourses réagissent négativement (…) et le prix du pétrole s’envole, atteignant un prix autour de 75 dollars le baril (Brent), son au plus haut niveau depuis le début d’année", poursuit l'économiste.
Le contrat d'août sur le Brent de mer du Nord a pris plus de 12%. La référence internationale des cours du pétrole avance encore de 6,1% à 73,62 dollars le baril tandis que le contrat de juillet sur le WTI coté à New York s'apprécie de 6,3% à 72,35 dollars le baril.
"La poudrière du Moyen-Orient vient de faire sauter le couvercle des marchés mondiaux (…) Cette fois, les flammes ne sont plus métaphoriques", commente Stephen Innes, de Spi AM. L'expert redoute qu'une fermeture du détroit d'Ormuz, par lequel transite 21% de la consommation mondiale de pétrole, aggrave la situation.
"Si le détroit d'Ormuz, qui représente 20% des flux mondiaux de pétrole, se trouve dans le rayon de l'explosion, vous pouvez ajouter 15 dollars par baril", estime-t-il.
Ces tensions entre Israël et l'Iran ont éclipsé un indice de confiance du consommateur américain qui a progressé plus que prévu en juin. Selon une estimation préliminaire de l'Université du Michigan, cet indice a rebondi à 60,5 points ce mois-ci, contre une hausse attendue à 53 points par le consensus après un indice à 52,2 points en mai.
Du côté des entreprises, les valeurs pétrolières et parapétrolières, qui étaient bien orientées, clôturent légère hausse. Totalenergies a grappillé 0,1%, tout comme Vallourec ou Viridien. A contrario, Air France-KLM a rendu 4,7%, la facture carburant constituant l'un des plus importants postes de dépenses des compagnies aériennes.
Soitec a lâché 6,4%, plombé par un abaissement de recommandation de la part de Jefferies, qui a dégradé son avis à conserver et abaissé son objectif de cours à 50 euros.
Sur les devises, l'euro perd 0,4% face au dollar à 1,1559 dollar.