(BFM Bourse) - L'attaque israélienne qui a touché des sites militaires et nucléaires iraniens fait flamber les cours du pétrole. Ce qui propulse logiquement les sociétés pétrolières et plombe les compagnies aériennes dont la facture carburant demeure l'un des principaux postes de dépense. La défense suscite également l'intérêt.

L'embrasement de la situation au Moyen-Orient fait tanguer la Bourse de Paris. Vers 10h20, le CAC 40 cède près de 0,7%.

Israël a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi avoir lancé des "frappes préventives" contre l'Iran, touchant des sites militaires et des installations nucléaires. Plusieurs hauts responsables iraniens, dont le chef d'état major Mohammed Bagheri, ont été tués dans l'attaque israélienne.

L'Iran a riposté, Israël annonçant que Téhéran avait lancé environ 100 drones en direction du pays. "Les jours qui viennent nous diront à quels risques nous allons être confrontés, mais ils sont clairement négatifs pour l’économie mondiale", estime Sebastian Paris Horvitz, de LBPAM.

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Totalenergies plus forte hausse du CAC 40

Du côté des valeurs, plusieurs secteurs réagissent à ces annonces. Les groupes pétroliers progressent en Bourse dans le sillage de la flambée des cours du pétrole.

Selon l'Agence américaine de l'énergie, l'Iran est le neuvième producteur mondial de pétrole, avec une production évaluée, en 2023, à 4 millions de barils par jour, soit 4% du total.

Les cours de l'or noir grimpent car les opérateurs de marché redoutent que ces attaques viennent perturber la production de brut.

Le contrat d'août sur le Brent de mer du Nord est monté à ses plus hauts de l'année. Vers 10h, le contrat prenait encore 5,2% à 72,97 dollars le baril.

À la Bourse de Paris, Totalenergies signe la plus forte hausse du CAC 40 avec une progression de 2%, tandis qu'à Londres BP prend également 2%. Les résultats des majors pétrolières sont directement liés aux prix de marché de l'or noir et du gaz.

Regain d'intérêt pour la défense

La défense est bien orientée. À Paris, Thales enregistre l'une des rares progressions du CAC 40, prenant 0,6% tandis que Dassault Aviation prend 1%. À Francfort, Rheinmetall s'adjuge 1,1% tandis que BAE Systems prend 2,6% à Londres.

Pour Jefferies, les annonces liées à l'attaque israélienne devraient "raviver l'intérêt pour le secteur de la défense, qui a récemment été confronté à la crainte que le sommet de l'OTAN des 24 et 25 juin ne constitue pas un catalyseur positif", poursuit la banque.

À contrario les compagnies aériennes sont sous pression. Air France-KLM perd 3,8% à la Bourse de Paris, tandis que Lufthansa chute de 3,8% et que IAG, maison-mère d'Iberia, British Airways et Level, IAG abandonne 4,7%.

La facture carburant constitue l'un des principaux postes de dépenses des compagnies aériennes.

À titre d'exemple, en 2024, cette facture représentait des dépenses de 6,74 milliards d'euros pour Air France-KLM, selon le document d'enregistrement universel de l'entreprise. En 2025 , son exposition s'élève à 7,11 milliards de dollars.

En février la société estimait qu'une hausse de 10% du prix du baril de Brent (soit 86 dollars à l'époque) en moyenne pour 2025 alourdirait sa facture carburant de 487 millions de dollars.