(BFM Bourse) - L'indice phare de la Bourse de Paris baisse en début de séance, ce vendredi 13 juin après qu'Israël a lancé une attaque préventive ciblant des sites militaires et des installations nucléaires iraniens. Le pétrole grimpe, les investisseurs craignant des perturbations de l'offre de brut, tandis que les marchés actions sont plombés par l'aversion au risque.
Le risque géopolitique s'est matérialisé au Moyen-Orient, ce vendredi 13 juin, plombant l'appétit pour le risque sur les marchés. Le CAC 40 a ouvert en baisse de 1,2% à 7.669,65 points.
Israël a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi avoir lancé des "frappes préventives" contre l'Iran, touchant des sites militaires et des installations nucléaires. Plusieurs hauts responsables iraniens, dont le chef d'état major Mohammed Bagheri, ont été tués dans l'attaque israélienne. Six experts nucléaires ont également été tués.
L'Iran a riposté, Israël annonçant que Téhéran avait lancé environ 100 drones en direction du pays. Le président américain Donald Trump a annoncé qu'il allait réunir son conseil de sécurité nationale.
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Le risque de fermeture d'Ormuz
L'explosion de ces tensions au Moyen-Orient provoque une flambée des cours du pétrole, les marchés redoutant des perturbations sur l'offre de brut. Selon l'Agence américaine de l'énergie, l'Iran est le neuvième producteur mondial de pétrole, avec une production évaluée, en 2023, à 4 millions de barils par jour, soit 4% du total.
Le contrat d'août sur le Brent de mer du Nord grimpe de 7,4% à 74,46 dollars le baril tandis que celui de juillet sur le WTI coté à New York progresse de 8% à 73,45 dollars le baril.
"La poudrière du Moyen-Orient vient de faire sauter le couvercle des marchés mondiaux (…) Cette fois, les flammes ne sont plus métaphoriques", commente Stephen Innes, de Spi AM.
L'expert redoute qu'une fermeture du détroit d'Ormuz, par lequel transite 21% de la consommation mondiale de pétrole, aggrave la situation. "Si le détroit d'Ormuz, qui représente 20 % des flux mondiaux de pétrole, se trouve dans le rayon de l'explosion, vous pouvez ajouter 15 dollars par baril", estime-t-il.
"Les infrastructures énergétiques, les chaînes d'approvisionnement et la dynamique de l'inflation étant soudainement revenues sous les feux de la rampe, tous les modèles macroéconomiques sont désormais dépassés", ajoute Stephen Innes.
"Cette nouvelle a suscité de vives craintes quant à une escalade et à un conflit régional plus large", souligne de son côté Deutsche Bank. "Les effets de l'attaque se sont répercutés sur les marchés mondiaux, avec un fort mouvement de repli sur le risque pour plusieurs classes d'actifs", ajoute la banque.