(BFM Bourse) - Tandis que la saison des publications trimestrielles se termine sur un bilan nettement meilleur qu'attendu, la courant d'achat qui a récemment permis au CAC 40 de battre son record historique ne se dément pas. Après un début de séance prudent, l'indice phare parisien est à nouveau dans le vert à la mi-journée, contemplant une possible neuvième progression d'affilée...
Les records appellent les records. Installé depuis vendredi au-delà des 7000 points, une première dans son histoire, l'indice CAC 40 qui avait pourtant ouvert en repli mardi matin est reparti vers le haut au cours de la matinée. Et affiche vers 12h20 un gain de 0,33% à 7070,70 points, nouveau pic historique donc. Si l'orientation positive se confirme d'ici la clôture, ce sera donc la neuvième hausse consécutive pour le baromètre principal du marché parisien: séquence inédite depuis juillet 2015 (et juillet 2009 pour la précédente), ce qui en dit long sur la puissance du mouvement actuel.
Si nombre d'observateurs, et pas des moins avisés, s'inquiètent du niveau élevé de l'inflation, qui pourrait s'accompagner l'an prochain d'un premier relèvement des taux directeurs aux Etats-Unis, la menace du coronavirus apparaît quant à elle moins pressante grâce notamment aux avancées médicales inédites intervenues depuis l'an dernier -et au fait que la pandémie s'est si rapidement propagée qu'une partie de la population mondiale a malgré tout acquis une certaine immunité, au prix dramatique de nombreuses victimes.
Se tournant vers l'avenir comme toujours, les marchés financiers notent qu'alors que 4/5e des entreprises ayant publié ont dépassé les attentes des analystes au 3e trimestre, la demande des consommateurs apparaît toujours aussi forte à l'approche de la période des fêtes, ce qui devrait continuer à tirer l'activité des sociétés qui s'efforcent de s'organiser pour y répondre malgré les difficultés d'approvisionnement. Sans parler d'un facteur psychologique important: lorsque les marchés sont au plus haut, la majorité des investisseurs (sauf à avoir parié systématiquement sur les pires valeurs) sont en situation de plus-value latente. Et n'ont donc pas vraiment de propension à vendre... ce qui alimente le mouvement haussier.
Nissan en meilleure forme
Un mouvement dont l'assise apparaît bien diversifiée ce mardi, comme en témoigne la diversité des secteurs formant le palmarès de l'indice phare. Renault mène le peloton avec un gain de 4% grâce au relèvement des objectifs annuels de son partenaire Nissan. Le constructeur japonais, qui a renoué avec un résultat opérationnel positif au second trimestre de son exercice 2021-2022 malgré les réductions forcées de production, ce qui pousse à l'optimisme vis-à-vis des capacités de l'industrie à résister aux difficultés d'approvisionnement.
Dans le secteur du luxe, si Hermès (-1%) accuse le coup après la dégradation du conseil de Goldman Sachs, Kering signe une cinquième séance consécutive de progression à +2,2%. Veolia (+1,7%) reste recherché et Teleperformance (+1,7% aussi) profite des commentaires favorables de plusieurs bureaux d'études dans le sillage de ses récents trimestriels. Des groupes aussi divers qu'Eurofins, Carrefour, Vivendi ou Total sont également bien orientés.
Parmi les rares baisses notables, outre Hermès, Worldline (-3,5%) subit une troisième sanction d'affilée, décidément toujours pas remis de la déception du 20 octobre dernier quand le titre avait perdu plus de 20%. Alstom redonne 1% après trois belles progressions.
Le lot des publications du jour se traduit par un recul de 2% sur Euronext, les objectifs dévoilés par le groupe (soit une croissance annuelle moyenne de 3 à 4% de son chiffre d'affaires d'ici à 2024, avec une progression de l'Ebitda comprise elle entre 5 et 6%) n'ayant pas l'air de satisfaire les opérateurs. Inversement Maisons du Monde prend 1,8%, le fabricant d'articles de décoration et de mobilier visant des ventes comprises entre 1,8 et 1,9 milliard d'euros en 2025, grâce à un taux de croissance "élevé à un chiffre". La société prévoit également d'amener à environ 11% sa marge d'Ebit d'ici 2025 (à comparer à une indication de 9 à 9,5% pour 2021), et de générer environ 350 millions d'euros de free cash-flow cumulé sur la période 2022-2025 grâce à son modèle de croissance rentable, allié à un faible niveau d'endettement, une discipline stricte dans les investissements et l'optimisation du besoin en fonds de roulement.
Nouveau record du bitcoin
Du côté des petites sociétés techno émergentes, c'est aujourd'hui Arcure qui se distingue (+17%) grâce à l'annonce de premières commandes passées par un nouveau client aux Etats-Unis, représentant un volume d'affaires significatif par rapport à la taille actuelle de cette entreprise spécialiste des systèmes de vision pour engins et chariots industriels.
Si le marché des changes est peu animé, avec une parité euro/dollar pratiquement stable à 1,1590, celui des crypto-actifs est plus que jamais en ébullition. Le Bitcoin pour ne citer que lui se traite en hausse de plus de 2% à 67.763 dollars, après une pointe à plus de 68.000 dollars, niveau jusqu'alors inédit.
Les cours pétroliers profitent eux aussi de l'optimisme ambiant, le contrat à terme sur le Brent européen avançant de 0,4% à 83,76 dollars (+0,44% à 82,29 dollars pour le WTI étasunien).