(BFM Bourse) - Le rapport mensuel décevant sur l'emploi américain ravive finalement l'aversion au risque des opérateurs, d'autant que la reprise économique est également menacée par la nouvelle flambée des cas de Covid outre-Atlantique. La réunion de la BCE jeudi suscite également de la nervosité.
Le moral des opérateurs se détériore à mesure que la semaine avance sur le marché parisien. Après avoir démarré la semaine sur une bonne note (+0,80%) en l'absence des investisseurs américains, puis décliné légèrement (-0,26%) mardi, le CAC 40 perd 0,62% à 6.684 points vers 12h20 ce mercredi face aux craintes entourant la reprise économique et à la veille d'une nouvelle réunion très attendue de la BCE. Le baromètre de la cote tricolore a même cédé jusqu'à 1,44% peu après 10h20, avant d'effacer une partie de ses pertes.
"La possibilité d'un ralentissement de la croissance économique, que suggèrent le rapport sur l'emploi et l'augmentation des cas de Covid, sur fond de discussions au sujet du "tapering" entre responsables des banques centrale pèse lourdement sur la confiance des investisseurs", résume Naeem Aslam, analyste d'AvaTrade.
Si la perspective d'uns réduction du rythme des rachats d'actifs de la Fed apparaît peu probable à court terme au vu des dernières données sur le front de l'emploi, les "faucons" de la BCE poussent en faveur d'une normalisation. La BCE resserrera sa politique monétaire plus rapidement qu'anticipé si les pressions inflationnistes se révèlent persistantes, a ainsi déclaré Robert Holzmann, le membre autrichien du Conseil des gouverneurs, dans une tribune publiée mercredi par Eurofi Magazine. S'il est soutenu par les gouverneurs néerlandais et allemand, la BCE ne devrait toutefois pas céder à ses membres les plus "hawkish" dans l'immédiat.
Aux valeurs à Paris, Stellantis (-2,1%) affiche la plus forte baisse alors que de nouveaux rapports estiment que la pénurie de semi-conducteurs pourrait traîner jusqu'en 2023, tandis que Sanofi lâche 1,8% après après l'annonce du rachat de la société américaine de biotechnologies Kadmon pour 1,9 milliard de dollars. Airbus évolue proche de l'équilibre à la mi-journée, l'avionneur ayant reçu 102 commandes en août (Delta, Jet2.com et Latam) contre 2 en juillet. Le rythme de livraisons a en revanche décru de 77 en juin à 47 en juillet, une évolution conforme à la baisse traditionnelle d'activité des usines pendant la période estivale.
Plusieurs valeurs sont en revanche recherchées sur le reste de la cote, à commencer par TF1 (+2%) et M6 (+2,4%), après les déclarations optimistes du patron du CSA concernant la fusion des deux groupes. Herige décolle également de 5,6% en réaction à l'envolée de ses bénéfices, le spécialiste de la négoce de matériaux, de la fabrication de béton et de la menuiserie industrielle ayant été porté par l'intérêt encore accru porté par les Français à leur habitat. Interparfums cède en revanche 5,3% après avoir prévenu que des tensions significatives et persistantes sur sa chaîne d'approvisionnement allaient sensiblement peser sur ses résultats du second semestre.
Au chapitre énergétique, les cours du Brent et de WTI rebondissent après trois jours de baisse, respectivement de 1,1% et 1,4% à 72,5 et 69,3 dollars. Sur le Forex, la monnaie unique reflue pour sa part de 0,24% à 1,1818 dollar. Enfin, alors que le Salvador vient officiellement d'adopter la cryptomonnaie comme monnaie officielle, le bitcoin a subi mardi ses plus fortes pertes quotidiennes depuis son plongeon de mai, effaçant 5.000 dollars en quelques minutes. Il s'échange ainsi à environ 45.000 dollars vers 12h50 ce mercredi