(BFM Bourse) - Pénalisé mercredi par le recul des poids-lourds du luxe, le CAC 40 rebondit modestement jeudi à la mi-séance alors qu'Hermès a largement dépassé les attentes pourtant élevées au premier trimestre. Les opérateurs rongent leur frein avant le verdict de la BCE.
L'heure n'est pas encore à un franc rebond jeudi pour la Bourse de Paris, qui remonte de 0,49% à 6.573,92 points vers 12h45 en attendant la prise de parole de Christine Lagarde, la présidente de la Banque Centrale Européenne.
La procession des banques centrales qui relèvent leurs taux pour tenter d'enrayer l'inflation s'est poursuivie au cours des dernières heures, observe Jeffrey Halley chez Oanda. La Banque du Canada a augmenté ses taux de 0,5 point de pourcentage pendant la nuit, et la Banque de Corée a opéré une hausse surprise de 0,25 point ce matin. Sans passer par l'outil du taux directeur, l'autorité monétaire de Singapour a également resserré sa politique et la banque centrale australienne a ajusté ses éléments de langage de façon à préparer le terrain à un durcissement...
Bref, "les faucons remplissent les cieux" à l'heure où la BCE doit rendre sa décision. La position de l'institution européenne est délicate car la zone euro se trouve en première ligne de la guerre économique contre la Russie. La BCE devrait laisser ses taux directeurs inchangés mais réitérer la réduction prévue du programme d'achat d'actifs (APP). "Tout se jouera sur la déclaration et la conférence de presse et sur la question de savoir si la BCE signale que le soutien de l'économie à travers le conflit ukrainien est prioritaire par rapport aux pressions inflationnistes croissantes, ou si le décor est planté pour une hausse des taux plus tard cette année", résume Jeffrey Halley.
Le luxe à la hausse
La séance sera la dernière avant une coupure de quatre jours, le Vendredi saint étant pour des raisons devenues obscures fermé en Bourse, tandis que le lundi de Pâques est à la fois un jour férié officiel et un jour de fermeture des marchés (sauf Wall Street qui ferme aussi vendredi mais rouvre dès lundi).
Faiblement animé, avec à peine plus de 900 millions d'euros traités à ce stade, le marché parisien est surtout porté par un retour de balancier du secteur du luxe: alors que les investisseurs avaient pris prétexte d'un ralentissement des ventes de cognac Hennessy pour sanctionner la veille les ventes trimestrielles de LVMH, ils saluent ce jeudi celles d'Hermès qui a de fait nettement dépassé les attentes du consensus (même si c'était aussi le cas de LVMH...) et l'action du sellier remonte de 2,5%, entraînant aussi Kering (+2,15%) et LVMH un peu moins rapidement (+0,85%).
Pour Publicis, la résultante d'une progression organique de 10,5% des revenus trimestriels n'est qu'une stabilité du titre à ce stade étant donné la tonalité prudente de la direction pour le reste de l'année tandis que Vétoquinol chute de 10%, un trimestre globalement en ligne mais moins dynamique qu'attendu en Europe incitant Oddo BHF à réduire son avis de surperformance à neutre. Les comptes (semestriels car exercice décalé) d'OVH ont conduit le spécialiste français du cloud computing à relever ses objectifs de chiffre d'affaires, mais sans toucher son objectif de marge d'Ebitda, et le titre perd 4,5%.
Les cours pétroliers connaissent un reflux, de 1,39% à 107,27 dollars en ce qui concerne le Brent, après un pic depuis près d'une quinzaine de jours. Sur le marché des changes l'euro tente de reprendre 0,15% à 1,0908 dollar avant le verdict de Francfort.
