(BFM Bourse) - Le CAC 40 finit de nouveau en nette hausse -sa 4e consécutive- jeudi (+0,88%), porté par des nouvelles jugées rassurantes sur le coronavirus ainsi que par la réduction de moitié des surtaxes douanières imposées sur 75 milliards de dollars de produits américains. En revanche, les cours de l'or noir sont sous pression.
Au terme d'une 4e séance consécutive de progression, le baromètre du marché parisien reconquiert le seuil des 6.000 points, au-dessus duquel il n'évoluait plus depuis le 24 janvier dernier. Dans un volume d'échanges une nouvelle fois étoffé (4,4 milliards d'euros), le CAC enregistre un gain de 0,85% à 6.038,18 points et reprend désormais plus de 230 points sur les quatre dernières séances. Symboliquement, l'indice vedette du marché parisien revient en territoire positif depuis le 1er janvier (+1%) alors que la propagation du coronavirus 2019-nCoV avait nettement plombé l'ambiance (et les velléités des investisseurs) depuis la fin du mois de janvier.
Alors même que le bilan de l'épidémie continue à s'alourdir -Pékin recense désormais 560 décès et plus de 28.000 personnes contaminées sur le sol chinois- les marchés mondiaux veulent se projeter au-delà du pic, espérant que celui-ci surviendra le moins tardivement possible... Si l'OMS juge qu'il est encore trop tôt pour déclarer que ce pic est passé, l'organisation souligne que, pour la première fois depuis le début de l'épidémie, le nombre total de nouveaux cas découverts a diminué mercredi en Chine par rapport à la veille.
Pékin réduit ses droits de douanes
Les opérateurs ont également pris connaissance d'une autre bonne nouvelle, sur le volet commercial, puisque les signataires du fameux accord sino-américain commencent à se conformer à leurs engagements. Ainsi dès le 14 février, Pékin va réduire ses droits de douane de moitié sur 75 milliards de dollars de marchandises made in USA. Cette mesure porte sur des droits de douane punitifs appliqués depuis le 1er septembre dernier et entrera en vigueur le 14 février prochain, soit un mois après la signature d'un accord commercial préliminaire, a annoncé le gouvernement chinois.
Soutenue par la réduction des taxes chinoises sur les importations américaines et de solides statistiques sur l'économie des États-Unis, Wall Street s'affichait de nouveau dans le vert dès l'ouverture des échanges jeudi. Et malgré une matinée en dents de scie, les principaux indices new-yorkais se maintiennent en territoire légèrement positif à la mi-journée, avec des gains compris entre 0,15% pour le Dow et 0,5% pour le Nasdaq peu après 18h. À noter, l'envolée de Twitter (+17,6%) dans le sillage de sa publication annuelle qui révèle notamment une forte hausse de son nombre moyen d'utilisateurs quotidiens "monétisables".
ArcelorMittal et Publicis rebondissent
Les publications du jour à la Bourse de Paris sont en outre favorablement accueillies dans l'ensemble. ArcelorMittal décolle carrément de près de 11%, alors que le sidérurgiste se prend à espérer d'une augmentation de la demande d'acier en 2020.
Publicis grignote seulement 0,2% en clôture alors que le groupe, en difficultés ces derniers temps, a confirmé ses prévisions 2020, conforté par quelques signatures de beaux budgets notamment.
Sanofi prend 4,1% après ses comptes annuels, soutenus par la progression de son nouveau médicament vedette Dupixent, et parallèlement des résultats encourageants dans un essai clinique d'un traitement potentiel de la sclérose en plaques. Société Générale se contente de +1%, après avoir publié ses comptes 2019 également.
Valbiotis signe un accord mondial avec Nestlé
À l'opposé, les replis sont limités : Dassault Systèmes enregistrant un repli anecdotique (-0,2%) dans le sillage de ses résultats, après il est vrai un très beau parcours pour le titre qui a récemment inscrit un nouveau pic historique, et le réassureur Scor cède 4,4% alors que le groupe durcit sa politique de souscription, réduisant du coup de près de 5% les primes brutes souscrites en janvier. la direction souligne que les marchés de réassurance ne prennent pas suffisamment en compte les tendances actuelles de sinistralité.
Hormis les résultats, l'actualité est par ailleurs porteuse pour Valbiotis (+31%), une jeune société française qui développe des principes actifs non pas à titre de médicament mais de complément alimentaire, et qui vient de signer un accord mondial avec le géant Nestlé pour son projet le plus avancé (qui vise à prévenir l'apparition du diabète de l'âge mûr). Carmat grimpe de 8,8% alors que le groupe a obtenu le feu vert définitif à une étude clinique aux Etats-Unis.
Le pétrole cale après l'opposition russe sur des coupes supplémentaires
Les cours de l'or noir ont effacé une partie de leurs gains du début de séance jeudi alors que le comité technique de l'Opep et son partenaire russe, réunis depuis mardi à Vienne, n'ont pas trouvé de compromis sur de possibles coupes supplémentaires. La Russie s'est en effet opposée à la recommandation du comité technique de l'Opep de réduire davantage que prévu leur production de pétrole pour enrayer la chute des cours provoquée par l'épidémie de coronavirus.Lors de cette réunion extraordinaire, la Russie a refusé de soutenir une proposition de baisser la production de 600.000 barils supplémentaires par jour, ont indiqué des sources à l'agence publique russe TASS et au quotidien américain Wall Street Journal. Toujours d'après le WSJ, l'Arabie saoudite espérait même obtenir une réduction supplémentaire de 800.000 à un million de barils par jour et une coupe supplémentaire de 600.000 barils par jour apparaissait comme une solution de compromis.
C'est la première fois en trois ans que l'Opep et ses partenaires ne parviennent pas à trouver un accord. En réaction à cette information, le baril de Brent lâche 0,62% à 54,94 dollars vers 18h15 (après être monté jusqu'à 56,50 euros plus tôt dans la journée), quand celui de WTI ne grappille plus que 0,28% à 50,89 dollars.
À 1,0980 dollar, l'euro cède encore du terrain (-0,22%) face au billet vert.