(BFM Bourse) - Le CAC rétrocède ses maigres gains de la veille dans un marché prudent, mais plus volatil que lors des mornes séances précédentes, les investisseurs attendant désormais des éclaircissements de la Fed sur l'évolution de sa politique monétaire.
Sur la réserve comme en atteste le maigre volume d'échanges (2,3 milliards d'euros) mais quelque peu fébriles au vu des incertitudes entourant le discours de Jerome Powell vendredi à Jackson Hole, les investisseurs ont opté pour une pause ce jeudi, l'indice phare du marché parisien bouclant la séance sur un léger repli de 0,16% à 6.666,03 points. Tiré vers le bas par les valeurs du luxe, le CAC a perdu jusqu'à 0,85% en début de matinée avant de revenir proche de l'équilibre, dans un marché plus volatil que les derniers jours - "l'indice de la peur", le VIX, a pris jusqu'à 15% vers 17h.
"Tous les yeux et les oreilles sont rivés vers le symposium de Jackson Hole, où le patron de la Réserve fédérale américaine Jerome Powell va parler des plans de la Fed" vendredi, explique Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote. Alors que les investisseurs attendent des éclaircissements sur l'évolution de la politique monétaire de l'institution, l'homme fort de la Fed "pourrait doucher l'ambiance s'il devait être moins complaisant que prévu" prévient John Plassard, directeur des investissements chez Mirabaud.
Si les indices boursiers ont semblé intégrer, après les "minutes" publiées par la Fed la semaine dernière, le scénario d'un ralentissement du soutien monétaire de l'autorité d’ici à la fin de l'année, les récents développements sur les fronts sanitaire et économique laissent de nouveau planer le doute. Pour Aurel BGC, il apparaît désormais "assez peu probable que Jerome Powell s'engage sur un "timing" précis en ce qui concerne le "tapering"", c'est-à-dire la réduction des achats massifs d'obligations de la Fed. "L'augmentation des cas de Covid menace la reprise dans les prochains mois et Jerome Powell va certainement dire que la Fed devrait surveiller de près les données économiques afin d'ajuster sa politique", avance pour sa part Ipek Ozkardeskaya
À la veille du discours très attendu du président de la Fed et alors que s'ouvre Jackson Hole ce jeudi, les investisseurs ont pris connaissance des "minutes" (compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire) sans surprise de la BCE, qui a réitéré son biais accommodant ce jeudi.
Au lendemain d'un 3e record historique pour le Nasdaq (et d'un 2e pour le S&P), les indices américains refluent légèrement avec des baisses comprises entre -0,3% pour les deux indices cités, et -0,2% pour le Dow Jones, les investisseurs s'abstenant de toute prise d'initiative avant le discours de Jerome Powell.
Vivendi recherché
Aux valeurs à Paris, le palmarès de l'indice vedette est dominé par Vivendi, qui s'adjuge 2,6% après avoir dévoilé de solides résultats et des perspectives ambitieuses pour sa filiale UMG, qui sera cotée le mois prochain à Amsterdam. Bouygues a également progressé de 1,1% dans le sillage du relèvement de ses prévisions annuelles, le conglomérat tablant désormais sur une marge opérationnelle courante en 2021 à son niveau d'avant la crise sanitaire.L'autre côté du palmarès a été occupé par les géants du luxe une bonne partie de la séance, mais ceux-ci ont finalement réussi à limiter leur repli (-1,1% pour Hermès, -0,4% pour Kering). Le plus fort recul du jour est pour ArcelorMittal (2,4%), suivi par Veolia (-1,4%).
Sur le reste de la cote, ID Logistics a fait part d'un premier semestre solide avec un chiffre d'affaires en hausse de 15% et un bénéfice opérationnel courant en progression de 38%, le titre grappille 1,6%. Elis (-1,6%) subit pour sa part une dégradation de recommandation de la part de Goldman Sachs. Pixium Vision rebondit de 13% sans actualité particulière.