(BFM Bourse) - Après avoir repris 4,76% en octobre, l'indice vedette du marché parisien commence ce nouveau mois avec enthousiasme et termine la première séance de la semaine à quelques petits points de son record annuel, et de son pic historique vieux de plus de 21 ans.
On a bien crû que le principal baromètre de la cote tricolore allait établir un nouveau pic annuel ce lundi, mais le "fixing" (phase de pré-clôture correspondant au traitement des ordres passés entre 17h30 et 17h35) en a décidé autrement. Le CAC a ainsi cédé près d'une dizaine de points à la clôture mais termine néanmoins sur une solide avance de 0,92% à 6.893,29 points, dans un volume d'échanges relativement nourri compte tenu de ce lundi férié en cette fête de la Toussaint, de plus de 3 milliards d'euros.
Tomberont, ne tomberont pas ? Les sommets historiques atteints par le principal baromètre de la Bourse de Paris le 4 septembre 2000 en séance (6.944,77 points) et en clôture (6.922,33 points en clôture) sont en tout cas de nouveau clairement menacés, et cela pourrait bien être le feuilleton de la semaine sur le marché parisien. Rappelons toutefois ici que le CAC 40 GR (pour "gross return", soit dividendes réinvestis) -qui constitue un bien meilleur étalon de performance boursière- avait dépassé dès 2007 son pic de septembre 2000, et évolue aujourd'hui à un niveau -évidemment record- deux fois supérieur à celui de 2000.
Les investisseurs ont de fait conservé leur enthousiasme de la semaine passée provoqué par une salve particulièrement convaincante de publications trimestrielles. Ils sont également aidés par les records quasi-quotidiens établis à Wall Street, encore vendredi dernier malgré les comptes jugés décevants de géants comme Apple et Amazon. "Ce qu'il faut retenir, c'est la résilience du marché, ce qui me suggère que la tendance est toujours intacte", estime alors David Joy, stratégiste de marché en chef chez Ameriprise Financial, à Boston. Et si les résultats continuent de tomber cette semaine, "80% des sociétés de l'indice élargi américain S&P500 qui ont publié leurs résultats jusqu'à présent ont dépassé les attentes" souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote. L'enthousiasme des opérateurs se traduit par une nouvelle hausse des indices new-yorkais ce lundi (+0,3% pour le DJIA, +0,2% pour le S&P, +0,5% pour le Nasdaq), aidés par Tesla qui n'en finit plus de flamber (+6,7% vers 18h).
Alors que le gros de cette nouvelle saison de résultats est déjà derrière les marchés, "tous les yeux seront focalisés sur la réunion de la Fed de mercredi où les membres du FOMC (le "Comité fédéral d'open market", organe chargée de toutes les opérations de la Fed sur le marché, soit principal outil de la politique monétaire, NDLR) devraient annoncer le début du "tapering" (réduction des rachats d’actifs)" explique le directeur adjoint des investissements chez Mirabaud John Plassard dans sa note matinale.
En dépit des incertitudes sur la flambée de l'inflation (avec une nouvelle accélération des prix à la consommation constatée la semaine dernière en zone euro), les perturbations de la chaîne d'approvisionnement mondiale et le tassement de la reprise économique, notamment outre-Atlantique, les opérateurs sont donc restés résolument optimistes ce lundi.
Les bancaires et Sanofi tirent le CAC
Le compartiment bancaire profite du rebond prononcé des rendements obligataires, qui ont atteint des plus hauts en zone euro après l'annonce d'une inflation supérieure aux attentes, les acteurs du marché estimant que la BCE aura à relever ses taux dès 2022 face à la flambée des prix. Les valeurs du secteur affichent ainsi parmi les meilleures performances de l'indice phare en milieu de matinée (+3,1% pour BNP Paribas, +2,1% pour Société Générale, +1,2% pour Crédit Agricole). Soutenu par une note positive de HSBC, Sanofi gagne également 2,2%. Renault (+2,2%) et Stellantis (+1,1%) font mieux que résister à la publication des chiffres des ventes du secteur automobile français, qui ont baissé de 30,7% dans l'ensemble en octobre sur un an, le premier cité affichant même la plus forte hausse du CAC à ce stade de la séance.
De l'autre côté du palmarès, Worldline ne parvient pas à freiner sa chute et cède 3,5% supplémentaires après avoir plongé de plus de 20% au cours de la semaine dernière. Safran (-0,9%) et Airbus (-0,8%) reculent aussi.
Sur le reste de la cote, Air France-KLM, qui avait déjà progressé vendredi après ses résultats, gagne encore 4,4%, alors qu'OVHCloud signe l'une des plus fortes hausses de la séance (+6,2%). L'équipementier aéronautique et automobile Lisi était également recherché (+6%), tout comme le spécialiste du "luxe accessible" SMCP (+6,1%).
Au chapitre énergétique, les cours des principales références mondiales de pétrole brut sont de nouveau bien orientés ce lundi matin après avoir marqué une pause la semaine passée - les prix des barils de Brent et WTI avaient respectivement mis fin à une série de sept et neuf semaines consécutives de hausse sur fond de déséquilibre persistant du marché. Vers 11h ce lundi, le baril de Brent de mer du Nord reprend 1,2% à 84,7 dollars, quand celui de West Texas Intermediate avance de 0,7% à 84,2 dollars. Enfin, sur le Forex, la monnaie unique tente de rebondir après s'être sensiblement affaissée vendredi face au billet vert (+0,31% à 1,1591 dollar).