(BFM Bourse) - Au sein d'un marché où la prudence domine face aux nombreuses incertitudes, le CAC 40 aligne une 4e séance consécutive de hausse qui le ramène au-dessus des 6.000 points, malgré un secteur bancaire mis sous pression par les déboires d'un fonds américain.
Le marché parisien démarre la semaine comme il avait terminé la précédente: sur une note positive. Après avoir enchainé trois séances consécutives de baisse, le CAC a bouclé les 4 suivantes dans le vert -bien que sur des variations anecdotiques mercredi et jeudi dernier- et reprend un peu de hauteur ce lundi, en franchissant de nouveau le seuil des 6.000 points en clôture grâce à un gain de 0,45% à 6.019,42 points.
Toujours tiraillés entre les espoirs de reprise économique et la situation sanitaire qui demeure préoccupante, les investisseurs semblent se raccrocher aux nouvelles positives comme le lancement, par l'Angleterre, de la deuxième phase de son plan de déconfinement très progressif qui autorise notamment la pratique du sport en extérieur. Leur enthousiasme est néanmoins mesuré, comme en atteste le volume d'échanges restreint de 2,7 milliards d'euros au sein de l'indice phare.
Et pour cause, si la situation semble s'améliorer outre-Manche, celle-ci contraste avec celle des pays de l'Union européenne où les campagnes de vaccination sont bien moins rapides. Dans un entretien au JDD, Emmanuel Macron a ainsi qualifié la situation de "critique", ajoutant que "rien n'était encore décidé" concernant un potentiel nouveau tour de vis. En cas de reconfinement dur, "on devrait collectivement revoir notre optimisme sur le coût très modéré en termes de croissance au deuxième trimestre", alerte Sebastian Paris Horvitz, stratégiste chez LBPAM.
Le secteur bancaire sous pression
La nervosité est en outre alimentée par les annonces de pertes importantes par Credit Suisse et Nomura après qu'un fonds spéculatif américain, Archegos selon le FT, a fait défaut sur des appels de marge, provoquant des liquidations massives (plus de 20 milliards de dollars) de positions de la part des banques exposées. Si les experts écartent à ce stade un risque systémique, le compartiment bancaire tangue sur les marchés mondiaux. À Paris, Société Générale et BNP Paribas enregistrent ainsi les deux plus fortes chutes de l'indice phare à la mi-séance (respectivement -2,4% et -1,9%).De l'autre côté du palmarès, où aucun mouvement significatif n'est à signaler, Kering et Total prennent 1,6 et 1,5%, tandis qu'Alstom avance de 1,2% après avoir reçu une commande d'1,4 milliard d'euros pour la fourniture de trains de banlieue en Espagne. Air Liquide progresse pour sa part de 1,5% alors que son PDG Benoît Potier, invité de BFM Business, a réitéré l'engagement du spécialiste des gaz industriels en faveur de l'hydrogène vert avec un plan d'investissement de 8 milliards d'euros d'ici 2035. Vivendi cède 0,2% après que ses actionnaires ont validé la cession de 60% du capital d'Universal Music Group.
Sur le reste de la cote, le cours de l'action PSB Industries s'aligne (+59,1%) sur celui de l'offre des familles fondatrices qui ont annoncé vouloir sortir l'entreprise de la Bourse via une OPA à 30 euros par action. Après avoir flambée depuis le début de l'année (+79%) OSE Immunotherapeutics grappille 0,9% supplémentaires en réaction à ses résultats annuels qui révèlent un creusement de sa perte nette lors de l'exercice écoulé.
Le canal de Suez rythme les cours de l'or noir
En baisse en début de séance avec la perspective d'une réouverture prochaine du canal de Suez à l'annonce de la remise à flot de l'Ever Given, les cours du pétrole sont repassés en territoire positif dans la matinée alors que des armateurs soulignent que le retour à la normale prendra des semaines, voire des mois. Avant de rebasculer dans le rouge à l'annonce, au cours de l'après-midi, de la reprise du trafic après que le porte-conteneurs qui obstruait le canal a finalement pu repartir. Vers 18h15, les cours des principales références de brut reviennent près de l'équilibre, le baril de Brent grappillant 0,05% à 64,47 dollars quand celui de WTI gagne 0,18% à 61,09 dollars.Sur le Forex, la monnaie unique lâche encore 0,41% à 1,1776 dollars, le regain de volatilité favorisant le billet vert.