(BFM Bourse) - Entamée sur le même registre que la veille, attentiste avant l'ouverture de la saison des résultats, la séance de mardi s'est terminée sur une note plus optimiste à Paris, dans le vert pour les trois quarts de l'échantillon du CAC.
Le marché parisien est sorti de la léthargie où il était plongé lundi, en regagnant finalement 0,8% mardi à 6.044,20 points. Démarrée sur un repli assez marqué (-1%) la séance s'est progressivement animée avec des volumes revenant à près de 3 milliards d'euros, les opérateurs revenant à l'achat sur des valeurs exportatrices, comme l'aéronautique et le luxe, susceptibles de profiter mécaniquement de la chute de l'euro.
La teneur du discours des dirigeants d'entreprises vis-à-vis de leurs objectifs 2022 sera évidemment déterminante pour vérifier si le recul des cours au premier semestre reflète suffisamment les difficultés liées à l'inflation, ou si au contraire une contraction des bénéfices nécessite un ajustement supplémentaire vers le bas. Cette semaine donnera le coup d'envoi des publications. Une première salve en provenance des Etats-Unis est attendue avec PepsiCo aujourd'hui ou Delta Air Lines mercredi, suivis par JPMorgan et Morgan Stanley jeudi puis BlackRock, Citigroup et Wells Fargo vendredi.
À Paris, une société a déjà pris les devants en annonçant que ses objectifs au terme de son exercice clos fin juin ne seraient pas atteints : la sanction du marché a été implacable pour Bonduelle qui a encore perdu près de 10% tombant ainsi à un plus bas niveau depuis 2009. Le groupe nordiste a indiqué qu'en raison notamment d'une "vague sans précédent d’inflation touchant l’ensemble des composantes de coût", et en accentuation au cours des trois derniers mois, et des difficultés de sa filiale Bonduelle Fresh Americas, la croissance des revenus et de la marque n'atteindraient pas le niveau escompté au départ.
À l'opposé, EDF (+6%) a continué à profiter des bruits de couloirs relatifs au montant que le gouvernement pourrait débourser pour racheter les parts du groupe électricien qu'il ne détient pas encore. JPMorgan envisage que l'offre pourrait aller jusqu'à 12 euros par action environ (entre 10,20 et 12,70 euros).
Renault a fini par reprendre 1,6% alors que les volumes de vente ont reculé de 12% au premier semestre à un million (1.000.199 exactement) de véhicules dans un contexte perturbé par la crise des semi-conducteurs et marqué par l’arrêt de ses activités en Russie.
En signant un accord avec Tasly, une société biopharmaceutique chinoise de plus en plus active sur les indications phares du marché de la santé notamment l'oncologie, Mauna Kea Technologies a déclenché une envolée de plus de 82%. Tasly et le groupe français comptent former une co-entreprise pour commercialiser le microscope implantable Cellvizio en Chine, où une unité de production sera aussi ouverte, mais aussi pour développer ses applications dans la neurologie/neuro-chirurgie.
Alors que s'est ouvert lundi le salon international de l'aéronautique de Farnborough, synonyme d'annonces de succès commerciaux –le secteur bruisse de rumeurs de commandes de la part de Malaysia Airlines, Air India ou Flynas-, Airbus Group (+3,9%) a pris la tête du palmarès des valeurs du CAC, suivi de près par le motoriste Safran (+3%). Les opérateurs sont également revenus sur le luxe, particulièrement sur Hermès (+3%) ainsi que L'Oréal (+2,8%), Kering (+1,8%) et LVMH (+1%). Les quatre grands du secteur publieront leurs résultats au cours de la semaine du 25 juillet.
Thales a signé une confortable progression de 2,2% à l'annonce du rachat de OneWelcome, un leader européen en forte croissance sur le marché de la gestion des identités et des accès.
Le strasbourgeois 2CRSi, qui avait lourdement pâti fin juin de l'annonce du retard de sa publication annuelle, est remonté de 6,5% après avoir fait état d'une croissance de 12,4% de son chiffre d'affaires 2021-2022 et d'une diminution de sa perte nette.
Le pétrole de nouveau à moins de 100 dollars le baril
Après avoir, comme c'était largement pressenti, symboliquement touché la parité avec le dollar en fin de nuit, soit un plus bas depuis 2002 pour la monnaie unique, l'euro remontait laborieusement à 1,0068 dollar (+0,25%). Le bitcoin de son côté fléchissait de 2,5% à 19.885 dollars. Les craintes d'une récession à l'horizon pesaient de nouveau sur les cours pétroliers, avec un décrochage de 6,66% pour le Brent à 99,97 dollars et de 7,25% à 96,54 dollars pour le WTI.