(BFM Bourse) - En baisse de 1,47% en matinée, la Bourse de Paris a repris près de 60 points au fil de l'après-midi, pour finir sur un repli somme toute limité, malgré les échanges de déclarations belliqueuses entre Donald Trump et les dirigeants iraniens.
Le regain de tensions internationales que traduit l'escalade de violences entre l'Iran et les Etats-Unis a quelque peu refroidi les indices boursiers, "jusqu'alors galvanisés par la dissipation en décembre des incertitudes liées au Brexit et à la guerre commerciale" comme le rappelle Fidelity dans sa dernière lettre hebdomadaire, entraînant un soudain retour de volatilité, un rebond des cours du pétrole (le Brent flirtant à nouveau avec les 70 dollars le baril) et une hausse de la demande pour les bons du Trésor américain, dont le rendement à 10 ans est tombé sous 1,80%. Pour autant, Paris à l'image des autres marchés européens affiche une résilience inattendue. Revenu à l'équilibre vendredi en clôture, le CAC 40 a aussi fortement réduit ses pertes lundi. Après avoir plié de 1,47% en début de séance, l'indice tricolore a terminé à 6.013,59 points, un recul de seulement 0,51%.
Au même moment, les principaux indices américains se remettaient également de leurs pertes initiales, avec une baisse de 0,22% pour le Dow, un S&P 500 presque (-0,05%) à l'équilibre et un Nasdaq Composite en légère hausse (+0,15%).
Les tensions géopolitiques, et les symptômes de marché qui en résultent, ne devraient en effet pas infirmer la tendance haussière promise cette année, parie Fidelity. "En effet, les facteurs de soutien aux indices (politiques accommodantes, fin de la guerre commerciale) restent plus que jamais en place". Sans parler de "l’espoir d’une reprise de la croissance chinoise relancé la semaine dernière par la Banque populaire de Chine avec l’annonce d’une nouvelle baisse des taux obligatoires imposés aux banques Portant sur environ 114 milliards de dollars".
Donald Trump a besoin d'un environnement économique porteur et donc d'un prix du pétrole qui reste raisonnable, observe de son côté Hervé Goulelletquer, de La Banque Postale Asset Management. Les dirigeants iraniens de leur côté voudront venger la mort du général Soleimani mais "ils ne peuvent vouloir une guerre ouverte, qu’ils perdraient très probablement et qui pourrait mener à la disparition du régime en place". Dès lors, même si l'avenir n'est jamais écrit, "les contraintes objectives en place tant à Téhéran qu’à Washington ne conduisent pas à dire que le scénario du pire est le plus probable", observe le stratège de LBPAM.
Plusieurs secteurs en souffrance
Le regain de prudence a néanmoins pénalisé lundi les secteurs les plus exposés à la conjoncture mondiale en général et aux cours du pétrole en particulier. L'hôtelier Accor a cédé 2,3%, le fabriquant de semi-conducteurs STMicro 2,2%, Kering et ArcelorMittal 1,7%. Quant aux banques, elles ont souffert de la baisse des rendements obligataires lié au regain d'aversion au risque. Crédit Agricole a cédé 1%, Société Générale 0,8% et BNP 0,5%.
Dans le même temps, Peugeot s'est replié de 1,6%, tandis que Renault, une fois n'est pas coutume, a surperformé son secteur en s'adjugeant 0,3% après le recrutement d'un ingénieur chevronné, Gilles Le Borgne (qui a passé plus de trente ans chez PSA), au poste de directeur de l'ingénierie, tandis que les investisseurs spéculent aussi sur la prochaine arrivée de Luca de Meo, actuel patron mondial de la marque Seat, à la direction générale.
De l'autre côté du palmarès, la hausse des cours de l'or noir profité aux valeurs pétrolières et parapétrolières. Le groupe de défense Thales est resté bien orienté (+1%) tout comme le laboratoire Sanofi (+0,6%).
Dans le SBF 120, Casino a perdu 1,85% après déjà cédé 3,6% vendredi, pénalisé notamment par la dégradation à neutre de l'avis de Bank of America-Merrill Lynch.
Au rayon des biotechs, GenSight Biologics a poursuivi sur sa lancée (+12,7%) atteignant les 100 millions d'euros de capitalisation, tandis qu'Abivax (-9,6%), Erytech (-6,7%) et Inventiva (-6,6%), ont au contraire affiché de nets reculs.
Consécutivement au bond observé vendredi (jusqu'à +4% en intraday), le rythme de progression des cours pétroliers ralentissait assez nettement lundi soir où le Brent européen s'échangeait à 68,94 dollars (+0,5%), après être momentanément repassé sur les 70 dollars pour la première fois depuis mai 2019 en matinée. Le WTI texan prenait de son côté 0,24% à 63,20 dollars.
Enfin, la monnaie unique se ré-appréciait face au billet vert (+0,3% à 1,1197 dollar).